1000 du Sud, le vélo vraiment autrement
L'aventure à vélo c'est tendance, le bikepacking s'est imposé dans le vocabulaire des cyclos au long cours, du touriste contemplatif au champion en quête de nouvelles sensations. La nouvelle vague fait preuve d'imagination pour dépoussiérer les vieilles recettes ou explorer les destinations exotiques, s'affichant sur papier glacé dans une calendrier en ébullition, faisant flamber au passage la CB des nouveaux adeptes. Chacun son truc.
Pas de barnum à Cotignac, pas de chrono et encore moins de live. Pour la modique somme de 30€ Provence Randonneurs offre une organisation spartiate qui assure l'essentiel : un parcours de qualité fignolé dans les moindres détails, ajusté jusque dans les derniers jours en fonction des travaux déclarés ici ou là. Le 1000 du Sud est avant tout un voyage intérieur, libre a chacun de le partager sur le vélo pour quelques kilomètres ou peu plus, ou bien de prendre le temps d’alimenter un écho virtuel à destination des amis plantés devant leurs écrans. Dix ans déjà que cette épreuve de caractère régale les cyclos adeptes de défis musclés en autonomie, se renouvelant à chaque édition pour offrir d’inédites grimpettes sur les petites routes secrètes de Provence et des provinces voisines, s'aventurant parfois jusqu'au Nord de l'Italie. Sans fanfaronnade médiatique, Sophie Matter a forgé une randonnée à son image, envoûtante et redoutable à la fois, tout simplement authentique.
La réputation de cette épreuve emblématique s'est propagée bien au delà de nos frontières, rassemblant à chaque édition les roule-toujours de toute l'Europe, parfois même d'outre atlantique ou des antipodes. Les farouches bourlingueurs allemands en sont friands et sont généralement majoritaires au départ. Sauf cette année ou ce sacré virus a causé de nombreux désistements.
Depuis 2017 le 1000 du Sud n'est plus un BRM classique, Sophie ayant généreusement allongé le délais à 100h … Dans le même temps le dénivelle s'est envolé et quelques chemins se sont incrustés sur le parcours, suivant la tendance gravel en vogue. Le challenge n'en est donc pas moins compliqué, bien au contraire. Après avoir bouclé 4 éditions « classiques » je me suis loupé avec cette nouvelle formule lors de ma dernière venue en 2018, vaincu mentalement par un plan de route trop ambitieux, au grand dam de Sophie qui me pensait plus téméraire … Au fond de moi j'avais une petite revanche a prendre. Le parcours 100% français et sans haute montagne de ce onzième opus m’inspirait. D'autant que quelques amis alsaciens étaient motivés pour faire le voyage en Provence ensemble. Avec Christophe Wolff, Régis Charlie Labéo, Laulau Bretzel Man et Alex Cyclotrailer la Dream Team Alsace avait belle allure !!!!
Nous avions réserves deux nuits pour l'aller et le retour à la Maison du Bonheur en plein cœur du village de Cotignac. De belles chambres joliment décorées dans un cadre charmant, une option qui s'est finalement révélé peu pratique, nos hôtes n'acceptant pas nos bagages en consigne le temps de la randonnée et se montrant plutôt crispés par la gestion des vélos … Ceci dit nous étions a deux pas de la grande place aux nombreuses terrasses et nous avons trouves une bonne table pour dîner, ou étaient déjà installés le duo normand Pascal Bachelard et Stéphane Gibbon. Une bonne partie de la troupe était déjà partie durant l'après midi. Pour nous tous les départ était fixé au lendemain. Il était temps car voilà déjà une page de balabla et je ne suis toujours pas parti …