L’ARDECHOIS 2012 …. récit d’un WE fracassant
Presque qu’une semaine après avoir coupé la ligne d’arrivée de ce premier Ultra Ardéchois, des impressions et sentiments contradictoires se mélent encore dans mon esprit. Il va falloir prendre du temps pour analyser et faire un bilan constructif pour la suite de la saison .....
LE PLAN
J’ai pris la route de Desaignes accompagné par Philippe, un copain trailer de Sélestat, en préparation pour Grand Raid Dentelles Ventoux qui aura lieu le 19 Mai prochain à Gigondas. Philippe a prévu de prendre le départ avec les coureurs de l’ultra et de nous quitter à la bifurcation vers le 57km.
Nous arrivons au village le Vendredi en fin d’après midi, et nous filons directement au retrait des dossards. La présence de quelques visages habitués des magazines confirment que "ça y est, on y est … " Tout est tranquille, il n’y a aucune attente, aucun stress …. En fait nous ne sommes que 250 inscrits sur le 98 km qui se court le Samedi. Le gros de la troupe, qui s’alignera sur les distances "classiques" de 57 et 34 du Dimanche, arrivera sur place le lendemain. Je suis un peu surpris par le calme qui règne au village. Vu la réputation de l’Ardéchois je m’attendais à un peu plus d’effervescence ….
Dans le paquetage remis à l’accueil on trouve évidemment le sempiternel gobelet écolo que tout organisateur "dans le vent" se croit obliger d’offrir …. Comme d’habitude il est précisé qu’il faut se trimballer le bazard, because il n’y aura pas de gobelet jetable sur les ravitos ... Et comme souvent, la réalité ne se montrera (malheureusement) pas conforme au discours.
Philippe qui sature un peu de la salade de pâtes me propose une soirée pizza. C’est pas trop dans mes habitudes à la veille d’une course, mais bon, pourquoi pas. On se dégôte donc une petite terrasse sympa au cœur du village . Là on fera la connaissance de Jean Philippe, un baroudeur parisien dont la sœur coureuse est installée en Alsace …. qui se révélera être une connaissance commune !!!! Malgré une expansion florissante, le petit monde du trail reste propice aux rencontres sympathiques et conviviales.
On est hebergés dans un petit dortoir mis gracieusement à disposition par l’organisation. Nous sommes une petite trentaine, sur des tapis de sols ou des lits de camps, chacun préparant religieusement son matos pour le lendemain …. Je trouvrerai le sommeil sans souci, pour une toute petite nuit réparatrice.
LA COURSE
Le RV est fixé sur la place de la Mairie, une demi-heure avant le départ. Là encore, l’ambiance est détendue, tout est d’une tranquillité absolue … On aurait juste apprécié de trouver un p’tit café et un biscuit pour patienter en attendant le breafing à Loulou. Bien sur les troquets étaient ouverts sur la place, mais comme le porte monnaie n’était pas mentionné dans le matos obligatoire, on sera obligé de faire l’impasse sur le p’tit noir. Par contre nous aurons droit à un feu d’artifice et à une très belle mise en lumière pour un tour de chauffe dans les rues du village, avant de repasser sur le tapis pour l’arche pour le grand départ.
J’ai trouvé le parcours de l’ultra très agréable, esthétique et bien équilibré, conforme à ce que j’attendais. Belle émotion en passant sur les passages mythiques, notamment en descendant sur Rocheblonne et la cascade, au levé du jour. Puis un peu plus loin en escaladant le chicot perché de Rochebloine. Loulou nous avait précisé que le plus dur était concentré au début de course, et qu’il fallait donc en garder sous la semelle. J’ai suivi à la lettre les conseils du patron, mais pourtant jamais je n’ai trouvé de portion "facile". Certes, le tour du lac de Devesset vers la fin était plat … mais avec les tourbières et le vent violent qui nous faisait vaciller, tout le monde courbait l’échine en esperant retrouver au plus vite un abri dans la foret. Il y avait bien également les trois derniers kilométres, le long de la rivière, mais à ce moment j’étais tellement en panne de jambes que je pouvais à peine courir.
La journée fut assez bizarre au niveau des sensations …. Pas terrible sur toute le première moitié, un petit peu mieux sur le troisième quart, qui d’ailleurs m’a un instant laissé entrevoir un chrono sous les 14h …. Et un dernier quart catastrophique, des douleurs terribles aux cuisses, des pieds en déconfiture et une une grosse panne d’energie. La totale …. Je me suis lamentablement trainé sur les 20 derniers kilométres, sans même pouvoir profiter des longues portions de descente qui d’habitude me régale.