"1000 du SUD 2017" .... Une Aventure d' Anthologie

Le 1000 du Sud de Sophie Matter..Tout un programme pour bibi et on peut dire que pour ma sixième participation sur 8 éditions, Miss Sophie a vraiment mis la "barre très haute" sur le plan du parcours...D' ailleurs son parcours 2017 est tellement dur qu' elle a même basculé son règlement "1000 du SUD" originellement un BRM à faire en 75h dans une randonnée en 100h..... Rien ne change dans l' esprit de son aventure qu' elle propose , ni dans le déroulement de l' épreuve...Toujours un parcours à réaliser en autonomie totale avec une bonne douzaine de postes Contrôles obligatoires .....

Et quand Miss Sophie propose " Autonomie Totale", c' est vraiment le cas....MDR ....En effet contrairement à notre organisation du TriRhéna 1000 avec Poucet, Sophie est très très claire dans son règlement et même plus que sévère avec son application sur le terrain en précisant bien : 2. Chaque participant doit pourvoir lui-même à tout ce que demande l'accomplissement de la randonnée. Les véhicules d’assistance, même ponctuellement, sont interdits. Cela veut dire que personne que ce soit sur un vélo, en voiture, ou à pieds ne peut officiellement vous aider sur ce 1000 km à vous apporter une gourde d' eau ou un petit sandwich maison ou un GPS ou quoi que soit d' autre....

Bon c' est justement tout le contraire de notre conception avec Poucet dans notre vision de la pratique " longue distance" sur le TriRhéna 1000 .....Bon sans rentrer dans des polémiques sur ce sujet et malgré le fait que ma chére et tendre épouse Vanessa a moyennent accepté ce concept disons pousser à son extréme, sur des aventures vélo sans classement et sans compétition chrono, personnellement cela me dérange pas du tout et fait partie du jeu et du règlement des aventures à Miss Sophie ... J' ai toujours eu beaucoup d' admiration pour Sophie pour toute l' énergie qu' elle dépense depuis des années dans le milieu minuscule de la randonnée montagneuse vélo et aussi pour un certain goût de l' aventure qu' elle a su me montrer depuis 10 ans à mes débuts vélo...

Alors OK , parfois vu de l' extérieur on peut trouver Sophie un peu " trop règlement" ou disons " trop sévère" sur certains points d' organisation à contrario du Bridou/Poucet qui sommes peut être parfois un peu trop sur la confiance des cyclistes ...

En tous les cas après une année 2017 plutôt moyenne sur le plan sportif et mental , je suis vraiment ravi d'aller encore un fois à la découverte de son parcours 2017 qui est on peut le dire avec humour, totalement extrême et original.....
Et je ne remercie jamais assez Miss SOPHIE pour tout le bonheur et l' aventure qu' elle a su me donner personnellement depuis 8 ans en allant participer à ces 1000 du SUD ....Je n' ai manqué que 2 éditions pour cause de planning musique où il m' était impossible de me libérer mais à priori, je continuerai à venir à toutes ses prochaines éditions tant que je pourrai le faire..........

Alors pour revenir à son parcours 2017....... ben c' est plus que simple ..Comme toujours on part et on arrive à Carcés en Provence pour une boucle de 1000 km avec les vélos en mode sacoche et surpoids ...hihi Autonomie totale justement et exit les bagages allégés via des " bag-drop à la Bridou" et des ravitos CCK tous les 200 km.... On dirait que cela n' a l' air de rien sur le plan des différences fondamentales entre un TriRhéna 1000 et un 1000 du Sud..Bien sur ces deux épreuves randonnées ou BRM sont toutes les deux des aventures pour montagnards passionnés mais attention, grimper des cols avec 5/6/7 kg de plus sur le vélo comme pour un 1000 du Sud ou à peine 2 kg sur un TriRhéna 1000 avec l' assurance de trouver à bouffer tous les 200 km, c' est carrément totalement différent dans la réelle difficulté pour les cyclistes participants.......

Quand on s' inscrit soit au 1000 du Sud , soit au TriRhéna 1000 on est tous conscients de ces différences et on les respecte tous avec bonheur et parfois un peu de peur quand même..... d' un tel parcours de Miss Sophie ..
Incroyable défi proposé cette année avec au programme le traditionnel ...1000 km . mais cette fois avec....19000 m dénivelé .... dont......22 cols au programme........6 à plus de 2000 mètres d'altitude........ et tenez vous bien, plus de 60 km de routes non goudronnées , ou chemins en tous genres....

Un total truc de OUF où les principaux Cols connus sont ceux ci
Col du Négron 1242 m
Col du Perty 1302 m
Col du Festre 1441 m
Col du Lautaret 2058 m
Col de l’Echelle 1766 m
Colle dell'Assietta 2472 m
Colle delle Finestre 2176 m
Colle Braida 1007 m
Col di Sampeyre 2284 m
Colle Fauniera 2481 m
Col de la Lombarde 2351 m
Col de la Sinne 1437 m
Col de Toutes Aures 1120 m
Col d’Ayen 1032 m (Gorges du Verdon

Franchement quand je suis dans les bouchons sur mon voyage aller à Carcés , Lundi 21 après midi et que je pense à ce qui m' attend le lendemain matin au départ de ces routes non goudronnées, je suis vraiment inquiet sur le plan matos et survie du vélo..
J' ai beau avoir quelques années de vélo et bientôt la sagesse de mes 60 ans dans quelques semaines, je n' ai jamais fait de VTT, jamais roulé sur un vélo Gravel, jamais apprécié ces pratiques en chemin ETC ETC.
D ' autre part étant en mode solitaire en Italie dans ces portions de chemin du Col de l' Assietta , si il m' arrive quelque chose d' une casse mécanique importante, le rapatriement sur Carcés est vraiment compliqué sans parler d' une chute ou d' une blessure éventuelle..

Ce 1000 du Sud 2017 va rentrer dans toute sa dimension d' une aventure plus difficile, plus risquée en quelque sorte tout simplement par son parcours "hors normes "et extrêmement difficile sur le plan sportif...

Joseph, un ami allemand qui aide toujours Miss Sophie à droite sur la photo dans son organisation........

3 Français un peu particuliers qui font partie du Team Cyclosportissimo de Patrick Gilles et qui sont tous les trois au départ de ce 1000 du Sud....De gauche à droite, Bridou, Bertrand Albert ( l' organisateur aussi de BRM super dur dans la région de Carcassonne comme l' ERBP 2017 que je suis aussi allé découvrir il y a quelques semaines) et Philippe Dovergne à droite....

Il y avait aussi un quatriéme Frenchie au départ avec Marc Lalande aussi du Team Cyclosportissimo....

Le 1000 du Sud est traditionnellement une organisation où les cyclistes étrangers sont très très nombreux et où les Français sont plutôt en minorité ..Cette année est peut être encore plus contrastée sur ce plan....à quelque chose près, il y avait que 16 Français au départ pour 16 Allemands, 5 Italiens, 2 Russes , 1 Irlandais,1 belge , 1 Américain ..

41 au départ je crois car possible qu' il y ait eu quelques désistements le soir du départ ..............et au moment où je vous écris ce résumé, je n' ai d' ailleurs par les chiffres définitifs de Miss Sophie après l' arrivée sur les abandons et les finishers de ce 1000 énorme... Mais comme au TriRhéna 1000 , il est bien évident que tout le monde ne passe pas la ligne d' arrivée mais cela fait partie aussi de l' aventure.... J' avais connaissance à mon départ de Carcés pour mon retour en Alsace de 13 abandons mais il restait beaucoup de cyclistes encore sur la route et je vous donnerai les chiffres exacts et définitifs de Sophie plus tard....

Comme on peut dire avec humour, si tu essaies quelque chose, tu as une chance de perdre mais si tu n ' essaies pas tu as déjà perdu d' avance...... à méditer avec philosophie et modération au choix de vos envies ;)

La salle d' accueil ........

Quelques vélos des copains qui sont arrivés avant moi Lundi après midi............. et chacun de nous se pose les mêmes questions...Qu' est qu' on emmène dans nos bagages ???? Qu' est que l' on porte ou pas ??? Toujours le même souci des kg supplémentaires qui ne sont pas très graves sur des parcours traditionnels où les pentes ne dépassent pas les 5% ou sur des routes plates mais qui deviennent handicapants sur des pentes entre 5 et 11% et carrêment extrêmes quand on dépasse les 15% de pentes......
Tout un art où il faut savoir jongler entre poids des sacoches, sécurité du cycliste, autonomie ou pas , dodo dehors ou dans des abris ( que ce soit des arrêts de bus ou auberge) .......etcetc...Chacun est libre de faire ce qu'il veut et de concevoir son chemin 1000 km comme il le souhaite mais au final, on est tous un peu dans les mêmes interrogations d' organisation...

