Certes avec une chasuble STL on ne va pas au bout du monde, on a juste le droit de rentrer à Lyon en courant. Mais comme dans la chanson il faut en mettre un coup pour passer cette montagne. Si on ne la voit pas on en devine les courbes, illuminées par le grand ballet des frontales. Notre Doyenne, plus rayonnante que jamais, démontre au fil des années une extraordinaire vitalité. Elle nous fait parfois ses petits caprices de princesse (un peu plus loin dans le texte) et tous les ans elle me bousille les pattes. Mais je l’aime. Et quand on aime il parait qu’on pardonne tout ….
Alors que le départ de l'épreuve est donné à St Etienne, depuis quelques années l'aventure débute par un passage à la Halle Tony Garnier à Lyon, pour y retirer les dossards ...
Comme d’habitude j’avais embarqué quelques amis au RV du Flore, pour l’incontournable AAB (*) organisé par quelques gentils Kikourou dévoués. Encore un GRAND MERCI à vous les amis pour ce début de soirée toujours impeccablement organisé. Au Flore les pâtes sont délicieuses. Et surtout possible de se reposer et de se préparer dans d’excellentes conditions, au calme et en toute convivialité, loin de l'agitation du Parc des Expos. J’ai donc partagé la pasta Kikourou à la table alsacienne avec Jean Marc, Laulau Bretzel, Manu, Fred et Seb …
Voilà que cette année l’organisation avait décidé de barricader le Parc des Expos et décrété le principe d’une entrée unique. Impossible donc de rejoindre directement les camions consignes stationnés à deux minutes, pratiquement en face du Flore. Nous avons été obligés de refaire le grand tour pour revenir là où les navettes nous avaient déposées 4h plus tôt, de repasser à la fouille et au contrôle des sacs, de retraverser l’immense halle a moitié vidée déjà et enfin ressortir pour accéder au sas de départ après 20' bonnes minutes de perdues !!!
Pour la forme je vous refait le contrôle des sacs en deux minutes (en réalité avec plus 6000 coureurs au départ attend un peu son tour et c’est un poil plus long). et que l'on a donc du refaire deux fois ...
Le vigile : "vous avez quoi dans votre sac ? "
Le Poucet : "ben mes affaires de course"
Le vigile : "pas de couverts, d’objets coupants ? »
Le poucet : "ben non"
Le vigile : "c’est bon, passez" …
Tout ça pour ça ... Vous imaginez la tronche du type si je lui dit que "ben oui, j’ai mes ciseaux pour couper mes bandes de stap, parce que ma vieille cheville elle ne fait plus la distance sans être maintenue" ??? Et puis bien sûr absolument personne ne picore dans son petit Tupperware avec sa petite fourchette avant la course … Hola, on est sérieux là ???
Ne serait-il pas plus judicieux de diriger les coureurs vers un Sas en rapport avec leur possibilité plutôt que d’entretenir cette absurde surenchère pour venir se placer de plus en plus tôt, au plus près des élites qui sortent eux quelques minutes avant le départ ??? Je ne suis vraiment pas fan de la cotation ITRA qui selon moi dénature l’esprit originel du trail, mais a partir du moment ou elle existe et qu’on l’utilise notamment pour faire mousser le plateau il devrait être possible de faire de même pour réguler le troupeau. Et puis une organisation qui a fait preuve d’imagination pour drainer la foule vers la très belle Halle Tony Garnier en y distribuant les dossards après avoir traversé le salon et avant de prendre les navettes pour Saint Etienne, répartir du peloton dans des Sas cohérents sous l’arche de départ avec des horaires définis ne devrait pas être un sujet insurmontable …
Bref, ces 20 minutes perdues bêtement nous ont relégués mes copains et moi pratiquement au fond de la classe (sans radiateurs) et nous ne sommes partis qu’avec la 4ème vague. Par bonheur la pluie annoncée n’avait pas encore fait son apparition et la température était plutôt clémente. Et puis nous avons eu le privilège de faire le seul départ historique, celui de minuit. Chacun partant a son rythme ...