Trail des Gorges du Chambon
Il était une fois dans l’Ouest
C’est en fouinant le calendrier Kikourou que j’ai dégoté le Trail des Gorges du Chambon. A l’occasion d’une petite visite à notre fille Amandine installée sur Angoulême, je cherchais une petite épreuve pour découvrir la région en version sportive. Les informations trouvées sur le site de l'organisation m’ont rapidement convaincu.
Pour ce TGC le Team 16 Club Multisport a posé son camp au Chambon, superbe zone de loisir aménagée dans un univers de verdure à la limite du Périgord. Un endroit un peu perdu qui respire la tranquillité et la simplicité de la campagne. Une possibilité d’hébergement sur place nous était proposé pour la veille de la course. J’avais retenu cette option, partageant le repas et la chambre avec quelques jeunes traileurs du cru. Danièle et Amandine passaient la soirée entre filles et devaient me rejoindre le lendemain pour profiter des multiples animations inscrites au programme. En plus des différentes distances proposées au trailers de tous poils, il y avait également des circuits VTT et des randonnées pédestres.
La présence de France 3 au départ montre tout l’intérêt porté à l’événement dans la région. Si la presse locale fait état d’une affluence record pour cette dixième édition (800 participants en tout) la pratique du trail me semble pourtant être encore assez confidentielle par ici. Nous étions seulement 49 inscrits sur le 75 km du jour et ses 1900 D+, une distance qui paraîtrait anodine dans nos contrées mais qui est pourtant la plus importante en Charente.
Mais on devine que les organisateurs ont déjà bourlingué et connaissent parfaitement leur sujet, qu’ils mettent tous leur cœur a faire découvrir leur terroir et à nous proposer une belle course. Je n’avais encore jamais connu un briefing aussi précis, aussi bien maîtrisé, avec projection diapos à l’appui pour chaque détail à connaître … Plus tard j’ai apprécié la qualité du balisage, avec des panneaux directionnels bien visibles et parfaitement implantés aux différentes bifurcations. Trop peut-être même, ce qui aura certainement donnés des idées à quelques cow-boys runner’s peu scrupuleux, qui n’ont de trailer que l’accoutrement dernier cri.
Même en petit comité un départ à la frontale reste toujours un instant magique. Les premiers kilomètres sur les petits sentiers joueurs nous auront rapidement réchauffés et mis dans le rythme de la journée. Avec la puissance retrouvée de la Ferei visée sur la tête, c’est un pur bonheur partagé au cœur du petit peloton. Pas de bouchons au au Chambon. En dépit de quelques talus et passages un peu technique, les bâtons sont a jeter aux oubliettes et les coureurs sont à la fête.
Au levé du jour le ciel était un peu couvert, les nuages menaçant, nous avons même eu droit à une petite bruine. Mais rien de bien méchant, tout s’est rapidement arrangé et nous avons pleinement pu profiter des bucoliques vallonnements proposés par un parcours toujours agréable, varié, virevoltant.
Comme a mon habitude je suis parti tranquillement et hormis au départ donc, j'ai progressé à mon rythme, pépère et solitaire. Les ravitos bien placés étaient minimalistes mais suffisant pour un trailer averti. J'ai particulièrement apprécié de trouver du salé au 35ème km. Peu après, sur l'un des nombreux croisements parfaitement sécurisés rencontrés tout au long du parcours, à la sortie d'un village, un bénévole m'indique que je suis 22ème. Nous étions alors a peu près à la mi course. A partir de là j'ai commencé a remonter régulièrement, doublant des concurrents déjà un peu entamés. Peut être une dizaine ? Classique ….
J'ai eu le plaisir de retrouver mes filles peu avant de revenir au Chambon pour le second passage. Les miss terminaient enchantées la jolie randonnée de 12 km, et moi il me restait 20 bornes pour accrocher le TGC75 à mon tableau de chasse.
Pas évident de repartir alors qu'on se trouve sur le site d'arrivée, a deux pas des douches et du stand à bières. Si j'avais su … Mais bon, malgré une logique sensation de fatigue les jambes n'étaient pas vraiment déglinguées et il n'y avait donc pas de raison objective de faire le p'tit slip dans l'Ouest.
Le dernier ravitaillement arrive assez rapidement, j'interroge les bénévoles pour connaître l'écart avec mes prédécesseurs. La réponse désabusée annihile mes espoirs de revenir et je me fais donc à l'idée de terminer tranquillou …