Raconter 200 bornes et 11000 D+ … Pfff, voilà un challenge qui me parait gigantesque. Au risque de cramer le clavier avant la deuxième page, il ne va pas falloir s’enflammer et aborder ce récit prudemment, en toute humilité, étape par étape, en pensant à bien s’hydrater et à se ravitailler régulièrement. Un peu comme si on courrait le truc quoi …
L’histoire débute donc dans la nuit de Vendredi. Je me réveille naturellement juste avant la sonnerie, il est 2h30. Il faut être un peu bargeot pour sortir de la couette à cette heure-là … J’englouti un bol de SportDej ( le nouveau parfum Caramel Beurre salé, un délice ), j’enfile la tenue préparée la veille et en route pour le stade des Perrey. A peine dix minutes pour rejoindre le village depuis notre gite (La Coquette, très bien, sandrine et Gaël les proprio sont bénévoles et couureurs sur l'Infernal), je me gare sans problème sur la parking le plus proche … Normal, il n’y a là que les coureurs du 200 (149 partants je crois) et les bénévoles.
La température est douce, le ciel tout étoilé, les prévisions météo sont excellentes pour tout le WE … Je me suis mis en tête que le profil de la course était taillé pour moi, je sais pouvoir compter sur le soutient de Danièle, Estelle et Thierry tout au long du parcours. Bref, je surfe sur un océan d’ondes positives, le mental est blindé, cet Infernal se présente sous les meilleurs auspices.
Aucune attente, aucun stress au départ de l’Infernal 200. En quelques minutes j’ai déposé mes sacs relais et fait contrôler mon sac de course. A vrai dire ce sont les contrôleurs me paraissent les plus fébriles. Mais souriants, comme tous les bénévoles rencontrés sur la course. Je suis l’un des premiers à rentrer dans l’arène … Je pose mon cul contre une barrière, je ferme les yeux et attend patiemment que l’horloge avance …
Au niveau équipement je pars en court bien sûr, avec une paire de manchettes et un buff. La casquette Kikourou dans le sac en attendant les premiers rayons du soleil. Le chargeur de ma Ferei toute neuve étant (déjà) en panne, je suis équipé d’une Petzl Nao prêtée par les copains du THK, avec une batterie de rechange (plus une autre dans le sac relais du Rouge Gazon). Mon vieux sac Endurance de chez Raidlight (malgré les innovations régulières de tous les équipementiers, Raidlight compris,, je n’ai toujours rien trouvé de mieux ...) avec 1,2 litre dans la poche a eau (mélange malto + Isostar fresh) et un bidon vide à la ceinture. Quelques gels et barres dans les poches, des pastilles de Sportenine, ma fragile cheville gauche strappée préventivement et les Kalenji XTR aux pieds … après la désastreuse expérience du GR666 les bâtons sont restés à la maison. Sans regrets.
Le speakeur interview quelques-uns des favoris, les retardataires rejoignent le Sas, puis c’est l’heure du briefing. L’ambiance monte d’un cran, un superbe feu d’artifice illumine le ciel vosgien …
Un petit tour de stade, on traverse le village désert, le rythme est tranquille, je suis calé derrière Lionel Viry et Bruno Simon, les copains vosgiens qui courent à domicile. Nous apprendrons plus tard que 3 excités avaient déjà pris la poudre d’escampette, provoquant sans le savoir une belle pagaille un peu plus tard … L’histoire ne dit pas ce qu’il est advenu de ces 3-là. Sont-ils arrivés au bout ???
Mais revenons à notre peloton. Voici déjà le premier petit raidillon, il faut se ranger dans la file, les premiers halètements font échos aux premiers cliquetis des bâtons. On s’enfonce dans la nuit, Lionel et Bruno s’éloignent, un maillot jaune avec le dossard 53 à la ceinture me double, un certain Eric, interviewé un peu plus tôt par le speaker …
Ce début de course est très agréable, essentiellement sur single, le balisage est limpide, je progresse dans un petit groupe dont l’allure me convient parfaitement …. A la faveur d’un nouveau raidillon je me retrouve devant le troupeau et débouche sur une sorte de plateforme ou je ne distingue aucune balise. Nous sommes bientôt une vingtaine a farfouiller de tous côtés à la recherche de la bonne direction … Un gars trouve enfin une flèche violette, pas très bien placée.