A chacun sa stratégie : Thierry a choisit d'équiper d'un camelbak et de bâtons, Francois et moi partons plus light avec une ceinture et deux bidons. Aux Templiers le matériel obligatoire est réduit au plus simple : frontale avec piles neuves, réserve d'eau ainsi que la fiche de secours avec les numéro de secours .... Tout le reste, dont le téléphone portable, n'est que “conseillé” !!! Il est clair qu'on encourt pas les mêmes risques sur les Causses qu'en haute montagne et les coureurs sont ainsi responsabilisés.
Je choisit d'emporter un coupe vent, des piles de rechanges (au cas ou ...) suite a ma mésaventure sur le Trail des Lumières la semaine précédente, quelques barres et gels, l'appareil photo et le telephone ... Je pensais pouvoir communiquer pendant la course, mais en réalité c'est quasi impossible, faute de couverture.
Nous sommes pourtant 1200 au départ, les frontales sont allumées mais l'ambiance a bien du mal a monter dans le Sas. 4H15, c'est enfin l'heure d'Era et du traditionnel mais bien timide embrasement ... Je suis un peu déçu de ce départ poussif, bien loin des frissons de bonheur qui m'avaient retournés lors de mes deux participations à l'époque de Nant, sur le Grand Trail.
Le site des Templiers est situé à la périphérie, nous ne sentons pas vraiment la ferveur d'une ville autour de l’événement (comme pour les mythiques 100 km de Millau par exemple, alors que nous sommes pourtant moins nombreux). Par contre les premiers kilomètres de bitume le long du Tarn et la côte de Carbassas favorise un départ très fluide. A aucun moment je ne me suis senti gêné pour courir, juste agacé par les quelques abrutis qui n'avaient pas bien lu le règlement et qui piochaient déjà comme des malades dans Carbassas. Cette mise en route progressive m'a bien plu .... Thierry m'a lâché dans la côte tandis que François était parti comme un bolide.
Une petite dégringolade plus tard, la traversée nocturne d'Aguessac avec de nombreux spectateurs nous plongeait enfin dans l'ambiance magique des Templiers. Et plus encore en arrivant sur le premier ravitaillement de Rivière sur le Tarn après 18 km, ou les tables abondamment garnies étaient très faciles d'accès. Aucun stress pour faire le plein des bidons ...
Nous traversons encore quelques village endormis ...
Dans la pénombre, la lumière de ma frontale laisse deviner un nom pas inconnu sur un dossard .... C'est Fabrice Milanesi, qui nous avaient reçu sur les BRM qu'il organisait à Besançon en préparation du PBP 2011. Un sacré client en trail le Doc .... Le retrouver là ne pouvait être qu'une bonne indication quant à mon rythme.
Nous avons fait un bon bout de chemin ensemble, en papotant. Le temps est passé trés vite jusqu'au second ravitaillement. Et c'est en plongeant sur Mostuejouls vers le km 34 que j'ai aperçu la fameuse casquette orange ... Mon Thierry me semblait bien un peu crispé dans cette descente. Il me confirme d'ailleurs au ravito que les sensations ne sont pas top. Mais pas de problème, le Snoopy a toujours la banane ...
Le soleil perce timidement a travers les nuages, la balade se poursuit, essentiellement sur sentiers. Les paysages sont magnifiques, les sensations sont excellentes, je gère tranquilou et je me régale ....
Je reprends pas mal de gars déjà bien entamés dans la descente vers Le Rozier, kilomètre 44, pour le 3ème ravito ....