PETIT BALLON TOUT BLANC
Les gentils organisateurs du CCA Rouffach sont vraiment trop forts. Pour le dixième anniversaire du Trail du Petit Ballon, ils nous ont fait croire à une surprise qui consistait à courir en grande partie dans le sens inverse du parcours traditionnel. Tout le monde y a cru, c’était bien vrai, et il y avait un petit piment supplémentaire au départ chez les habitués de l’épreuve.
Mais la véritable surprise, celle que nous avaient cachée ces coquins d’organisateurs, c’est que le Petit Ballon allait se courir cette année en version Trail Blanc !!!!
Ce n’était pas un temps à mettre un trailer dehors ce matin à Rouffach, avec cette pluie fine, froide et continue. Fallait en vouloir pour sortir de la voiture et allez faire un petit tour de chauffe. Et pourtant, ils étaient tous là, plus de 700 accros piaffant d’impatience à 9h sous l’arche de départ, à l’assaut des 47 km et 2100 mD+ du grand parcours. Autant une demi-heure plus tard pour la version courte du Circuit des Grands Crus et plus de 250 pour le mini trail de l’âne. Malgré cette météo glauque, il parait que certain se sont encore inscrits ce matin …
C’était ma neuvième participation, et c’est bien la première fois que je prends le départ fringué en long, avec une casquette étanche, les moufles et les guêtres Raidlight. Les Nike Pégasus s’étant montrées faiblardes dans les raidards bourbeux du Kaiserthul le WE, j’avais choisi cette fois ci l’option AsicsTrabuco. A vrai dire, je ne sais pas s’il y avait un modèle de pompes qui pouvait vraiment tenir dans les bourbiers du final du jour …
La première partie du parcours était inchangée, par le vignoble en direction de Westhalten, pour rejoindre le traditionnel sentier des ânes ou a toujours lieu le premier écrémage au plus fort de la pente. Dés les prairies du Strangerberg, la neige a succédée à la pluie avec déjà quelques centimètres de poudreuses au sol, et des zones tassées déjà bien glissantes. Là j’ai déjà du tomber les moufles étanches … trop étanches.
J’appréhendais un peu le bouchonnage sur le single qui devait nous conduire au Schauenberg. Mais le peloton était déjà bien étiré et cette section s’est montrée très agréable dans ce sens. C’était marrant de voir ce parcours à l’envers, lâcher les chevaux ou d’habitude on rame, et inversement. J’en étais à ces réflexions lorsque que je me suis étalé comme un tas dans une descente insignifiante. De quoi redoubler de prudence à l’approche d’Osenbach, lieu du second ravito, ou je ne m’arrête pas, mon bidon est encore rempli à plus de moitié.
Là, nous avons eu droit à une petit tour inédit dans les jardins et les ruelles du village avant de retrouver les chemins habituels en direction de Wintzfelden. Une section très roulante ou je me suis fait plutôt doubler.
A l’entrée de Wintzfelden, on prend à droite et on attaque la première partie de la montée, sur un single bien pentu. Le temps de trouver mon rythme en alternant course et marche et je recolle au troupeau, cul a cul. Pas simple de doubler dans cette zone, mais c’est un terrain qui me convient et il faut y aller … J’ai finalement réussi à doubler la grappe avant d’arriver au replat du Hirtzenstein.
Là on trouve une portion grand chemin, relativement plate. Il y a bien 30 cm de neige, mais nous avons une belle trace tassée. Bizarrement j’ai pourtant du mal en envoyer, et je me fais à nouveau doubler régulièrement. C’est par là que je vois passer la première fille. Il neige toujours, je repasse mes moufles en prévision de la partie sommitale, toujours exposée.
Je saute une nouvelle fois le ravito du Boelensgrab pour attaquer la boucle vers le sommet, avec beaucoup de pente au début. J’avale une pâte de fruit et quelques gorgées. Il y a trois filles espacées de quelques mètres qui se font une belle bagarre dans les lacets vers la Dynamo … L’ascension finale se fait à vue. Heureusement les gars du CCA n’ont pas lésiné sur la rubalise et la peinture orange fluo.
Avec le changement de parcours, le sommet était situé environ au 29 ème kilomètre, une situation idéale pour les bons descendeurs. Je pensais m’y éclater, mais finalement je n’y ai jamais trouvé ni la bonne accroche, ni le relâchement indispensable, ni les ressources pour relancer sur les replats. C’est une descente très roulante, trop roulante à mon goût. Mais il est vrai qu’avec les conditions du jour, la descente classique aurait été vraiment dangereuse.