Bernard, un ami de Sophie qui aide beaucoup aussi à l'organisation depuis des années et sa voiture d' un autre monde , ou disons d' un autre esprit que j' aime beaucoup d' ailleurs.... Un vrai décalage finalement avec la réalité de notre société actuelle où
la vitesse , la communication internet, le manque de respect des autres, le manque de temps de vivre tout simplement finit par nous bouffer à petit feu dans nos propres vies personnelles...

Cette année à l' aube de mes 60 ans, j' en ai aussi fait les frais je crois à force de courir de partout, de prendre beaucoup de temps à répondre, partager , écrire pour les copains, pour les autres ..; etc etc... Alors oui , j' ai énormément de plaisir à le faire c' est sûr mais à force, je suis aussi rentré sans m' en rendre toujours compte dans un engrenage où les journées de 24 h sont trop petites pour ma vie personnelle et parfois cela débouche sur des désillusions notoires comme sur la RAS en Slovénie où au bout de 600 km je n' ai pas pu remonter sur ma selle.........!!!!!!

Le 1000 du Sud rentre dans un esprit totalement à contre courant de cette vitesse de la société qui nous bouffe de partout , où chaque homme pense " compétition" ...C' est un vrai paradoxe car partir pour 1000 km sur un vélo, cela peut paraître totalement déjanté dans l' esprit et synonyme de défi à haute teneur compétitive mais quelque part, tout est fait et présenté par Sophie et son équipe dans un esprit totalement tranquille et j' en arrive à penser que venir faire un 1000 du Sud en vélo , c' est tout simplement une sorte de BOUFFÉE d' OXYGÈNE incroyable de sa propre vie......... où justement la solitude de l' effort correspond à une sorte de " retraite philosophique", un peu comme pour se ressourcer de la vitesse de la vie...

Avec humour ,je dirai que je viens faire un Tour du Bridou ........Bon il y en a qui vont faire une semaine dans un Monastère à lire le ciel avec Dieu ou sa conscience... et bien j' aime bien venir au 1000 du Sud de Sophie où tout me rappelle un peu cette tendance .......on en sort apaisé c' est sûr.......

Cette merveilleuse Citroën d' antan en est un peu une sorte d' illustration

Repas du soir et premier départ pour les 4/5 des participants le Lundi soir 21 à 20h..........Là aussi Sophie avait innové en proposant deux départ différents, soit le Lundi Soir soir soit le Mardi matin 22 à 07h00...
Sur les 41 participants, nous serons que 8 à décoller le lendemain matin et marrant je me retrouve le seul Français dans cet horaire de départ avec 6 copains allemands de l' ARA Breisgau d' ailleurs ( c' est Poucet qui va rigoler de cette remarque .... je crois )
et 1 Italien... Bon c' est galère pour les échanges en paroles mais on sait tous que l' on est pour pédaler et rêver pas pour parler......... hi

Un jeune couple Russe au départ avec Olga et Stanislav ...Incroyable premiére féminine cette année au départ et sur le parcours le plus terrible de ces 8 éditions ...Fantastique je trouve

Coté matos employé par les participants... et bien on a un peu de tout , que ce soit des vélos traditionnels avec roues hautes en carbone comme bibi d' ailleurs, des vélo plus typés gravel à disques ou pas, des VTT, des vélos très anciens comme le Colnago acier de Manuel que je vous montrerai un peu plus tard dans mon résumé... ou des vélos typés cross..enfin un peu de tout..
Chacun se posant les mêmes interrogations avec ces 70 km de chemins......Perso, je n' avais rien changé à mon vélo, tout simplement parce que j' en ai pas les moyens déjà et trop dangereux de changer de machine sur un tel effort...Bon je suis par contre le seul cycliste à partir en Boyaux de 25mm Continental Gatorskin et d' ailleurs avec une grande réussite au final sur ce plan......Bien que j' avais fait l' effort de mettre dans mes sacoches 2 boyaux neufs, 2 bombes anti crevaisons, tube de colle, 5 cartouches de gaz, du matos en clefs pour réparer, 2 cables de freins et dérailleurs..; patins de freins de rechange... etc etc plus de 1kg de matos rien que pour dépanner en cas de merdouille, eh bien , j' ai tout porté pour rien, mon vélo Spécialized Tarmac et mes roues carbones Stevan 11 ont été merveilleuses sur ces 1000 km.......un COMBLE quand même ou la chance

J' en connais qui n' ont pas eu la même chance que moi sur le plan matos et même certains comme Marc qui ont carrément dû changer 20 minutes avant le départ leurs pneus.... :))

En effet en regardant avec un autre copain Phillipe Tessier le vélo de Marc, on entend un léger bruit à faire tourner sa roue avant...En réalité, je voulais regarder son système de lumiére et qu' est-ce que l'on voit avec stupéfaction que le pneu de 28 mm monté par Marc frottait carrément contre le dessous de l'étrier de frein avant.. Incroyable danger pour MARC si il était parti comme ça sur le 1000 ......Sûr et certain qu' il aurait explosé son pneu par frottements dans un descente par exemple à haute vitesse...Facile d' imaginer la suite..........

Bon voilà mon MARC parti en catastrophe à changer son 28 mm contre un 25 mm.......Tout OK pour lui.......

Je vous ai parlé de vieux vélos parmi les participants......Voilà justement le Colnago acier des années 78 je crois de mon ami allemand MANUEL .... avec son grigri sur le guidon et croyez moi à la vitesse où il descend le bougre, il a intérêt à l' avoir en permanence sur sa bécane... Un formidable cycliste aussi d' un autre temps... un peu comme la Citroën de Bernard.. .. mais oh combien super solide dans ses jambes et son mental... .......Je l' ai retrouvé sur le parcours à la fin du deuxiéme jour et putain , il m' a doublé comme un avion dans la descente d' ISOLA 2000 le matin en me criant un "allez PASCAL" ..... mais comme un OUF ...j' ai cru voir une fusée en cuissard court ,sans casque, les cheveux au vent...Génial...Moi j' étais avec 3 couches vu les 6 degrés du moment mais lui en short court même pas un cuissard ... incroyable je vous dis.... Un cycliste d' un autre monde avec un vrai talent d' aventurier... et franchement il y avait d' autres du même genre dans les participants... et quoi dire, j' adore les voir ou les côtoyer...

AU départ avec MANUEL

Beaucoup plus tard, dans le Col de Sampeyre.......

Car il me donne l' image justement de vrais cyclistes, endurants, performants, décalés, mais de véritables champions , pas ceux qui sont sur STRAVA ou FACEBOOK ........ Jamais vous entendrez parler d' eux, jamais vous les verrez sur des publications internet ou autres, mais ils sont les plus forts de nous TOUS , les plus extrêmes dans leur approche du vélo hors normes.....
Franchement ils méritent en tous les cas de ma part, quelques mots et quelques images, tout simplement parce qu' il ne faut les oublier ces mecs pas comme les autres, parce qu' ils représentent tout ce que l' on est en train de perdre dans nos sociétés actuelles et encore une fois, ce mélange des genres sur le plan des participants que l' on trouve au 1000 du Sud est tout simplement exceptionnel......

C' est aussi grâce à MISS SOPHIE MATTER ..................................................

MATHIAS en bleu , LUC DUMONT ST PRIEST en jaune , MARC DELAGE du Team...... etcetc ...... j'ai oublié le nom du Français complétement à gauche...Désolé... Tous des vrais aventuriers tout simplement... GÉNIAL

Les fameux 10 points de contrôles obligatoires et SOPHIE organisera 3 points de contrôles secrets sur le parcours que l' on aura tous le bonheur de retrouver au détour d' un virage...... avec aussi quelques petits gâteaux d' accompagnement... Comme quoi, Sophie nous propose aussi de la souplesse avec son autonomie totale... Mais par contre pas intérêt à zapper un contrôle secret sinon logique, aucune validation n' est acceptée par la suite et quelque part, pour rater un contrôle secret, c' est impossible...
il y a un panneau sur la route , de la lumiére ... et soit une tente , un camping car etc etc...Donc impossible à rater sauf si on ne prend pas l' itinéraire prévu.

Une sorte de contrôle de la bonne foi de nous tous sur le plan du parcours..............

Une petite pensée pour un cycliste qui nous a quitté cette année .......un de plus malheureusement dans une longue liste cette année ... !!!!!!!!!!

Pour le BRIDOU.......... hihih

Et bien ,ça y est ,on y est .......... la plupart des copains vont décoller ce Lundi soir à 20h............Les derniers moments de partage entre nous car ensuite, sauf miracle, la plupart d' entre nous va se retrouver seul face à soi- même dans son propre
défi personnel d' une aventure toujours riche en émotions et en difficultés à tout point de vue.....

Ils sont Père et Fils ...... ils n' auront pas la chance d' arriver au bout mais quel formidable défi de faire un tel truc avec son enfant.........

Un allemand et sa famille venue l' encourager au départ ............

MARC et son pneu de 25 mm.........YES

LUC

BERTRAND

Le CPL RUSSE

2 Italiens avec des maillots Portugais je crois...que je retrouverai plus loin au sommet du Col de l' Echelle....

Ce n est pas ni la " LIGNE MAGINOT" ni la "LIGNE ALPINE"........... mais bien au contraire le départ d' une aventure Franco Italo Allemande incroyable ......

