Nous sommes logés au Campanile de Cran Gevrier, à 4km du départ. J’avais repéré le parcours sur le net, et j’envisageais de faire le chemin à pied le lendemain pour le départ à 3h20, puisque Thierry avait RV pour la navette à 7h et pouvait donc profiter un peu plus de la nuit. Bon …. En faisant la liaison en voiture, on s’est vite rendu compte que ça n’allait pas être simple. Heureusement, la charmante hôtesse du Campanile nous a rapidement mis en relation avec un groupe de jeunes trailers sympas, également hébergés sur place … Il reste une place dans la voiture à Franck, on convient de se retrouver sur le parking le lendemain matin à 2h15 !!! Génial …..
Retour sur la Plage d’Albigny pour la Pasta Party dés 19h … plateau vite englouti, on a connu mieux. Un petit café sur une terrasse et retour à l’hôtel pour régler les derniers détails de l’équipement.
Je vérifie une nouvelle fois le matériel obligatoire : couverture de survie, sifflet, veste étanche, téléphone portable. Je mets un litre et demi de boisson énergétique dans la camel, et je garde le bidon à la ceinture vide …. J’ai prévu deux sachets de 640, mais je ne prends pas de recharge isotonique puisque j’ai lu qu’on devait en trouver aux points de ravitaillement. Je glisse quelques gels, pates de fruits, pastilles de Sporténine et l’appareil photo dans la pochette. Je mets le tout dans la salle de bain, avec le maillot, les manchettes, la casquette et les Trabucco. Ready …. On se met aux pieux devant le match de rugby, et je m’endors comme un sac en moins de deux !!!
Réveil à 1h45, direct à la salle de bain pour une préparation express en essayant de ne pas réveiller Thierry … Je m’enfile un bol de Spordej, un coup de brosse à reluire sur les crocs, et hop …. Je retrouve Franck et ses potes sur la parking, comme convenu. En quelques minutes on est garé en bordure du lac, et on se dirige vers le départ à pinces. J’aime ces moments dans la nuit profonde, ou les gladiateurs des temps modernes convergent vers l’arche de départ, pendant que d’autres asticots nocturnes sortent hagards des animations alcolisées du quartier.
J’ai l’habitude de régler l’affaire de la grosse commission avant le départ. Je souhaite bonne chance à mes compagnons du jour (enfin, de la nuit) et j’avise une pelouse en face l’aire de départ. Je m’enfonce un peu, vise un fourré en bordure, j’éteins la frontale, tombe le short (ouuuuhhhh, ç’est chaud !!!) et ….. Après avoir connu l’enfer du barbecue dans le cuissard lors du PBP, cette fois les bijoux de famille vienne lécher un bouquet d’orties réfractaires à la tondeuses ….. aie aie aie ….
Remis de ces émotions matinales inédites, je me dirige vers le sas de départ, ou nos puces sont bipées. Un fier guerrier m’interpelle …. "Comment va le CCK ????, je ne pensais pas te voir aujourd’hui " ... Ben ça alors, le gaillard en question se prénomme Yves, connais notre Forum sur le bout des doigts, a également participé à deux DFU. Yves affiche 67 printemps, connais le coin comme sa poche, et papote régulièrement avec les pointures des grands teams. Il me brosse rapidement le menu du jour …. On est dans les mêmes objectifs, entre 14 et 15h, mais je le perdrai rapidement dés le coup de pétard.
Yves au départ ...
On longe le lac pendant quelques kilomètres, je suis au cœur du troupeau, ça déborde dans tous les sens. Inutile de faire surchauffer le diesel de si bon matin. Je cours sur l’avant du pied droit, pas complétement relaché, attentif au moindre signal douloureux sous le talon … Des la première cote, ça sature, sans réellement bouchonner, il faut marcher et prendre son mal en patience, en essayant de ne pas se faire embrocher dans la foret de bâtons. Evidemment, il y a toujours quelques allumés qui bourrinent à droite et a gauche en soufflant (déjà) comme des phoques ….