Histoires (Stories:Geschichten:seves històries) TriRhéna 1000 / 2017

Et bien je commence .......................

Le challenge était double pour moi cette fois sur cette aventure...Organiser et participer sur un tel parcours relève un peu du défi " hors normes" mais cela me plaisait grave de pouvoir le réussit à l' aube de mes 60ans...
Il me fallait pour cela avoir le soutien 1000% de mon épouse Vanessa pendant les 3 jours sur le vélo pour me remplacer à la très difficile tache de coordinateur général...
Jusqu' à quelques minutes avant le départ j' étais toujours dans le rôle Organisation...Seulement vers 07h50, j' ai basculé dans le rôle d' un cycliste qui part sur un terrible 1000 km...

Bon j' avoue que je ne m' avais pas facilité la tache avec un tel parcours mais j' ai toujours aimé les défis en tous genre ...Alors un de plus dans cette année plutôt délicate sur le plan des réussites et de la santé, c' était plutôt
quelque chose de sympa...Avant de raconter mon aventure vélo, je voulais dire un petit mot sur mon épouse Vanessa ... La plupart d' entre vous connaisse la délicate situation santé de Vanessa et il n'était pas facile
pour moi de lui imposer ce travail qui ne pouvait que la mettre au max sur le plan de la pression et de fragiliser en quelque sorte sa santé actuelle...

Aprés bien des hésitations et une complicité entre nous " hors normes", je suis au départ sur le vélo à 07h50 mais croyez moi, je n' ai préparer mes sacs que la veille au soir à 23 h et rien n' était encore décidé
sur ma participation sur le vélo le matin à 05h00.....
Oui bien sûr c' était en route mais il aurait suffit d' un grand de sable dans les rouages de l' organisation pour que le vélo reste dans le coffre...

Mais j' ai la chance d' avoir une épouse formidable et des amis bénévoles CCK tout aussi formidables....Certains ne viennent que pour moi d' ailleurs.... et je le sais que trop bien... Je ne sais pas comment il font ces amours de CCK mais en tous les cas, ils sont tous là, prêt comme des horloges, fidèles au postes et rien ne peux fonctionner sans eux, sans l' aide du CCK ,sans les infrastructures salles , énergie du président et de son comité etc etc...

Les 26 bénévoles de 'l aventure TRIRHENA 1000 2017

C' est un PUR BONHEUR et même si je suis parfois assez loin d' eux en terme de présence...... je suis sûrement l' un des plus fidéles amoureux du CCK dans le coeur quand je suis dans une organisation CCK sur le vélo...Ma voiture en est d' ailleurs estampillé depuis des années...

Bon chacun des CCK a son rôle et ma foi tour marche nickel chrome......... ¨Petit déjeuner, accueil, inscription

dépose sac... etcetc.. tout est au petit soin pour les participants...

4 jours que Vanessa et d' autres CCK sont au four et moulin pour la bouffe, les courses , le matos..; etc etc...
4 postes ravitos CCK installé en Suisse, en Allemagne et en France, cela donne un max de boulot et d' organisation millimétrée..

Avec Poucet , la veille au soir pendant les mises au point avec les 25 bénévoles CCK

Miss Vanessa , elle sera partout pendant ces 4 jours... incroyable de chez incroyable.... Comme d' ailleurs beaucoup d' autres bénévoles CCK.....

Tiens d' ailleurs les voila les amis CCK sur cette aventure TRIRHENA 1000 ......Ils méritent quand même bien leurs petits mots personnels... non

Ce petit mot pour vous remercier chaleureusement de votre aide précieuse et investissement énorme sur ce "TriRhéna 1000" deuxiéme édition . Vous avez été formidables et avez apporté sur cette organisation les valeurs de notre club. Vous avez passé de nombreuses heures à attendre quelques aventuriers , mais vous ne vous êtes pas démobilisés ... vous avez été des oasis pour ces cyclistes engagés sur 1 000 km très montagneux.
Sans vous .... point de Trirhéna 1000 ... vous êtes indispensables pour l'organisation, la gestion et l'accueil des cyclistes tout au long du parcours .

