Et si on Sortait - Répondre à un sujet

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de la capitale de l'Arabie Saoudite. Bien qu'elle grandisse dans un milieu conservateur, c'est une fille pleine de vie qui porte jeans et basquets, écoute du rock et ne rêve que d'une chose : s'acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.

Ce film est actuellement diffusé au Palace tous les jours à 19:00. Il est en v.o.

Merveilleusement servi par l'actrice principale, ce film narre la folle espérance d'une émancipation, d'une affirmation du libre arbitre, via un vélo. A la fin de la séance j'ai pensé aux femmes, dans notre club cyclo occidental, à qui le sport cycliste va si bien. Et puis, il y a eu cet effet miroir où je me suis revu, enfant avec mon tout premier vélo, aller jusqu'au bout de la rue. J'ai le souvenir d'avoir été traversé ce jour la par une joie profonde, un sentiment d'être vivant. Cette image de liberté je la retrouve encore aujourd'hui.

Je ne suis qu'un cyclo du dimanche comme d'autres, mais il reste que le plaisir de pédaler dans le paysage permet de mettre à l'écart, pendant un certain temps, les pesanteurs tantôt stressantes, tantôt monotones de la vie de chaque jour. Au printemps ce sentiment est encore plus vif.

Ce film, d'une grande fraîcheur, est une leçon de résistance à la connerie où le vélo, objet transitionnel, croise cette nécessité, placée en chaque être humain, de désobéir pour construire sa vie propre. Je vous le recommande.