Velocio.... voilà le nom d'une belle aventure.... première du nom pour moi, ce sera aussi la dernière pour tout un tas de raison que j'expliquerais au fil des mots.
Ce défi représentait pour moi un sacré challenge, celui de voir ce que je pouvais valoir sur de la « longue distance », sur de la « longueur » et comment je pouvais gérer la forme et résister à la fatigue. Cela représentait aussi pour moi une aventure d'équipe, une aventure où on part ensemble, on arrive ensemble, on roule ensemble, on fait des pauses ensemble, on mange ensemble, et on déconne ensemble ! (et pour Poucet, on fait pipi ensemble!)
1ère contradiction pour moi vis à vis du règlement.... le mot « ensemble » est limité à 5 personnes... ça me dérange un peu quand on est 10 à vouloir intégrer une telle aventure.
Je ne parlerais pas avec ma tête, mais avec mes émotions, avec ce qui m'a amené sur cette traversée, avec ce qui m'a permis de faire cette traversée et avec cette magie que cela a laissé au fond de mon cœur.
Cette magie elle commence une petite semaine avant : cap sur la provence pour une petite semaine de vacances, le temps est radieux, le coin magnifique, les routes sublimes (sauf parfois...), le cadre plus qu'excellent ! Dès le premier jour, je pars à l'assaut du Ventoux... avec une nouvelle machine, acquise tout récemment, je teste encore un peu la bête et la position qui sera celle que j'utiliserais sur ce Vélocio. Beaucoup le savent, le Ventoux c'est dur (je parle de son versant mythique par bédouin), mais je m'y sens à l'aise, j'enroule un braquet qui sur le papier paraît 'grand' mais les jambes tournent très bien, la montée est très belle, la météo parfaite.... et les jambes se régalent. Le Chalet, l'observatoire.... on y est, j'ai vaincu le ventoux et il me semble bien que les jambes vont très très bien ce jour là !
J'en aurais la confirmation le lendemain, lors d'une sortie vers le col de Murs et les gorges de la Nesque... un petit 2000m D+ pour quelques 80km et tout se passe à merveille. Ce cadre, ces conditions me bercent et pas une seule seconde je perds de vue la flèche Vélocio !
Je me laisse ensuite 3 jours de libre, sans vélo afin de garder la fraicheur et d'être mentalement « en manque » d'asphalte, de tours de pédale et de km ! La météo est estivale, c'est vraiment « rageant » de se retenir, mais ce ne sera que meilleur quelques jours plus tard !
Durant ces trois jours, j'aurais aussi la chance de pouvoir profiter de ma petite famille. On profite de ces jours pour faire le tour de la région, de ses trésors cachés, pour profiter du petit Adam, de Stéphanie, du chien loin, très loin de toute forme de tracas ou autre problème. Quelques jours dans une bulle où seul le bonheur a le droit de rentrer... Chaque jour je prépare un bout de mon 'bordel', un jour je fais mon sac, un jour je monte les sacoches, un jour je prépare la bouffe... le tout sans le moindre stress, sans la moindre inquiétude, tout cela au milieu des promenades, des siestes et des bains du petit.
On est proche du bonheur optimal !
Vendredi matin, dring dring, debout, une belle petite musique essaie de me réveiller, mais elle s'est faite grillée, la belle petite Nora Jones qui chantonne doucement dans la chambre pour me sortir de mon sommeil s'est faite devancer par le chien qui veut pisser ! Un coup de langue sur le nez, un coup de patte sur l'épaule et me voilà réveillé. Parfois le charme est tout autre !
Le jour n'est pas encore levé, je libère alors le chien de ses contraintes et paufine les derniers réglages, emballage, le vélo est dans la housse, le sac est prêt, j'attends ma douce pour le petit déjeuner... on prend notre temps, on profite, je charge la voiture, on sort Adam de son sommeil pour une voyage vers Avignon TGV... et on part... rapidement on reviendra, j'ai oublié un bout de mes ravitaillements dans le frigo... petit coup de stress, mais rien de bien grave, direction Carpentras puis Avignon... c'est le matin, les gens vont bosser... et finalement le stress nous gagne car ça avance juste pas du tout, ça bouchonne un peu et on voit passer les minutes. Au passage je me suis trompé la veille dans la lecture de l'heure de départ du train et on perd 8 minutes sur le délai possible, ça augmente un peu le stress. Quand on arrive sur la rocade de Avignon, on découvre avec bonheur qu'il y a un feu tous les 200m, tout va bien... j'arriverais sur le quai en même temps que le train... objectif number 1 atteint !
En route vers Chalons ! Marrant mais dans ce TGV entre Avignon et Chalons je retrouve un ancien collègue de l'aéroport de Bâle Mulhouse... on refera un peu le monde quelques instants et le train me déposera à Chalons.