Avec Poucet, on voulait encore vous remercier à 100% de votre présence et on vous embrasse TOUS très fort et on espère vous voir tout aussi mobilisés pour l'édition future

Mais c' est qu' ils ont faim les champions avant de partir à l' aventure...Je ne sais pas comment il font ...
Perso je ne mange quasi rien avec un départ d' une telle aventure..Tout simplement pour ne pas mettre en vrac
mon estomac et ma digestion dans les heures suivantes surtout quand on décolle un peu vite dans l' excitation habituelle des départs...hih

Marrant de ressortir ces portes vélos en bois que j' avais fabriqué il y a 10 ans sur une organisation bridou d' ailleurs..
On devrait toujours les avoir en place au CCK d' ailleurs...

C' est le départ dans quelques minutes...Certains comme Patrick ont leurs FANS ..... les ouvreurs CCK se mettent en place...Il est temps que je quitte la casquette organisation et que je me branche
dans ce parcours difficile...

Excitées les Bénévoles CCK ...............

Mon Plan de Route est prés et ma foi, je décolle sur une base totale de 53 h possible sur cette avernture... c' est à dire arrivé à 13h le Vendredi....

L' avenir me prouvera que j' étais PILE POIL dans mon Timing jusqu' au km 790 et qu' il aura fallu une putain de chûte pour tout foutre en l' air de réussir ce double défi .... c' est la Vie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

GO GO ...... c' est parti pour 17 km régulé par les copains CCK en vélo....

Des photos prisent par Christian sur le parcours un peu avant Heimsbrunn

Des photos prisent cette fois par Jacky, beaucoup plus loin sur le parcours... ici dans la Montée des Singes à Goumois en Suisse..

Puis au Mont Chasseral, premiére grosse difficulté du parcours de cette premiére TS n1 jusqau au ravito CCK à Chatelât:

Mais quelle merveille ce Mt Chasseral... Rien à enviez à beaucoup d' autres sommets Français...Extraordinaire vue sur les 3 lacs Suisses.......

Bon alors ou en j' en suis perso aprés ce départ de Kingersheim... Et bien plutôt super top, arrivée au sommet du Chasseral en 6h31 et au Poste RAVITO du km 194 en 7h52;;
24 ,70 km/h de moyenne avec 3700 m dénivelé....Pétard j' ai quasi 40 minutes d' avance sur mon plan de route...

Super... maintenant je prends mes 30 minutes de pauses comme prévu pour charger mes affaires et grignoter ce fabuleux ravito....

Mes deux amis Jean Marie Landherr et Peter arrivent 20 minutes aprés moi environ............

Super plaisir d' arriver au premier Postes RAVITO CCK de ce km 194 ...Quand même, c' est le must de trouver les copains CCK aprés ces premier 3700 m dénivelé...On a eu une météo géniale depuis le départ, idéale pour moi en tous les cas car aprés avoir passé plus de 6 mois à faire du vélo dans des conditions hivernales en Alsace et bien j' apprécie cette chaleur normale d' un mois d' Aout et ce beau soleil...Je sais en plus pour avoir potasser les prévisions que cela ne va pas durer sur la fin de l' aventure ...

Organisation TOP CLASSE CCK ou je retrouve mon épouse Vanessa, Poucet l' organisateur et Marc ......

Suis plutôt content d' être en avance sur mon plan de route mais faut dire que j' ai été facilité par le fait de faire ces 200 premiers km sans sacoches...Ben oui, c' était l' un des seuls avantages de ce début de TRIRHENA 1000 de pouvoir proposer à tous le fait de prendre ces sacoches au premier post contrôles...En effet le dépose BAG DROP proposé par l' organisation était la pour cela ..Alléger un peu le bonhomme et son vélo pour cette premiére partie difficile sur le plan dénivelé du Mt CHasseral et plein d' autres jolies bosses ..... Bon terminé maintenant, il faut charger les sacoches , les lumières et tous le bazard pour la suite et la nuit prochaine ...mais bon pas trop non plus puisque il y a d' autres bag drop possible ... mais bon faut bien prévoir le coup quand même avec le matos , la bouffe et les frings...

Terminé le Mt Chasseral , place maintenant au Schelten pass passwang etc etc...

