Diagonale des Fous ....
Voila déjà bientôt un mois que j’ai passé la ligne à La Redoute. J’ai lu des dizaines de récits, de champions et d’anonymes, de rêves et de cauchemards. La Diagonale des Fous c’est tout ça à la fois. Tout le monde s’accorde à reconnaitre la dimension hors normes de cette épreuve. J’ai un peu de mal a me lancer à mon tour, à aligner quelques lignes, comme anesthésié devant l’ampleur et la difficulté à raconter cette course.
Car l’histoire de ce Grand Raid ne se limite pas à 50 heures à gambader sur les sentiers réunionnais. C’est une idée qui me turlupine depuis quelques années, et qui a vraiment débuté il y a un an, lorsque je me suis senti enfin prêt dans les jambes et dans la tête pour m’investir dans cette aventure exaltante. Restait à convaincre ma moitié qu’un petit voyage à La Réunion en Octobre 2012 nous serait profitable … Ce ne fut pas très difficile !!!
Lorsqu’on est coureur et citoyen lambda, on ne peut faire abstraction de la dimension financière d’un tel projet. J’ai horreur de “gâcher” et il n’était pas question de queuter ce RV. J’ai donc pioché les informations et bâti ma saison en fonction de cet objectif, en esperant pouvoir vivre la course et non la subir, pour que cette Diagonale soit une réussite, un plaisir partagé.
Sur la route de La Réunion j’avais coché trois étapes : l’Ultra Ardéchois, la MaxiRace et le Verbier St Bernard. J’ai loupé mes objectifs chronométriques (probablement trop ambitieux) sur chacun des test, mais pourtant mes sensations ce sont améliorées à chaque fois. J’ai terminé les 110 bornes et 7000 D+ dans le Valais plutôt bien, ce qui m’avait donné une confiance au top. Avec un chrono suisse de 22h, je pensais qu’un objectif autour de 40h était réaliste pour les 170 bornes et 10000 D+ du Grand Raid.
Question tuyaux j’ai pas mal pioché sur Kikourou, mais également sur le forum du GRR sur lequel j’avais trouvé notamment une base de plan de course à 40h. A l’arrivée des Crêtes Vosgienne j’étais aussi tombé sur l’ami Manu Conraux qui m’avait longuement reconté la gadoue de Mare à Boue, la galère du chemin des anglais ou l’improbable descente de La Redoute …
Mais c’est comme si mon cerveau avait zappé quelques détails merdiques pour ne retenir que le coté mythique et l’illusion d’une course de rêve. D’ailleurs, en collant le plan 40h à coté du profil officiel, j’avais un peu de mal à comprendre pourquoi certain passages y était si comptabilisés si longs …. Notamment le “plat” entre La Possession et La Grande Chaloupe, ou la descente finale sur la Redoute … Ah ce profil …. Il est vraiment très approximatif, et si on ne connaît pas le coin, c’est un vrai piége. Je suis tombé dedans.
Pareil pour le terrain … je pensais m’être fait les pattes dans la caillasse de la Maxi Race, sur les rondins et dans les tourbières des Crêtes … Il y a juste que La Réunion c’est dix fois plus difficile, c’est unique, et ça vous lamine autant le mental que les guiboles.
Pour ce qui concerne le mental, la mise en condition avait déjà commencé avec le grand bazard de l’inscription sur internet, un site complétement saturé avant même l’ouverture officielle. Je m’en suis sorti grace la patience la disponibilité de Danièle qui avait miraculeusement pu se connecter dans l’après midi …. Un coup de bol, parce que les billets d’avion, le gite et la bagnole étaient déjà reservés !!!!
Le deuxième coup de chaud eu lieu la veille de la course, à la remise des dossards, tout aussi bordélique …. Quand on voit la communication énorme et quasi pro balancée autour de cet événement, à la télé et via les sponsors, ça parait incroyable de trouver une organisation aussi à la rue … Mais pas stressé pour autant … “les sacs assistance ne sont pas arrivés, pas grâve … on verra demain” Ai-je vraiment l’esprit trop carré ??? Là encore, le calme de Danièle m’a évité un pétage de plomb prématuré