C' est parti pour 1000 km .............. GO GO

LUC

MANUEL

PHILIPPE et BERTRAND

Et bien voila ils sont tous partis ou presque.......Nous ne sommes plus que 8 à partir 11h plus tard, c' est à dire demain matin Mardi 22 ..........le Calme est revenu sur la place de CARCES et chacun va maintenant se préparer ....
Ma foi, je vide encore une fois mes 2 sacoches, vérifie par internet la météo proposée sur ces 1000 km, réfléchis de partout ce que j' ai pu oublier .... vérifie compteur et vélo .. et je vais me coucher après quelques habitudes de communications sur FB et avec mon épouse avant de partir pour ces 1000 km de folie..
Le décor est planté...YAPUKA pédaler comme dirait Poucet........

L' aventure du Bridou va commencer dans quelques instants...........................

Mardi matin, évidemment l' appareil photo est rangé cette fois dans les sacoches...C' est rigolo, comme je l' ai dit plus haut ,je suis le seul Français au départ en ce matin ensoleillé avec 6 allemands et un italien

Bon c' est parti pour ce 1000 et ma foi, je me suis fait un plan de route assez précis disons jusqu' après les fameux passages Gravel de l' Assietta avec un dodo programmé au village de San Antonino de Susa au km 530 mais avant le Col du Braida tout aussi redoutable d' après les profils que j' avais vus sur Internet et aussi avec une route moitié gravel, moitié goudron...Bon vu les 60 km de chemin avec enchaînement des 5 Cols entre le Colle Basset et le Colle Finestre, je n' avais pas pris le risque de le mettre dans la foulée de cette premiére journée de vélo non stop..... et avec le recul c' était parfait comme découpage ou presque..
Au mieux j' aurai pu trouver une auberge , aller disons 15 km plus loin mais je n' avais rien trouvé d' autre sur le moment...

07h00 , je prends mon rythme dès la sortie de Carcés, en faisant super attention cette fois de ne pas partir trop vite et en me régulant sur mon capteur dans les bosses et ascensions du jour...Car mine de rien avec le surpoids du vélo , on est très vite en sur-régime sur le plan de l' effort donné.......Ben oui, toujours le fameux problème de rapport poids / puissance et de plus endurance sur ce genre de défi...

Bon seulement 2 des allemands resteront à peu près avec moi dans les 100 premiers km...Mickaël Richter que je connais bien pour l' avoir côtoyé sur le TriRhéna 2014 et sur d' autres aventures du 1000 du Sud justement et un autre jeune que je ne connaissais pas..Disons que l ' on ne roulait pas ensemble sur ce début de parcours que je connais par coeur des anciennes éditions mais on se croisait souvent au détour des arrêts fontaines ....

Cotignac, Gréoux les Bains , Manosque où je passe devant l' Inter sport à Thomas Bécarud d' ailleurs...,St Michel , St Revest du Bion.. Col du Perty, la vallée de Orpierre... Savournon, Veynes , Col du Festre... Des routes que je connais par cœur en vélo dans les deux sens d' ailleurs pour différentes raisons de les avoir maintes fois parcourues ces dernières années...D' ailleurs du coup , je ne prendrai pas trop de photos tout simplement parce que je les ai déjà dans mes souvenirs et albums...

Les km défilent correctement ..Quand j' arrive au superbe Lac de Laffrey avant la Mure où j' avais prévu de grignoter d' ailleurs ,mon timing perso est très en avance... Pas trop de dénivelé sur ces premiers 284 km jusqu' à LA MURE et ma foi, j' arrive en moins de 12h de vélo avec une belle moyenne de 24 km/h...Bon j' avais programmé un 21,5 et du coup plutôt de l' avance...Un petit arrêt café , sandwich pour changer des Flap Jack et direction maintenant la vallée de l' Oisans, le Col du Lautaret , Briançon et le Col de l' Echelle pour passer en Italie...
Bon il était important pour moi de passer de nuit après Bourg d' Oisans car le Col du Lautaret en journée est un vrai piège à cyclistes en fonction du trafic intense dans cet endroit...Certes depuis la route déviée après le barrage du Chambon, cela reste plus calme que par le passé mais quand même , vraiment préférable de passer de nuit pour rejoindre Briançon ...

J' arrive nickel chrome avant 22h00 à Bourg d' oisans où je savais que le resto KEBAB super top d' ailleurs à 'l entrée du village à droite fermait à peu près à cette heure, et il était important avant la nuit ou plus rien ne pouvait être ouvert avant l' Italie et OULX d' avoir quelques provisions dans le ventre...
Ma foi je prends mon temps vu l' avance de mon timing perso......... et me voilà reparti en fringues de nuit dans le Lautaret... Bien sûr aucune photo ... et aucune voiture non plus ..
Ma foi, je galère un peu pour trouver de l' eau dans cette montée et au sommet du Lautaret, je ne trouve d' ailleurs pas la fontaine que m' avait pourtant indiquée Vanessa..
Bon tant pis, je trouverai à Briançon et c' est sympa de descendre la grande route en son bon milieu, sans voiture..En plus vu mes craintes de plus en plus fortes ces années dernières pour ma pratique du vélo de nuit, je suis plutôt sécurisé dans ma tête d' être tranquille comme ça dans ce passage...

Températures fraîches quand même ... 5/6 degrés et c' est là que vont commencer mes emmerdes de lumières et de batteries .......

Bridoultra a écrit :

Températures fraîches quand même ... 5/6 degrés et c' est là que vont commencer mes emmerdes de lumières et de batteries .......

Voila t' y pas que tout d' un coup sans prévenir en pleine descente...NOIR TOTAL d' un seul coup !!!!!!!! Putain c' est quoi ce truc...J' avais pourtant bien rechargé ma batterie et pas de signe sur ma lampe que j' arrivais au bout du chargement ...Bon c' est vrai que j' ai pris l' Habitude avec mes craintes notoires en descente de mettre la puissance max mais quand même, je trouve que cela fait super tôt le fait que ma première batterie soit vide si vite...Pas cool cette histoire mais bon, j' en avais emmené une deuxiéme et aussi un chargeur....Donc pas trop de panique sur le moment et quand même dans mon freinage d' urgence dans le Noir , je me suis retrouvé encore une fois dans le fossé du coté gauche de la route, comme au TriRhéna 1000 mais cette fois , bien assis sur ma selle , pas couché dans un trou de 90 cm........

Et c' est là que les " emmerdes" vont commencer avec ma deuxième batterie....Je branche et rien ne s' allume.. !!! Déjà que depuis le départ, je n' ai aucun fond de carte sur mon Garmin, juste le trait de la trace alors que je ne pige pas trop pourquoi sur le moment... que mon capteur de puissance s' est arrêté aussi.. bon la totale sur ce début de 1000 Mais là, le coup de la deuxième batterie qui ne marche pas, c' est plutôt une sacrée tuile..Alors je bidouille, je tords les branchements dans tous les sens et miracle ça marche...Putain je ne touche plus rien et je file sur Briançon...Parfois je constate des micros coupures de la lumière et je pige très vite qu' il y a comme un souci de faux contact quelque part dans mon système; soit au niveau de la lampe , soit au niveau des cosses de la batterie...Bon c' est vrai que mon système Magicshine a déjà parcouru pas mal de km ces derniéres années et mes batteries au lithium sont vieillissantes ...

Pour le coup de mes fonds de cartes disparus sur mon Garmin, j' aurai l' explication dès mon retour en Alsace, tout simplement parce qu' une mise à jour des cartes ne l' était pas à jour justement...Faut dire que ce Garmin 1000 m' a été prêté gentiment la veille du départ par l' un de mes copains vélociste parce que la fixation de mon compteur perso avait cassé net juste avant de partir... J' avais bien fait en vitesse les mises à jour la veille au soir à Mulhouse mais chez Garmin, il faut du temps et souvent le faire plusieurs fois avant de tout avoir en ordre... J' ai donc fait l' intégralité du 1000 du Sud sans fond de carte, uniquement avec la trace...Bon ça marche aussi mais cela m' a foutu parfois dans des micros erreurs de parcours....

Sympa et tranquille la traversée de Briançon..Je fais une micro pause souvenirs devant la Citadelle où l' on était en 2016 avec la Miss...et me pose un peu des questions sur mon timing..En effet, j' ai vraiment toujours trop d' avance sur mon plan de route, et pour affronter les 60 km de l' Assietta après OULX , il n' était pas utile d'arriver trop Tôt en Italie, déjà parce que les cafés n' ouvrent en général qu' à partir de 06h30 et il était préférable pour moi d' être de jour et au soleil pour la partie Gravel que je redoutais énormément sur ce parcours 2017 ......

