Partir de loin ...


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Denis A.
Visiteur


Date du message : lundi 31 janvier 2011 à 22h22


Encore une exposition intéressante au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse que beaucoup ne connaissent pas encore. Je vous y invite d'autant plus volontié qu'il s'agit des présentations des travaux en peinture de ma compagne. Elle a parfois un vélo dans la tête mais c'est un peu moi qui l'ai contaminé.

Une oeuvre kénotique en tout cas pour les méditatifs et les sensoriels, dans l'équilibre entre la présence et l'absence. D'une façon plus prosaïque ça doit être l'état où vous êtes quand vous venez de faire beaucoup, beaucoup de vélo et que vous finissez dans une soif presque mystique.


Jean Rottner
Maire de Mulhouse

Michel Samuel-Weis
Adjoint au Maire délégué à la Culture
Joël Delaine
Conservateur en chef des Musées municipaux
sont heureux de vous convier au vernissage de l’exposition
ELISABETH BOURDON Partir de loin...
Vendredi 4 février à 18h30
Musée des Beaux-Arts
4, place Guillaume Tell, Mulhouse Tél. 03 89 33 78 11
Exposition du 5 février au 27 mars 2011 tous les jours (sauf mardis et jours fériés) de 13h à 18h30
Entrée libre

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COLNARIUM
Maillot jaune du forum

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Date du message : jeudi 3 février 2011 à 19h07


Salut Denis,

Comment vas-tu après tes mésaventures suisses ? (J'ai vu ta roue high-tec chez Carol...)

J'espère que ce n'est pas trop grave... et que tu te remettes rapidement !

COLNARIUM

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Denis A.
Visiteur


Date du message : samedi 5 février 2011 à 17h52


Cher Philippe, j'ai essayé de faire de l'art contemporain avec ma roue avant. C'est assez réussi, non ? Ceci dit, il y a des tueurs sur la route, nous le savons tous. Il faut essayer d'éviter à tout prix la réification des modèles vivants que nous sommes.

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Denis A.
Visiteur


Date du message : samedi 12 février 2011 à 15h44


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Date du message : samedi 12 février 2011 à 21h51


"Une oeuvre kénotique" !
Ké-za-co ? un (ré)galicisme ? Parce que ni le Littré, ni le Quillet ne parviennent à instruire le petit Robert que je suis, lorsque je ne me dissimule pas sous l'avatar de "Gaillard".

Côté roue, si je ne m'abuse, ce n'est pas la dernière attraction - terrestre - à laquelle il convient de rapprocher le paon des 36 yeux de la sienne ; 36, c'est aussi le nombre de chandelles qu'on dénombre quand le "G" rappelle ce que l'attraction, terrestre, se rappelle à nos humanités, un rien "Physique".

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Denis A.
Visiteur


Date du message : dimanche 13 février 2011 à 20h46


La kénose, Robert, n'est peut être pas dans le dictionnaire mais l'expression est utilisée par les philosophes qui traitent de l'image. C'est un concept bysantin qui met en avant une des exigeance de la peinture des icônes. En français courant cela pourrait se traduire par : la présence de l'absent. Toute oeuvre peinte devrait être kénotique afin d'être également artistique. Ne pouvoir éprouver dans une image que ce qui y est représenté, la renvoie au rayon des illustrations, de l'information ou de la propagande.
Pour les très nombreux membres du CCK que ça intéresserait , je peux citer quelques spécialistes de l'image : Marie-José Mondzain, Jean-Luc Nancy, Alain Besançon mais aussi les écrits de la religion chrétienne orthodoxe et les pères de l'église qui se sont battu contre les iconoclastes (Nicéphore, par exemple). Vastes débats qui ont permis à nos sociétés occidentales d'apprendre à vivre en relative harmonie avec les représentations du visible.

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Date du message : lundi 14 février 2011 à 09h43


A ne pas vouloir, moi non plus, paraître "byzantin", je serais tenté d'ajouter une catégorie à celle et ceux déjà cités : les syndicalistes ; eux, ne représentant souvent, rien d'autre que ce qu'ils imaginent représenter. Mais c'est une "orient... tation" qui s'apparente rapidement à une planche savonnée.
Pour ce qui est du célèbre Nicéphore, là encore, et, pour un "GAILLARD" plein d'a priori - y a pas "photo", là dessus ! - il s'en trouve un autre qu'on peut associer au travail de ta "moitié" : le gars Nicéphore NIEPCE - pas une ineptie, assurément ! -, parce qu'il est à l'origine de la "Photosensibilité". Mon dico homonyme précise qu'il testa - en la matière - plusieurs matières, dont le bitume de Judée, obtenant, par là, la toute première photographie connue.

