On nous avait annoncé un Ceventrail humide et ventilé, on n’a pas été déçu !!!!
Vendredi pourtant, lors du long trajet en voiture vers Le Vigan, je me demandais si j’avais bien pris les bonnes tenues. Le vent était déjà sensible mais les températures étaient printanières et le ciel plutôt dégagé. J’ai même pu sortir mon barda pour un petit pique-nique au cœur de Lyon a l’occasion d’un arrêt blablacar … Ça c’est gâté en arrivant dans les Cévennes en fin d’après-midi. Le ciel noir d’encre plombait au dessus du Vigan et ne laissait aucun doute sur la suite …
Confirmation au retrait des dossards ou je découvre que les prévisions météo annoncées ont contraints l’organisation à raccourcir la distance de l’Ultra à 82 km, avec un départ retardé à 8 heure du matin. L’équipe du Ceven’Trail maîtrise l’épisode avec le sourire, dans la plus grande sérénité …
Évidemment au Vigan je rencontre moins de visages connus qu’à Cornimont, Rouffach ou Kintzheim, mes repères habituels. Mais l’esprit trail est bien le même dans aux quatre coins de notre belle France . La Région Occitanie n’est pas en reste, loin de là. La pasta du vendredi soir est l’occasion de faire connaissance avec quelques nouveaux copains … Un irlandais venus des Pays Bas, un maraiché venu du Ventoux, quelques locaux. Nous sommes quelques-uns à squatter sur place, pour une nuit finalement plus longue que prévue (le départ était à l’origine prévu à 4h).
La grosse torchée nocturne a tenu toutes ses promesses, exactement dans le créneau prévu par la météo. Les conditions étaient bien meilleures à l’heure du départ justifiant ainsi les modifications de dernières minutes prisent par l’organisation … Au briefing le boss nous promettait même un temps sec et quelques éclaircies pour l’après-midi.
On y croit très fort ....
Encore sec le Poucet ....
En fait nous avons eu une pluie quasi incessante sur les premières heures de course, transformant les jolis sentiers proposés en ruisseaux, voire pire … J’ai furtivement aperçu un rayon de soleil en fin de matinée, pensant un instant que le plus dur était passé. J’ai même eu la sensation de sécher un peu … Mais en quelques minutes, alors que nous arrivions aux abords du col des Mouzoules (je crois …), un terrible orage de grésil accompagné d'un coup de vent à décorner les bœufs nous a plongés dans une sorte d’apocalypse !!! Avec les deux couches textiles mouillées sous l’imper, j’ai rapidement pris froid, mes doigts se sont engourdis dans les gants trempés. Impossible de choper mon bidon ou même remonter la tirette du kway … Un instant j’ai vraiment eu peur, avec une seule idée en tête : surtout ne pas s’arrêter et rejoindre au plus vite le ravito en bas. Sur la crête j’ai doublé quelques zombis en short, en pire état que moi. A cet instant dans mon esprit c’était évident : la course allait être arrêtée.
C’est dans ces conditions, en abordant la descente sur Arre que j’ai du “gérer” une envie tres pressante … En clair un plan “merdique” au plus mauvais moment, dont je vous épargne les détails !!! La dessus Dame Nature eu la riche idée de nous gratifier d’un soulagement dépressionnaire aussi instantané. Ce qui me permit de rallier le point de ravitaillement dans de bien meilleurs dispositions … C’était presque le printemps en arrivant à Arre où m’attendait mon sac relais avec des fringues sèches. Là j’ai pris tout le temps d’un changement intégral du haut avant de profiter de la soupe reconfortante et de la table largement garnie …
Quelques minutes vraiment bénéfiques pour regonfler le Poucet !!! Mais il faut déjà trouver par ou sortir de la salle, pas vraiment bien indiqué. Je quémande quelques explications, on m'indique il faut repartir en suivant la piste cyclable. OK facile. C’est tout plat, parfait pour repartir, je fonce. Passe le pont de fer en évitant les flaques, rentre dans le premier tunnel … Il n’y a pas de rubalise, mais bon, comme c’est tout droit … D’ailleurs je regarde derrière et ça suit. Il est long ce tunnel … au bout toujours pas de rubalise, mais un autre tunnel. Glups … Je me décide enfin à sortir le téléphone de son emballage étanche et j’appelle Gildas au PC … Ben oui, je me suis planté bêtement !!! Demi-tour, à fond dans le tunnel.