Ma foi , je vois bien que je suis vraiment toujours un peu trop tôt si je passe le Col de l' Echelle dans la foulée ( et suis toujours à un joli 24,5 km/ h de moyenne roulé) et que je vais me retrouver à 04h00 du matin voir avant, à Bardonecchia.... En plus vu mes soucis de lampe, faux contact et compagnie, je décide alors de changer de plan de route et de m' arrêter 2 heures , pour à la fois dormir un peu, faire la descente du Col de l' Echelle de jour que je savais dangereuse et escarpée et à la fois prolonger la vie de ma batterie lumiére pour la suite du voyage...

Bon , gourde remplie dans la vallée de la Clarée et me voila planqué dans un arrêt de bus dans le village de VAL des PRES pour un petit dodo en chien de fusil.... Bon par contre il y a du vent et il fait plus froid que dans le Col du Lauraret..mais ça va...Je vais voir passer 2 ou 3 cyclistes d' ailleurs... et finalement je somnole et dort à moitié mais le temps passe sympa....

Génial, Col de l' Echelle à 06h09 et la descente en toute sécurité....Petit café du matin et miam miam croissant à BARDONNECCHIA ........ et pour la premiére fois quasi depuis le départ, je prends le temps d' ouvrir le portable et de faire un peu le tour des nouvelles sur FB et des copains..

Alors c' est facile, depuis le Centre du village de OULX jusqu' au centre du village de MEANS , cette partie de chemins quasi pierres et terre sauf les premiers km de la montée de Saulze fait exactement 65 km avec 1850 mètres de dénivelé...
Pour info j' aurai mis 7h40 à la moyenne de 8,4 km pour faire ce tronçon de 65 km de folie que j' ai bien sûr détesté au moins sur le moment..

J' avais prévu super large dans mon timing pour le réaliser car je savais que j' allais galéré dans cette partie chemins , pour de multiples raisons ..Déjà je n' ai jamais fait un mètre de VTT sur un vélo, mon vélo n' est pas le mieux adapté à cette pratique sur chemins disons forestiers et si je me suis un peu pré démerdé dans les ascensions , cela aura été une galère, que dis-je une HORREUR, que dis-je un ENFER que de faire les parties descendantes de ce tronçon....

Je n' irai pas par 4 Chemins, cela m' a gâché tout mon plaisir des paysages somptueux environnants car j' étais incapable de descendre ces routes complétement défoncées de pierres et d' ornières..Alors OUI parfois, c' est correct en grimpant mais franchement ce chemin est exclusivement à parcourir en VTT ou au mieux en vélo cyclo cross avec des pneus de grosses sections et une stabilité meilleure...En plus en mode sacoche cela n' a pas arrangé les choses bien que je n' en suis pas sûr ...hihi

Les copains m' avait prévenu de la grosse détérioration de cette route par les nombreux 4/4 voitures , motos ,quads et engins en tous genres motorisés qui passent " à fond les manettes" dans ces chemins..C' est facile d' ailleurs, il ne reste que les pierres en surface et tous les virages sont remplis par contre de sable mouvant et d' ornières où je n' arrivais pas à tourner même en montant...

La première partie de la montée du Colle Basset depuis OULX centre est goudronnée mais terriblement difficile...Toujours à 10% et dans le village un peu plus loin dans la section pavée, on est toujours à 14% .... Bon ça met en forme avant d'arriver dans la terre et les cailloux.... et d' ailleurs en regardant mon Strava pour voir les moyennes dérisoires que j' ai faites avec mes sacoches et bien finalement je ne suis pas le plus ridicule... et pourtant quelle sensation de merde j' ai pu avoir dans ce passage de OUF ...

Et c' est là que mon malheur va commencer..... Arrivé juste au début du tronçon Gravel, je vois que ma trace GPS sur mon Garmin continue alors que les pancartes indiquent ASSIETTA tout droit....

La réalité.

et ma trace bleue sur mon Garmin perso ( en rentrant à la maison, j' ai vu en effet que j' avais fait une erreur de trace avec le logiciel Strava qui m' a tracé ce virage et c' est la trace rose de Sophie que j' aurai dû avoir)

Bon connaissant parfois les trucs à Sophie, je me méfie du parcours et continue quand même à suivre ma trace GPS mais comme je n' ai pas de fond de cartes, je ne vois pas finalement mon erreur . 300 mètres plus loin ...j' hésite, je fais marche arrière.. je repars ... j' hésite à nouveau et là j' hallucine car ma trace m' envoie par la ....OUI OUI

Photo GOOGLE

PHOTO BRIDOU sur le terrain.....

Et bien oui, on m' avait prévenu..alors je déchausse bien sûr .. je porte mon vélo... m' enfonce dans la gadoue... marche sur je ne sais plus mais un sacré bout de temps en portant mon vélo....garde encore le sourire à ce moment....

...Pétard ça commence super mais il fait soleil et je retrouve le chemin normal un peu plus loin.... Je pige alors en voyant la physionomie du terrain à force de grimper qu' il y a un max de raccourcis pour traileurs et que je viens de m' en taper un joli...!
Bon me voilà parti sur le bon chemin cette fois et je ne suis pas très à l' aise mais je n' ai qu' une idée en tête, protéger mon vélo et surtout mes roues..Surtout ne rien casser, ne rien abîmer sur le vélo sous peine d'avoir de gros emmerdes pour d' une part pour terminer le 1000 du Sud et d' autre part de pouvoir rentrer en France si il se passait quelque chose de grave...

Suis tellement dans mon trip de ne pas tomber, que j' en oublie de lever les yeux dans les premières heures..... En plus mon vélo après les passages dans les bourbiers du début est couvert de merde.. je n' arrive plus à chausser et surtout à déchausser les Speedplay car la terre a séché dans le fond des cales...Obligé de m' arrêter, nettoyer, laver...La totale.!! Là je commence un peu à" bouillir de l' intérieur".... Je ne croise que des cyclistes en VTT électriques qui me regardent , qui me doublent comme des avions dont certains me disent à peine " coucou" d' alleurs...!

Pétard je pense Noir ... mais bon ils y sont pour rien les pauvres... Bon je commence à m' y habituer quand même un peu...Je deviens moins maladroit et je commence à lever les yeux ...Bon OK OK c' est magnifique ..vraiment magique et cela me calme un peu....

Les COL s' enchaînent......... 4 de mémoire après le Colle BASSET avant d atteindre l' ASSIETTA......... et chaque fois que je dois redescendre un peu.. je retombe dans le stress total et la survie de mon vélo...Donc je descends comme une pierre ou comme un escargot...

Je suis stupéfait quand même de nous voir passer en vélo de route dans de tels chemins ...Même si je suis un cycliste absolument nul dans ce genre de terrain, je n' arrive pas à croire que l' on puisse venir ici avec des vélos traditionnels et d' ailleurs tous les cyclistes qui vont me doubler en VTT vont à chaque fois me regarder et parfois me dire leur stupéfaction de me voir en mode sacoche et roues carbones ICI .........Cela me fera d' ailleurs du bien au mental et je les remercie de leurs petits mots sur le moment....

Quand j' arrive au bout de plus de 5h de vélo à cet endroit, je me dis que ça y est... mon calvaire est terminé et que ce p**** de Col de l' ASSIETTA est là bas... au fond de l' image... sur la crête.... J' accélère.. je passe la plaque .. je passe de 6 à 6,2 km/h.. je suis content.... c' est beau p**** mais j' en ai marre de marre de cette route de M***** ....... qui me secoue de partout comme un prunier depuis des heures; qui me défonce le cul et les chevilles... et la nuque et le cou et les c......................

YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS il est là ce pétard de COL...bon je fais ma photo et je me casse au plus vite... car c' est maintenant que le PIRE va commencer... ben oui, il faut descendre

Des chemins cool en vélo de route.... mais ils voient ça Où les copains ..??? .Moi j' appelle ça des routes de pierres ...point final et à part en VTT , je ne vois pas comment on peut faire pour descendre rapidement de tels trucs en mode sécurité avec 5kg de sacoche au cul..Bon je prends mon mal en patience et je me concentre un max pour ne pas casser mon vélo....

Quand je vais arriver en bas de l' Assietta, c' est à dire au pied de la route goudronnée du Col de Finestre... c' est facile , je vais ressentir une telle joie et un tel calme dans mon corps que j' ai cru que je venais de me lever de mon lit après une nuit de sommeil...

C' est là d' ailleurs à l' embranchement du bas du Col de l' Assietta et de la remontée du Col du Finestre que Miss Sophie ou plutôt ses amis avec Philippe Tessier étaient installés pour le Contrôle Secret N3..Bon, adorable Philippe qui va rester des heures et des heures à voir passer les aventuriers du 1000 mais heureusement qu' il était là car vous imaginez bien que même avec 2 gourdes d' eau pleine en bas de ce truc de ouf, quelques heures plus tard sous le soleil... j' étais plutôt en manque d'eau, de cerveau en bon état... et aussi de jambes... mais surtout les neurones totalement atteints, je vous jure.........