Je laisse ma place à mes copains qui suivent et pour les bénévoles CCK , ce sera environ aprés 194 km, un créneau horaire d' accueil de 5 h , plus 3h de voyage aller retour pour installer le chapiteau et matériel... Aprés 194 km, les écarts entre les plus lents et les plus rapides sont tout à fait normaux mais par contre la grosse surprise après seulement 194 km c' est de constater qu' à ce moment de l' aventure, nous avons déja 7 ou 8 abandons ..La c' est assez incroyable après seulement quelques heures de vélo... Bon c' est la loi parfois des aléas mécaniques ou de la santé qui déconne ou parfois de la chute d' ailleurs.... J' en sais quelque chose justement mais quand même, comme le dis avec humour l' un des mes copains bénévoles, c' est l' hécatombe !!!

Sympa cette photo de Poucet lors de mon départ de Chatelât pour Schonau......

Bon pour moi, c' est maintenant l' heure des difficultés qui commencent car connaissant un peu le parcours, je sais que c' est du coté Allemand que les plus grosses pentes sont à venir sous nous roues....

Coté Suisse, le Schelten est toujours aussi beau et la descente du Passwang est magique..J'ai la chance d' etre de jour sur toute cette partie plus tranquille de la traversée du Sundgau que je connais bien puisqu' elles sont un peu mes routes d' entraînements naturelles... J' aurai pourtant un peu de mal à trouver de l' eau du coté de Hombourg au Contrôle N6 et je m' arrêt chez des habitants forts sympathiques qui profite de la soirée sur leur terrasse...Petite discussion marrante ou les yeux écarquillées vous posent toujours les mêmes questions .... Mais d' ou vous venez comme çà ??? etc etc et quand ils écoutent avec admiration les réponses, on a comme des sourires de fierté ;)

Une trés belle photo de Patrick le CCK, lui aussi sur cette deuxiéme édition TriRhéna sur le vélo du fameux tunnel du Passwang

Pfaffenberg , une montée difficile pour finir cette deuxiéme portion avant de retrouver les CCK au Post de SCHONAU et HOP juste dans les derniers km de descentes dangereuses de ce Col, voila ma batterie qui stoppe nette........Putain, je n ' avais pas prévu ce bugg à quelques km heureusement de Schonau et me voila à descendre à 5 km/h avec ma frontale les derniers km..... Pas cool mais faut dire que comme je descend toujours trés lentement la nuit et que je perds beaucoup de temps d' ailleurs par rapport à mes copains dans ces parties vélo, je relativise..

C' est vrai que depuis ces derniéres années et mes chutes bestioles, j' ai un gros stress dans les descentes ... Je suis devenu un vrai boulet sur ce plan et je n' utilise pas d' ailleurs ma roues dynamo spécialement fabriquées pour cela pourtant..

Les copains qui passent au Postes RAVITO de Chatelat... Photos de Gillou, Vanessa bien sûr...

Bridoultra a écrit :

C' est vrai que depuis ces derniéres années et mes chutes bestioles, j' ai un gros stress dans les descentes ... Je suis devenu un vrai boulet sur ce plan et je n' utilise pas d' ailleurs ma roues dynamo spécialement fabriquées pour cela pourtant..

Je l' ai utilisée 2 ou 3 fois sur des petites distances du genre 300 km avec plusieurs modéles de lampes à dynamo et à chaque fois le constat est le même ..Une qualité d' éclairage insuffisant et impossible pour moi en descente de col de nuit..J' ai testé tous les modéles de lampes à dynamo du marché et c' est décidé depuis quelques mois maintenant, plus jamais j' utiliserai ce systéme de lumiére pour ma pratique de nuit sur un vélo.. Je préfére 1000 fois les systéme à Batteries qui donnent une puissance d' éclairage 10 fois supérieur pour rester en sécurité la nuit sur un vélo..Alors bien sûr ,les prix de revient de ces systémes à batteries lithium sont trés cher , les poids des batteries sont plus hautes mais au final le confort est d' un autre niveau quand on prends les bons produits..

La pour le coup, j' avais encore mes anciens systémes Magic Shine qui sont un compromis dans le monde des lumiéres à batteries entre prix et qualité mais si on choisi de s ' équiper chez nos amis allemands de chez Lupine, alors là on touche le top du top
dans ce domaine ...

