Pour ce grand WE du 8 mai, direction Crest, petite bourgade drômoise située à une vingtaine de km de Valence. Au programme un ultra trail de 100 bornes et 5000 D+, réputé difficile .... C’est le gros truc inscrit à mon programme de printemps. Ma préparation s’est passé sans encombre avec notamment le trail du Petit Ballon, le Grand Défi des Vosges, quelques épreuves du trophée des Vosges et environ 4000 bornes à vélo. Je pars donc en pleine confiance. L’objectif est d’arriver au bout du mieux possible et de profiter d’un beau WE convivial consacré à la course nature.
N’ayant pas trouvé de covoitureurs pour cette nouvelle aventure, j’ai finalement opté pour un déplacement en train. Certes on perd un peu de temps avec des correspondances un peu laborieuses à Lyon et Valence. Mais c’est bien plus reposant que la voiture , bien meilleur pour la (notre) planète bleue .... et puis on ne risque pas de se faire flasher par les potes au p’tit garnement qui fait le mariole au Guignols !!! L’organisation propose même un service de navette pour relier Valence TGV et Crest .... Malheureusement un problème de communication (eh oui, les limites d’internet !!!) ne m’a pas permis de pouvoir en profiter vraiment, ni à l’aller, ni au retour. Un petit coup de téléphone aurait été préférable ... à retenir pour la prochaine fois.
C’est donc en "autonomie" totale que je débarque à la gare de Crest vers 20H .... Là, pas vraiment d’indication pour rejoindre les site de départ. Heureusement, après un petit coup de grelot à l’organisation, un bénévole aura la gentillesse de venir me ramasser en voiture .... En fait le site de départ est tout pres de la gare, il aurait juste fallu un bout de plan ou quelques fléchage. Ouf, il est encore temps de récuperer mon dossard.
Je m’installe rapidement dans le gymnase ou il nous est possible de passer la(les) nuit(s). Excellente idée, bien pratique. J’apprendrai plus tard qu’il y a également des possibilités d’hebergement à moindre coût dans un lycée situé à proximité.
Nous sommes une vingtaine à squatter sur les tapis de sol mis à disposition. Dans un calme quasi religieux, chacun prépare ses petites affaires et son équipement pour le lendemain. J’aime ces moments de veille de course, sensations melées de crainte, de complicité, de solidarité .... ressenties au travers de quelques mots et sourires échangés. On est bien conscient du copieux programme qui nous attend, on ne peut plus reculer .... et finalement on à hâte de se retrouver sur la ligne de départ. Tout le monde est attentif à respecter le calme et la tranquillité des voisins .... Pour cette nuit, je vais m’endormir comme un sac !!!!
Ca fourmille déjà lorsque je rentre dans la grande salle de l’Espace Soubeyrand ... Coup d’œil à droite et à gauche ... le voila, je reconnais the Bottle, ultra trailer estampillé Ufo que l’on retrouve sur la plupart des forums consacrées à la course nature, avec qui j’ai déjà eu l’occasion de palabrer à maintes reprises. Sacré bonhomme ce Bottle .... Je le retrouverai le lendemain matin à l’heure du p’tit déj. Après s’être englouti les 100 bornes du Samedi, notre Bottle est attablé, l’œil déjà pétillant ... "Alors Poucet, tu fais le marathon ????" qu’il me lance entre deux tartines ... "Ben t’es fou" je lui répond en me marrant .... Dans ma petite tête je pense que ce Bottle à vraiment beaucoup d’humour !!!
Mais bon, revenons au sujet du jour .... Après les opérations rituelles de vérification des sacs, de pointage des dossards et breafing, les 123 partants du 100 bornes et les copains du 65 se retrouvent sous l’arche, pour un départ commun à 4h30. On attaque direct par une bonne montée par les ruelles pavées de la ville en direction du donjon avant de trouver le premier sentier sur une jolie (je dis jolie, because je l’ai refaite le lendemain, de jour, en promenade pour zieuter le retour des marathoniens) crête plutôt technique. Il faut faire gaffe ou on pose les pieds, ça bouchonne un poil mais chacun reste bien sagement dans la trâce. Ces départs nocturnes à la frontale ont toujours un coté un peu magique. Les gars qui me precedent filent un peu trop vite tout droit ... premier petit plantage de la journée, retour rapide et on se remet dans la file. Puis une bonne petite descente raide abordée au ralenti nous améne sur une piste bien large .... Ca fait quelques semaines que j’imagine ces instants, je me pince .... oui oui, c’est bien moi, j’y suis .... Voila, c’est parti, on peut laisser filer tranquille. Yapuka.
Ma seule expérience sur cette distance date de l’an passé sur l’ultra des hauts du lyonnais que j’avais bouclé en 14h26. Cette année il y aura 800 m de plus à grimper, c’est pas rien. Je table donc sur un temps raisonnable de 16H, espérant secretement faire n’en faire que 15 .....