C' est beau mais quand même ........................mais fait chier ces chemins

Et l' enfer va recommencer .... dans la descente du Finestre......!!

km 530 , j' arrive à SAN ANTONINO SUSA à mon auberge réservée depuis la France...Bon malgré ma galère de cette matinée dans l' Assietta, suis plutôt super content de m' en être sorti sans casse matériel, et mon premier réflexe est de chercher un lavomatique pour nettoyer mon vélo pour le lendemain car c' est incroyable dans quel état il se trouve...Bon du bol, je trouve ça dés l' entrée du village... un petit arrêt panini top classe à quelques km de l' Auberge et HOP je me rentre dans ma chambre... fait ma lessive de toutes mes fringues qui auront bien sûr le temps de sécher vu mon arrivée nickel chrome en après midi...et c' est le repos bien mérité d' un joli 540 km plutôt surprenant...

Bien sûr ma moyenne générale a pris un sacré coup dans le PIF après cet épisode Gravel mais, je m' en fou totalement car ce n' était pas du tout le but de ma présence à ce 1000 du Sud...Juste être finisher et profiter un max de l' aventure;;
Bon j' avoue que ce Mardi soir en Italie, suis un peu remonté de ce que je viens de vivre là-haut sur ces chemins de terre mais tout doucement, j' en trouve une satisfaction personnelle et le plaisir reprend le dessus sur le stress finalement que j' ai pu vivre là-haut...

Bon, suis super bien reçu par le cpl de cette Auberge qui parle bien français en plus...Nickel... repas d' hôtes sympa ...... farniente du Bridou... et je peux enfin faire un peu de com sur FB .......Je mets en charge ma batterie lumière défaillante mais je ne la secoue pas trop par peur qu' elle me lâche le lendemain matin où je dois partir pas trop tard, disons juste un peu avant le jour au vu de la terrible journée qui nous attend tous sur ce 1000 du Sud...
Aujourd' hui c' était la partie Gravel qui était le clou du jour....... demain ce sera le fameux COL BRAIDA et la fameuse Trilogie des 7 Majeurs, Cols de Sampeyre, Fauniéra et Lombarde...Alors là ça décoiffe la journée sur le ratio km/ dénivelé.

Bridoultra a écrit :

au vu de la terrible journée qui nous attend tous sur ce 1000 du Sud...
Aujourd' hui c' était la partie Gravel qui était le clou du jour....... demain ce sera le fameux COL BRAIDA et la fameuse Trilogie des 7 Majeurs, Cols de Sampeyre, Fauniéra et Lombarde...Alors là çà décoiffe la journée sur le ratio km/ dénivelé.

Une quadrilogie d' anthologie et un ratio de 257 km pour quasi 7000 m de dénivelé... 3 cols à plus de 2300 m d' altitude..... des descentes ultra dangereuses, pas toujours goudronnées, ou disons en bon état... et un fameux Col Braida avec des pourcentages de malade et encore 4 km de gravel de prévu........

Bon par contre, à priori le plus beau passage pour les yeux de ce parcours 1000 du Sud 2017.............. J' avais pris beaucoup de renseignements en amont sur ce BRAIDA car il peut se grimper par 3 faces différentes mais celle choisie par Sophie était par CRESTO, la route Forestière la plus difficile ou plutôt la plus pittoresque ..... et franchement heureusement que je l' ai faite de nuit ...car pétard, mais qu' est-ce que c'était raide et à la sortie du Lit vers les 4h45 du matin, je suis pas top en forme et un peu de mal à remettre la machine en route...

Ce qui est marrant c' est que par FB la veille au soir ,je m' aperçois en lisant FB que j' ai quasi rejoint mes amis du Team Philippe et Bertrand et que l' on a même failli se retrouver à OULX avant la partie Assietta.. On était à quasi quelques km d' écart à ce moment
entre nos différents arrêts à chacun..

Au départ de CARCES pour moi ... le rond Bleu... et ils ont 210 km d' avance à peu prés quand je décolle le mardi matin...

OULX au km 450 et on est à peine à 5 km l' un de l' autre... Dommage que l' on ne se soit pas retrouvé , au moins avec Philippe dans l' Assietta car je crois que j' aurai moins galéré...Bertrand de toute façon avec son vélo plus typé pour ces chemins et son talent de faire du VTT était forcément plus à l' aise dans ces km .......

Où les " emmerdes de lumière ont continué dans ce Col Braida au petit matin..........Par 3 fois et à chaque fois dans les pentes les plus raides, panne totale de lumière et noir complet....!!!. Faut dire qu' en plus la nuit est sans lune ou quasi ... et il fait noir comme dans un four dans ces km hyper raide de forêt du Braida...à chaque fois c' est la grande angoisse...Vais je réussir à faire marcher ma lampe avec ces faux contacts.... bon ce sera le cas mais quel stress et j' ai hâte finalement de voir le jour pour cela..

Et quand je dis raide... regardez l' un de ces segments Strava de ce début du col Braida , car ensuite, il y a toute la partie non goudronnée en mode gravel.... Cela vous donne une idée de la difficulté d' une telle ascension...
C' est hyper rare de voir une telle pente moyenne sur tant de km........ et je vous dis pas l' état du goudron... délabré total ... parfois sans...des trous de partout....Une vrai aventure ce Braida....

J'étais vraiment à la limite plusieurs fois de poser le pied à terre surtout avec les sacoches qui ne vous aident pas en mode danseuse pour passer les raidars nombreux de ce Col...

6 km à 10% de moyenne ........

En France c' est assez rare et pour vous donner une telle comparaison entre km et pente, c' est du même style que le "Grand Colombier par Anglefort 5,7 km à 10%" ou le "Mont du Chat près de Aix qui est à 9,7% sur 11 km".. etc etc... sauf qu' aprés 570 km çà calme quand même...

Au sommet du Braida, il sera 06h du matin pour moi le Jeudi et je vais retrouver le jeune CPL russe pour la deuxiéme fois.. ..........Quel courage pour la Miss qui a l' air totalement épuisée et qui ont dormi trés peu dehors.On échange comme on peu mais on se comprends trés bien.. c' est la magie des efforts

Sympa de leur faire coucou et me voilà parti dans une centaine de km de succession de routes plates et de bosses en tous genres, pistes cyclables... raidars... 100 km où il va falloir
être calme avec les efforts , où je verrai à la fois le Lever du JOUR et un Italien sympa avec qui on va parler un peu sur quelques km.;;;

Sampeyre est là , je prends le temps d' acheter de l' eau pétillante pour remplir mes gourdes et un peu de bouffe pour les 3 cols qui arrivent... Bon je vais rigoler dans ce Market du centre ville, car devant moi c' est le folklore total d' une cliente dont la CARTE BLEUE ne marche pas........et le folklore et le charme de la langue Italienne fera de ce moment, un vrai petit bonheur musical...Bon 15 minutes quand même à attendre que cela décoince mais pas grave... je grignote debout dans la file d' attente...

Et c' est parti pour le premier Col de 16 km à 8% de moyenne ... C'est quand même du solide ces routes de montagne Italienne........ Une ascension que je ferai exactement en 1h37 sur le vélo et 1h50 temps total car entre les orages en fin d' ascension, et la rencontre géniale avec la Famille Buisson...on a pris quelques minutes pour se faire plaisir... Une rencontre très très sympa avec mes amis Cyclosportissimo

Un Col où je retrouverai aussi mon ami MANUEL qui grimpait un peu en travers mais toujours avec le sourire, son short court, et sa force de Colosse......

Puis la rencontre avec les champions BUISSON sur leur 7 Majeurs en famille ...

Et le sommet où un collègue cycliste ne voulait pas retirer sa machine .... Bon je m' inquiète car le ciel a viré à l' orage et déjà quelques pluies dans la montée.... et vu la gueule du Noir sur le Fauniéra, le Col le plus haut du 1000 du SUD avec ses 2487 m........ ça promet quelques emmerdes notoires....

En attendant, quel spectacle pour les yeux et les jambes...

Les descentes sont toutes délicates, déjà par le revêtement abîmé et la largeur étroite et sinueuse de leurs routes... Faut vraiment être toujours en mode concentration extrême pour ne pas
prendre des trous ,des rainures, des cailloux , des graviers.... dans les roues....

à peine en bas du Sampeyre, on enchaine direct au village de STROPPO avec le célèbre Col du Fauniéra.... Le fameux versant que l' on a raté dans l' autre sens avec Vanessa lors de notre 7 Majeurs 2016 où l' on avait fait une boucle de 40 km en plus pour revenir sur la bonne route...
Bon grosse découverte pour moi de ce versant , et quelle ascension...Super dure.. Super belle...

Bon cette fois c' est sûr , en arrivant au Col d' Esischie après 20 km d' ascension, non seulement je suis dans le dur à cet instant mais l' orage gronde au dessus de moi et la pluie arrive..
Incroyables chutes des températures qui m' obligent à m' habiller pour finir l' ascension sur le Col de Fauniéra

2h26 pour arriver jusqu' à ce Col d' Esischie .. je ne suis pas vraiment en bonne forme à cet instant et ce sera l' un des gros coup de mou de mon 1000 du Sud de finir ce 1,7 km restant...Je vais même poser 3 fois le pied au sol ,dans ce passage sous le déluge et même envoyer un SMS à Vanessa pour un soutien d' amour ...Comme quoi en quelques minutes ,tout peut basculer sur de tels défis vélo quand vous êtes tout seul à 2300 m sous l' orage et dans le dur..En réalité, je suis pas loin de l' Hypo... j' ai super faim et les conditions météos ne m'aident pas à ce moment..