Pour ce qu'il en est de l'"au-delà" figuratif, l'Alsacien, avec son manque pattant d'imagination, me désarme plus qu'il n'y paraît. Sans doute est-ce parce qu'il est demeuré passablement "casque à pointe" ; un truc qui colle parfaitement avec ma lecture actuelle de John IRVING : "Liberté pour les ours !" qui aborde, au passage, le patriotisme autrichien, en l'an 1938 ; tout un programme, un Programme Commun d'un type nommé Adolf.

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Denis A.
Visiteur


Date du message : lundi 14 février 2011 à 23h07


En fait, les iconoclastes étaient du coté de la vraie icône : la véronique (vera icona, la vraie image). La véronique est le résultat d'une emprunte, et donc l'ancêtre de la photographie. Il y a toujours eu une dispute entre les images achiropoïètes (non faites de main humaine), les images chiropoïètes (faites de main humaine) et logopoïètes (produites par le langage). Les iconophiles étaient du coté de la peinture.

C'est là une ancienne dispute qui date du huitième et du neuvième siècle de notre hère. Le patriarche Nicéphore et Nicéphore Nièpce ont en quelques sorte travaillé dans des directions opposées à mille ans d'intervalle. Dans les oeuvres peintes de Francis Bacon est relaté cette prétention de la photo à représenter le vrai. Les peintres savent bien qu'aucun être humain ne regarde à la manière d'une photo. La subjectivité intervient puissamment sur l'appareil oculaire. Tout regard est une construction de l'esprit.

A voir les oeuvres d'Adolphe, il est évident que toute subjectivité est, là, refoulée. Ordnung überalles.

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Date du message : mercredi 16 février 2011 à 11h10


Je suis interloqué - de porte - parce, et par ce, qu'à travers la représentation picturale, il pourrait se trouver un au-delà restant à explorer, et qu'on ne parvient, naturellement pas à appréhender, de facto, a priori. Non pas parce que je ne suis point croyant, par nature, je dirais même, volontiers septique - comme la fosse ! -, mais, parce qu'en mon "travail" sur l'écrit, je me vois confronté aux mêmes problèmes : ceux de l'obligation d'écrire d'une certaine manière quelque chose qui conduit, tout naturellement par le truchement de "jeux de mots", à cent lieues du sens premier qui, bien évidemment, n'est qu'une perception étriquée de ce que j'aimerais faire partager à tout un chacun.
Partagé entre le sentiment égoïste voulant qu'à l'instar de Confucius, s'adressant à ses élèves : "Je lève un coin du voile ; à vous d'en soulever, vous-mêmes, le restant.", souvent, devant l'impossibilité d'éveiller l'attention sur le non-dit, je me désole au point de me dire que, si les gens veulent, un jour, éprouver quelque agrément - pour ne pas dire, tout bonnement : plaisir -, il faut bien que chacun consente à faire effort... dans le sens d'un rapprochement vers l'autre.

Un exemple, pour donner "corps" à ce que j'évoque, sous le titre :

"Ecrits, prose... statiques"

"Nos écrits... vains (écrivains)
"A n'être (ânes, être/à naître) point reconnus
"Troquent leurs plumes, doigts, calames, mythes etc. (plumes d'oie, calamités)
"Contre quelques feuillets (feuillées), nauséabonds
"au possible (au pot... cible).

"Quelle qu'en soit leur hauteur (auteur)
"Il tombent, l'un après l'autre, dans l'oubli
"Vierges et blancs, damoiseaux (dames-oiseaux), pages (!)
"De garde (page de garde... à vous !) assignés (à signet).

"Qu'on prît (prie), à tort (Hator)
"Leurs récits (vessies) pour des lanternes
"Ne justifie, en rien, qu'on les imaginât, à la marge (de la page)
"Brillants !... etc.