Mais qu'est-ce que c' est beau autour de moi et malgré mon " coup de mou terrible" de ces deux derniers km, je regarde la nature se réveiller.... ou s' énerver plutôt.. Je la vois cette Stèle au Sommet où l' on avait rencontré en 2016 lors de notre 7 Majeurs avec la miss , le trio des champions à contre sens Patrick Gilles, Thomas Dupin Cyssou et Jacques Barges.... Que de souvenirs à cet endroit sous le soleil...
Là aujourd’hui, il fait un vent glacial de folie, la pluie est super violente.... du délire!

Pour prendre cette photo de contrôle pour Sophie, je vais galérer grave..Car la pluie est tellement violente que l' écran du portable est tout mouillé ...impossible de déclencher la photo...En plus j'essaye bien sûr sans les gants et hop, ils s' envolent dans le décor avec le vent...Pétard de pétard... me voilà à courir après mon gant.

La descente sur la route détrempée et remplie de cailloux en tous genres et de ruisseaux est terrible et je tremble comme une feuille d'être resté trop longtemps au sommet pour faire les photos..
Mouillé je suis et avec la baisse de la température naturelle du corps quand on coupe l' effort, plus l' espèce de fringale qui arrive, j' enfile toutes mes couches de fringues et j' essaye de rejoindre au plus vite le refuge quelques km plus bas...

Et là il va se produire le truc le plus génial de ce 1000 du Sud....En quelques secondes, entre l' orage et le Soleil....le fameux phénomène naturel des arcs en ciel qui arrive....Je m' arrête net pour contempler ce magique spectacle..
à 2200 m ... tout seul ...... trempé... un peu vidé de ce parcours.... je regarde avec émotions ce spectacle de folie...

Suis rempli alors d' une émotion impossible à écrire.. et je me mets à pleurer tout seul sur mon vélo rien qu' à regarder cette nature si belle... Alors oui, pas les larmes de crocodiles qui coulent à flot mais les yeux qui se remplissent d' une intense
émotion intérieure , indescriptible à traduire par des mots... mais ENORME

Je me rappellerai toujours ce que j' ai ressenti à cet instant où la conjoncture de ma fatigue, du parcours, de la météo , de ma sensibilité vont me donner un réel bonheur exclusif, impartageable , unique, magique...

Je ne peux que vous montrer ces images pour essayer de vous faire partager ce que j' ai pu ressentir .. c était FOU FOU

Tellement beau que je me bats tout seul avec mon portable pour juste essayer de ramener ces instants de bonheur intense..Bien sûr, je galère comme au sommet du col avec l'écran tactile et je vois bien que la mise au point du S6 n' arrive pas à se faire correctement..

Je vais faire une bonne dizaine de photos mais seulement 2 seront regardables et encore elles ne sont pas vraiment nettes... Quel regret de ne pas avoir un bon appareil photo à la Jacky mais cela restera un des plus forts moments de ce 1000 du Sud pour moi...
Dans la descente sous le déluge qui revient bien sur, je fonce dans le refuge Fauniéra quelques km plus bas...et là c'est le pur bonheur d' arriver quelque part pour se protéger du déluge..En plus c' est ouvert et je vais profiter de cet arrêt forcé pour manger une bonne assiette de pâtes ..Tiens d' ailleurs coté bouffe, une petite parenthèse perso de mes repas italiens.. Les pâtes c' est bien la seule chose qui était vraiment super super bonne sur cette balade italienne ...Que ce soit la Pizza que j' ai mangée plus loin ou les différents pains que j' ai pu avoir sur les tables ,là par contre c' est plutôt d' un autre monde... Par contre, jamais cher tout ça et toujours servi par de jolies filles.... Ils ont le sens inné du charme ces Italiens, que ce soit dans le commerce ou dans leur musique....

Du Rossini à l' état pur partout même dans un refuge à 2000 m ........Bon en me déshabillant pour essayer de sécher un peu, je discute avec un cpl sympa dans ce refuge...et ma foi, j' en profite pour recharger le Garmin et portable... Pas de réseau là-haut bien sûr ... mais par sms de Vaness, je sais que Bertrand et Philippe sont toujours pas très loin et qu' ils ont aussi pris les orages sur le Pif , voire la foudre pour Bertrand....

Au moment où je repars du Refuge, je tombe à nouveau sur l' Italien qui arrive du sommet ...pétard, il a tous pris sur la tête le pauvre...On en sourit tous les deux mais il est tellement frigorifié qu' il ne s' arrête pas au refuge...il préfère manger et souffler en bas au village de DEMONTE....Bon quand on arrive en bas de cette longue et délicate descente du Fauniéra, le ciel devient à nouveau hyper menaçant et pétard, j' ai à peine le temps de me planquer dans un arrêt de bus qu' un putain d' orage de grêle et pluies torrentielles nous tombe sur le PIF ...

l' italien s' engouffre dans le resto et moi ,planqué dans mon arrêt de bus juste à la sortie du village.... où je cherchais de l' eau

.

Bon là je commence à comprendre que mon timing n' est plus bon du tout...Autant sur les 600 premiers km j"avais vraiment de l' avance , autant en cette fin de Cols Italiens, j' ai 2 à 3 h de retard sur mon plan de route...Tous ces arrêts orages me mettent dans en vrac avec mon timing pour arriver avant 21h de l' autre coté du dernier col à St Sauveur... Le gros souci c' est que je suis en rade de lumière, non seulement sur le temps qu' il reste de dispo sur ma dernière batterie qui marche, mais en plus avec ces histoires de faux contacts, je ne suis même pas sûr qu' elle puisse marcher...Bon là j' appelle Vaness car elle a toujours de bons conseils dans ces moments délicats d' organisation et faut reconnaitre que l' on est pas toujours OK dans la tête pour voir la bonne solution après quelques heures de vélo....

Philippe est exactement 10 km plus loin au village de Vinadio en train de finir de manger et moi ,j' attends la fin du déluge avant de pouvoir bouger... Vraiment pas de bol car encore une fois, on ne va pas pouvoir rouler un peu ensemble ..
Bon on n' avait pas prévu de le faire, ne roulant pas tous les trois au même rythme et ne s' arrêtant pas toujours aux mêmes moments justement mais franchement , j aurai eu plaisir à les voir à ce moment là avant l' ascension de ces 22 km de la Lombarde...

Faut être réaliste ou sage, c était totalement dangereux de continuer à rouler sous ce déluge et surtout de se lancer dans une ascension difficile jusqu' à 2400 m d' altitude avec un tel ciel et des soucis de lumière en plus pour moi...Après bien des hésitations et en accord avec la Miss, j' annule ma réservation faite au Relais d' Auron à St Sauveur et on trouve par miracle une chambre libre à ISOLA 2000 juste 4 km après le sommet du Col de la Lombarde dans la descente...

Je fais un rapide calcul de moyenne possible raisonnable.......... je regarde la montre ..... je prends le temps en arrivant à VINADIO de recharger ma batterie lumière une heure pendant le repas pizza et coca..... si je grimpe disons correctement sans avoir un trop gros coup de mou, je dois pouvoir arriver en 2h30 à ISOLA 2000 , ce qui correspond au max à ce qui me reste de lumière sur ma batterie.....

Le risque est énorme car si jamais je me retrouve sans lumière dans cette Lombarde... Suis condamné à attendre sur place , soit le passage d' un copain du 1000 , soit le lever du Jour.....

Bon je dois prendre une décision rapide mais pas trop quand même ...Déjà j' ai un bol dingue d' avoir une chambre dans cet " Hotel Druos" du haut de la station d' Isola 2000 , car la patronne étant en service limité à cette époque calme en réservation , voir quasi vide à cette époque été , elle ne reste pas dans sa réception le soir et son veilleur de nuit est en congé...

Bon vraiment plus qu' adorable cette Miss en me donnant carrément un code d' accés privé d' une entrée de service, puis la clef posée à la réception...Un délire de confiance et d' une gentillesse dingue...Elle me dit d' ailleurs qu' il y a un autre cycliste du 1000 du Sud au même endroit et qu' elle est ravie de nous dépanner...

Patrick qui m' appellera d' ailleurs sympathiquement au téléphone pour me dire de faire super gaffe dans la Lombarde car l' orage a mis des pierres et de l' eau max sur la route.. Il me dit qu' il a mis 3 h depuis Vinadio pour faire ces 26 km jusqu'à l' hôtel....
Bon, on verra bien si ma lumière va tenir et marcher tout simplement...

Comme quoi encore une fois sur une de mes aventures longue distance, je suis emmerdé avec mes histoires de lumière, ou mon système sur roue Dynamo n' est pas suffisant pour moi bien sur , au niveau de la qualité de puissance d' éclairage sur un tel parcours En effet, je suis incapable de descendre des cols difficiles ,sinueux , avec ma lampe LUXOS IQ2 qui est sympa au niveau fonctionnement, avec sa batterie tampon et sa prise de rechargement mais qui est tout simplement inadaptée à mes yeux pour de tels parcours en descente.

Il n y a rien à faire, j' ai besoin de beaucoup plus de puissance de lumière et surtout de profondeur et de largeur d' éclairage...Quand il n y a pas de lune, que la route est trempée et que vous êtes dans des cols incroyables à plus de 2000 m.. même pour descendre doucement et quand je dis doucement c' est vraiment doucement et bien il me faut autre chose comme qualité d'éclairage que ces pétards de modèles de lampes dynamos qui existent sur le marché ...
Je les ai toutes essayées et aucune n' est suffisante pour moi...Alors , bien sûr le souci des éclairages sur batterie lithium se pose en terme d' autonomie et accessoirement de poids mais quelle qualité de faisceaux..........

Après tous ces essais dans mes aventures de nuit où certes, je suis de moins en moins à l' aise en vieillissant je pense, ou disons pour ne plus tomber sur des bestioles.... ( déjà que je tombe dans les fossés sans bestiole ) je pense qu' il faut avoir plusieurs systèmes disponibles qu il faut choisir ou adapter en fonction de son aventure et surtout de sa vitesse de roulage...Je ne condamne pas totalement le système à roue dynamo sauf qu' il est inadapté pour la pratique en haute montagne, dans des pentes très raides et dans dans des descentes délicates..
Par contre totalement adapté pour une pratique disons classique sur parcours plat ou disons peu dangereux sur le plan des routes et de l' environnement de la nature..

Bon mon système MAGICSHINE était vieillissant puisque je l' utilise depuis quelques années déjà et j' avais déjà 2 batteries en 2016 qui avait lâché...J' avais investi de nouveau dans 3 batteries dites " chinoises" de remplacement bien sûr à bas prix, mais qui comme tous matos venant du pays du Soleil Levant, toutes ces merdes à bas prix que l' on trouve sur les réseaux internet et que beaucoup d' entre nous encourage à acheter pour des raisons économiques évidentes sont une vrai connerie...
Je n' avais jamais franchi le pas à investir dans ces style de matos chinois .Je l' ai fait cette année en voulant prolonger mes lampes Magicshine sans trop me ruiner et bien j' ai bien failli me retrouver dans la merde totale sur ce 1000 du Sud avec tous ces ennuis de qualité et de branchement.. Je clos la parenthèse..

Je vais très vite réinvestir dans le seul matériel de lampe de qualité qui existe sur le marché dans les modèles à batterie Lithium, que représente les fabrications allemande chez LUPINE ICICICI , garder ce qui me reste de valide de mes Magicshine pour les balades sur le canal et ma roue dynamo pour les parcours tranquilles..

OUF , le sommet en 2h08 depuis Vinadio .... Ce ne sera pas le chrono du siècle mais c' est bon, je crois que je vais pouvoir arriver à l' hôtel ...Je vois que ma couleur témoin de lumière bascule orange dans le dernier km...Pétard, il ne me reste alors un max de 30 minutes pour arriver....

Au sommet , je fais très vite... la photo contrôle ..... J' enfile mes couches et bon 4 km, cela devrait le faire.... C'est à ce moment qu' arrive sympathiquement une bande de jeunes qui faisaient la fête au sommet...
Les mecs super sympas sont tellement étonnés de nous voir à cette heure là-haut, que l' on partage forcément un peu de temps à discuter...
Eux ils sont là avec leur camion, groupe électrogène, bières et musique... Ce sont des moniteurs de la station d' Isola et ma foi, ils font la fête...Ils veulent m' offrir à boire... faire des photos mais pétard, je n' ai pas le temps.... de faire la causette avec cette histoire de lumière orange en fin de vie .....

Bon je prends le minimum syndical en politesse pour partager avec eux notre aventure...et hop je bascule dans la descente ....... Bon, en réalité j' avais une petite bouée de sécurité car à mi pente de l' ascension Lombarde, j' ai rattrapé mon ami Italien de la veille qui avait un gros gros coup de mou ( c' est lui qui me l' a dit. pas moi et je pouvais l' attendre au sommet pour faire ces 4 km de descente avec lui en cas de panne totale pour moi...Mais bon, c' est pas mon truc de prendre appui sur les copains dans ce genre d' aventure...J' ai toujours privilégié la démerde personnelle " ... je suis particulièrement réfractaire à ces concepts sur un vélo, de devoir compter sur les autres pour avançer........... C' est un peu comme un réflexe bizarre chez moi ... ;)

Les chiffres de ce chrono intermédiaire que j' avais mis en route depuis Vinadio jusqu'à l' Hotel Druos à Isola 2000 ..Cela me permettait de voir où j' en étais de mon timing lampe..
et quand même un pétard de denivelé ce Col Lombarde...

En tous les cas, j' ai eu du bol sur ce coup là; pas de galère imprévue comme une crevaison ou autre bricole et ma foi, au moment où je cherche cet hôtel miracle dans Isola 2000 , PAF ........FINI la lumière et je finirai ma recherche aux lampadaires de la station...

Sauvé à quelques mètres près.... Comme prévu, je trouve l' entrée de service de l' Hôtel...Je tape le code d' accès..J' arrive comme une fleur à ma chambre 124 ....Quand je pose le cul sur le lit, je souffle un bon coup, et douche dodo ...La suite demain ..

Bon je dois forcément attendre 08h00 par contre pour d' une part prendre le petit déjeuner, ensuite payer la chambre et surtout remercier la MISS DRUOS de sa gentillesse d' accueil... Voilà comme parfois on peut créer des relations sympas avec des hôteliers pas comme les autres et qui sait , peut être bien qu' un de ces jours on reviendra ici , soit en groupe, soit avec la Miss , tout simplement parce que je sais qu' ici, on sera bien reçu avec amour et respect ..
Bon du coup, je prends un peu trop mon temps au petit déj à causer avec la Miss mais après tout, il ne me reste que 225 km à faire avec un bon 3500 / 4000 M déniv quand même ..... ça devrait le faire quand même mais attention, je n' ai plus de lumière qui marche cette fois et je dois arriver avant la nuit suivante impérativement.... J' ai bien rechargé toute la nuit cette batterie mais c' est mortibus les connexions sont foutues...plus de lumière ........OUT

Bon va falloir faire attention au timing et espérer que mes jambes fatiguées marchent encore un peu ........... Quand j' arrive à St Sauveur sur Tinée, dans la descente matinale depuis ISOLA , j' entends tout d 'un coup.... un "allez PASCAL" bien connu... et une espèce de fusée me double à fond la caisse.. Pétard de pétard, c'est mon ami MANUEL qui descend vraiment à fond cette route belle pour une fois...Toujours en jambe nue , quasi sans veste...Incroyable le MANUEL alors que moi en partant de l' hôtel, j' ai mes 3 couches de fringue, ma cagoule... enfin je caille quoi car j' ai pas donné un coup de pédale depuis l' Hotel.... Bon il ne fait pas vraiment froid, juste 6 degrés mais bon,il est en béton armé ce MANUEL car lui il doit arriver avant Minuit ce soir pour valider sa randonnée...alors dans les descentes il fonce le bougre...

Bon il prendra un café à St SAUVEUR et je ne le reverrai qu à CARCES à l' arrivée mais il va réussir son pari d' arriver dans les 100 heures ...Magnifique MANUEL qui arrivera avec son sourire légendaire

Cette fin de parcours sera somptueuse....

;) Je ne connaissais pas ce Col de la Sinne culminant à 1437 m de mémoire....Je m' en rappelle car j' ai souvent regardé l' altimètre dans cette derniére journée , où les jambes vont commencer à mollir un peu quand même..
Bon ça commence fort, dans ma vitesse de la descente depuis St Sauveur sur Tinée vers Nice, et vu que je dois quand même pas trop traîner vu mon départ tardif d' Isola 2000, je rate la bifurcation pour le Col de la Sinne ...
Demi tour et hop.. c' est parti pour la dernière disons grande ascension du jour...un dénivelé de plus de 1000 mètres ..
Mais quelle beauté ce Col....Tout simplement une route de folie, magnifique,pas trop difficile on va dire par rapport à ce que l' on a connu la veille mais un vrai rêve ce versant et de l' autre coté dans la descente, encore plus beau ...

Le village de ILLONSE perché au 3/4 de l' ascension....

Et un clin d' œil pour ma puce VANESSA qui la semaine dernière a ramassé en Jura des km et des km de murons pour les confitures...Ben là aussi, il y en a... et j' ai même pris le temps de les goûter, en profitant de ce spectacle grandiose autour de moi..
Je ne sais pas si Philippe et Bertrand étant plus en avance que moi , sont passés ici de jour ou de nuit mais j' espérais pour eux deux qui ont eu le plaisir de voir ça de Jour.... Un régal

La descente est tout simplement incroyable ...Super étroite, pas bonne sur le plan goudron, sinueuse à souhait... mais alors , mais quelle vue au fur et à mesure de l' approche des Gorges du Cians.... Incroyable ce village de Pierrlas perché sur le flan de la montagne......... Un autre monde..