En général, le titre que je retiens pour que chacun s'égarât - comme la chanteuse éponyme -, ou, pour le moins, sache qu'il va lui être demandé d'effectuer une part, non négligeable, de travail, résume bien ce dont il va être question -sinon mis à la question. Pour le cas qui précède, je ne fais pas, véritablement, de distinguo entre un mauvais écrit, et un piètre écrivain, et, dans celui qui suit, lequel est à rapprocher des "Particules élémentaires" de l'excellent Houellebecq, moi, c'est au "Pixel", que je pense en titrant : "Dans la chambre, mort, tu ères".

Pour en revenir à l'expo, pour n'en retenir pas seulement la "moitié" qui t'est, sans doute, chère (!/?), j'aimerais bien pouvoir bénéficier de ses services "éclairés". C'est comme cela que j'ai toujours appréhendé la fréquentation des muses, comme des musées. Mais, je doute que le temps qu'elles ont à consacrer au pauvre mortel que je suis rend la chose pareille à quelque vœu pieux ; ce qui permet d'en revenir au point de départ, celui de l'icône, pas de l'iconoclaste !
"Inch Allah !"

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Michel S.
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Date du message : mercredi 23 février 2011 à 10h39


Denis, si tu as récupéré du film de lundi soir ce serait sympa de ta part de rappeler aux incultes comme moi quelles sont les dates et heures des rencontres qu'organise ta compagne artiste Elisabeth Bourdon dans le cadre de son exposition "partir de loin".

Merci.

Michel

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Date du message : mercredi 23 février 2011 à 20h51


C'est ce que j'avais, par une période à n'en pas finir, tenté d'obtenir de toi(t), sinon d'elle -à défaut de cap et d'épée.
Mais c'était sans relever que je suis CLOCHE, quand tu la sais BOURDON.

Alors, et même si Michel n'est qu'accompagné d'une moitié entièrement transportée par cette initiative, nous voilà quasiment comme Alexandre DUMAS - le nom de jeune fille de ma mère, en passant -, pareils aux mousquetaires : prêts, seulement, à en découdre pour en mieux faire ressortir la lumière.

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Denis A.
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Date du message : dimanche 27 février 2011 à 22h40


Merci Michel et Robert de me rappeler à mes devoirs de conjoint. L'adjoint de la culture, le jour du vernissage dans son allocution, s'est fendu d'un :" ... maintenant Denis tu sais ce que c'est que d'être une femme d'artiste".

Je m'incline donc, honorant ma charge nouvelle, en vous donnant les jours où l'artiste en personne viendra parler de ses oeuvres. Notez les dimanches 6, 20 et 27 mars à 15 h., ainsi que samedi 20 mars à 15h. également, toujours au musée des Beaux-arts, place Guillaume Tell.

La culture est une manière de partager les émotions, une manière parfois singulière de considérer sa présence au monde. Ce n'est pas un épouvantail performatif, ni une tonne de savoir, ni une esthetisation du monde, ni un divertissement, ni un étalage de ses opinions, mais un travail de retour aux sources.
Et puisque nous sommes dans la page culture de notre blog, je m'aventure à parler du film actuellement sur les écrans :"les femmes du sixième étage". Dans une France coincée des années 60, un petit bourgeois parisien s'intéresse aux femmes de ménage immigrées qui habitent sous les combles de son immeuble. Il y découvre là, la joie de vivre, la fraîcheur et un frémissement que son carcan social n'autorisait plus. Le film met à nu des systèmes de valeurs antagonistes, mais où les plus pauvres sont paradoxalement au plus près du vivant. Les artistes ne font que cela ; ils cherchent la source de la vie. Dans cette aventure les incultes n'existent pas.

"Les non dupes errent" comme dirait Jacques L. ou encore Robert, en très grande forme.

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Date du message : lundi 28 février 2011 à 14h39


Un autre film sort mercredi, avec l'excellent - parce qu'humain à plus d'un titre - Vincent LINDON, "La permission de minuit". Le thème en est parfaitement d'actualité, à moins que le gouvernement ne se sente, dument, interpellé : les maladies orphelines.
Reste que le bon Samuel, s'il ne s'est laissé aller à faire, lui aussi, des lapsus, à ne pas se savoir "chat... pitre", a provoqué, à ton encontre, un de ces "effets... minets" faisant d'un lieu cultu(r)el, une de ces "potaches" d'Alsace dont on sait qu'elle s'est traduite, in fine, par une "mine... arrêt", du tonnerre de Dieu !
Dans la démesure, il n'est point d'"Inch Allah" qui tienne.