Et une route style Stelvio en plus petit mais tout aussi sauvage presque.... juste moins haute en altitude et moins mythique...

Entrevaux et sa citadelle... On retrouve la canicule du premier jour et les contrastes ne sont pas faciles à encaisser sur ce plan pour les cyclistes...La fatigue comment à se faire bien sentir à l' approche de l' arrivée de ce 1000 km
et les organismes commencent vraiment à piocher dans les réserves...C' est bizarre, je n' ai pas eu de soucis particuliers sur cette aventure, pas de blessures en aucune manière, ni musculaires , ni tendineuses, ni "culcul" mais par contre
de temps en temps j' avais comme des nausées, une espèce de " mal au coeur "....
Bon j' avais jamais eu ça auparavant ...,?? Peut être la résultante à boire de l' eau à toutes les fontaines possibles ou justement un équilibre alimentaire qui n' était plus bon en fin de parcours..
Car bien sûr les 48 premiers heures, on emporte des km de bouffe mais ensuite ,on est un peu à vide forcément et on mange ce que l' on trouve et aussi on a très envie d' autres choses que nos traditionnelles barres ...

C'est un super reportage, d'une épopée extraordinaire
J'attends la suite ......................

Bridoultra a écrit :

C' est bizarre, je n' ai pas eu de soucis particuliers sur cette aventure, pas de blessures en aucunes manières, ni musculaires , ni tendineuses, ni "culcul" mais par contre$
de temps en temps j' avais comme des nausées, une espèce de " mal au cœur "....
Bon j' avais jamais eu ça auparavant ...,?? Peut être la résultante à boire de l' eau à toutes les fontaines possibles ou justement un équilibre alimentaire qui n' était plus bon en fin de parcours..
Car bien sûr les 48 premiers heures, on emporte des km de bouffe mais ensuite ,on est un peu à vide forcément et on mange ce que l' on trouve et aussi on a très envie d' autre chose que nos traditionnelles barres ...

Au village de " Puget Théniers", je vais aussi m' arrêter manger comme Philippe et Bertrand je crois mais eux au petit matin..... Je sens qu' il y a quelque chose qui déconne un peu dans mon " bidou"... un truc digestif je crois qui n' est pas top et sûrement la cause
de ces nausées...Bon j' avais juste envie de viande, d' un gros KEBAB mais pas de bol, pas trouvé à Puget alors ce sera quand même un steak frites sur une terrasse...C' est marrant car c' est le genre de repas que je ne mange jamais au resto mais là, je rêvais que de cela depuis des KM....En plus dans cette longue vallée pour rejoindre Castellane , j' avais le vent en pleine tronche et un peu durdur pour le mental....

En tous les cas, il fait super super chaud bien sûr et voilà d' ailleurs le résumé Garmin des écarts de ce que l' on a vécu sur ce 1000 ....Impressionnant justement pour les cyclistes sur le plan de l' organisme et des fringues adaptées dans les sacoches...

C' est aussi ça , l' autonomie sur une aventure vélo, ce qui rajoute bien sûr un sacré niveau de difficultés pour les cyclistes par rapport à une assistance quelle qu' elle soit.... organisée comme sur le TrIRhéna 1000 ou voiture ou copains comme sur d' autres organisations.... Là on est seul et il faut tout prévoir et encaisser les choses... et seul en plus pour la plupart des cyclistes.
Là je vais avoir mon deuxième GROS GROS coup de MOU dans ce pétard de Col roulant qui se nomme le " TOUTES AURES"........Mais alors, pour un coup de mou, ça en a été un sacré........
Panne totale de jambe ... chaleur étouffante alors que pas une fois je me suis plains de cela... plus de jus.... 3 fois, j' ai du poser le pied au sol... m' arrêter... souffler ....prier ( non suis pas allé jusque là mais j' en étais pas loin, ce qui pour un athée comme moi est un sacré paradoxe...MDR)

OH Pétard ce Col de Toute Aures, je n' ose même pas regarder mon STRAVA.......Là c' est sûr si le ridicule ne tue pas l' homme ... il ne doit pas en être loin

Incroyable quasi la même moyenne roulée que dans le Col de la Lombarde.... plus de 5 minutes d' arrêt à souffler la tête baissée sur le cintre...Suis tellement NAZE à ce moment que je ne prends plus aucune photo d' ailleurs....C' est un signe de vraiment " au fond du trou"..........

Bon je finis quand même par arriver au sommet et la descente sur Castellane sonne comme une délivrance....Bon je ne réfléchis même pas...Je fonce au premier kebab ouvert ou sandwicherie... mais il y a urgence à remplir la machine, boire un COCA ... enfin faire quelque chose pour finir ces 60 km et traverser le Verdon en prime.....

Bon là je commence à m' arrêter un peu trop souvent... à manquer toujours de bouffe... C' est là que l' organisme pioche dans ses réserves...Je vois que je dois manger de plus en plus par rapport à il y a 4 jours où je pouvais encaisser 200 km sans trop bouffer...là tous les 30 km, je dois donner de l' énergie de partout sous peine de panne totale de jambe et de mental aussi...Tout est lié ..; et pas toujours dans le sens que l'on croit d' ailleurs...

Un régal ce méga panini mais par précaution je mets dans la sacoche encore un énorme "croque monsieur " bien appétissant....plein de fromage... la totale...

Je me méfie des Gorges du Verdon après plus de 3 jours de vélo, et de mon appétit grandissant..En plus je vois que le ciel se charge encore en nuages noirs dans les premiers km à remonter les Gorges et PAF, je vais encore prendre la pluie au niveau du Tunnel de la route croisement qui mène à Rougon...

Bon cette fois, ce ne sera que passager ces gouttes de pluie mais du coup c' est gris gris...et beaucoup de circulation à cette heure..

Dernier Contrôle officiel.....

Quelques km auparavant en traversant le village de LA PALUD , j' ai vu un truc extra...enfin GAG .. Il y avait je crois un festival Musique dans ce village, donc une circulation de folie avec des centaines de voitures, venues se garer dans les parkings de fortune dans les prés... des jeunes de partout avec les traditionnelles bières, chapeaux, joints et chiens ..... Bon le truc normal d' une méga fête en plein air mais le GAG c' est que dans le village au centre, un camion livreur s' est coincé entre deux maisons du centre ville et du coup, plus aucune voiture ne pouvait passer dans aucun des deux sens de circulation...Panique totale... et même dans la file d' attente une voiture de police bien sûr , où les Gendarmes ont du venir à pieds pour essayer de débloquer le binzz...

Le seul mec qui est passé à cet instant c' est le BRIDOU et son vélo sacoche...Bon j' ai quand même dû le porter pour passer entre le mur de la maison et le camion... sans parler que cela gueulait de partout car la patience du monde actuel est égale ou inversement proportionnelle à leur intelligence plutôt et je me suis fait plaisir tout seul sur mon vélo dans les derniers km de la route des crêtes comme un ROI en pleine après midi....

Plus aucune voiturs ne pouvait passer....et quand je suis arrivé à ce COL d' AYEN ...... je me suis même permis de grignoter un morceau de mon " croque monsieur" assis au milieu de la route....Un truc de liberté TOTALE que j' ai apprécié à sa juste valeur...
Bon bien sûr , au bout de 10 minutes, ils ont débloqué le camion et le flux de voitures a repris son cours et là par contre ,les mecs étaient sauvages.....dans la descente sur Moustier...

Énervés qu' ils étaient les vacanciers ou les travailleurs locaux... J' ai alors joué la plus grande prudence et la grande discrétion en les laissant systématiquement passer dans les virages de cette route de retour...

Quelques photos souvenirs mais pas trop car non seulement le TIMING personnel d' arriver avant la Nuit avait pris un petit coup dans le PIF après mon Col de TOUTE AURES à TOUTE VITESSE !!!!!!!!!!!!!

Et puis je les connais par cœur ces Gorges du Verdon pour les avoir faîtes plusieurs fois dans tous les sens en vélo, de nuit, de jour ... sous la neige... sous le soleil... etc etc..Bon mais à chaque fois je ne peux pas quand même m'empêcher de prendre quelques images ...C' est beau mais on ne s' en lasse jamais de cette arrivée sur le Lac de St Croix....

Merde alors, va falloir que j' accélère pour finir avant la Nuit...Sur le coup, je ne me rappelle plus vraiment à quelle heure tombe la nuit ou disons à quelle heure je peux encore rouler sans lumière sans prendre trop de risques....
J' ai un vague souvenir de 20h15/30 des jours précédents mais je n' en suis plus vraiment très sûr à vrai dire et l' approche du km 1000 rend mon cerveau un peu lent lent je crois...