Je ne sais pas comment font mes copains avec ces roues dynamos pour descendre correctement la nuit mais moi, j' en suis incapable ..Je dois vraiment être un boulet sur ce plan et j' ai bien vu sur ce TrIRhéna 1000 d ailleurs avec mes copains Jean Marie et Peter à quel point ils me rattrapaient tous les deux dans les longues descentes... C' est arrivé deux fois que l' on se retrouver sur le parcours avec les différents arrêts et à chaque fois impossible de les suivre dans les descentes surtout Jean Marie qui de son passé de coureurs haut niveau je pense à garder cette vista naturelle du Professionnel qui file comme une fusée dans les descentes...

Et oui, le Bridou c' est une " vrai pierre" dans ce domaine .... ... mais bon, j' ai eu ma dose de chute et à 60 ans je ne peux plus me permettre de tomber encore trop souvent surtout avec mon métier de musicien professionnel u je dois encore rester valide pendant quelques années...Bon en tous les cas, je galére top classe pour arriver à Schonau et sur ce coup là, je vais perdre un max de temps dans ces 10 km de descente à la frontale....

SCHONAU il est 01h50 Jeudi matin quand j' arrive auprés des copains CCK.... C' est la bande du Président Christian qui est en place en Allemagne avec Gino, Manala et Jean Marie Szy

La TS 2 comme je l' appelle c' est à dire le parcours "Chatelât Schonau" fait aussi 200 km avec 3700 m dénivelé... Cette fois sur mon plan chrono personnel, je serai logiquement et volontairement un poil plus lent sur cette deuxiéme partie...

8h31 pour ces 200 km...Moyenne 23 km/.h..........Tout va bien et malgré ma fin chaotique en descente je suis toujours en avance sur mon plan de route initialement prévu d' environ 15 minutes.... mais çà fond un peu l' avance du début

400 km dans la musette, un dénivelé officiel normalement à ce moment Open d' un peu prés 7000 m...Dans la réalité de mon Garmin, suis déja à 8000 m.... Mais on sait tous que ce ne sont que des chiffres et qu il faut relativiser avec tout çà d' ailleurs

En tous les cas ,il ne fait pas chaud du tout en cette nuit allemande et l' arrêt brutal de l' effort fait que l' on prends vite froid...Super top bien sûr , la soupe chaude et une assiette de pâtes préparé avec amour par notre italien du CCK ;;
Mes deux copains arrivent cette fois 10 minutes aprés moi...Et oui ils m' ont repris du temps ces champions...
Bon je n' ai pas de photos pour l' instant de ces moments là mais je sais que Manala en a pris quelques unes....on les verra plus tard je pense....

Et me voila parti pour une nouvelle boucle de 200 km mais avec en ligne de mire la terrible ascension de Storhen aprés la descente du Wiederner Eck.....Bon, difficile cette boucle de 200 car c' est la Nuit ,et en plus je vais prendre l' orage en pleine descente du Wiederner Eck...Bon maintenant, je ne prends plus de risques quand c'est comme çà...Je m' arrête carrêment quand c'est trop violent dans le ciel..Donc me voila stoppé dans un arrêt de bus en attendant que l' orage local violent passe...
Je sais que ce ne sera pas long et qu' il va passer vite...Bon par contre, çà va me couper les jmabes avant la terrible montée au Schauinsland par Storhen

Suis pas trop dans le coup à ce moment du voyage mais qui l' est vraiment aprés 430 km non stop quand on se retrouve dans du 17% .....Ma foi, les km défilent plus ou moins bien ... Je galére ensuite un peu au petit matin pour trouver de l' eau du coté Allemand..On va prendre un vent violent défavorable de folie en plus quand on va retrouver la France du coté de la plaine aprés Markolsheim mais le bonheur de retrouver Poucet au Postes CCK à Chatenois nous met la patate.... enfin ce qu' il en reste ;)

Ben me voila au 600 éme km 10200 m dénivelé officiel Open RUNNER mais 12000 m sur mon garmin......Sur le plan perso de mon plan de marche, suis toujours dans le bon Timing avec un peu d' avance encore mais plus beaucoup... ..Faut donc que je ne traîne pas trop sur les temps d' arrêts que j' avais mis assez large au départ dans mes prévisions et ma foi de ce coté là suis plutôt bien à Chatenois sur le plan physique .

... Ma moyenne générale roulée est toujours assez correcte à ce moment à 23,07 km/h exactement.... C'est un peu plus que mon plan de route initial ,ais je sais que c'est toujours aprés la 40 éme heure de vélo que les difficultés commencent avec les trucs sommeils et fatigue général..il y a toujours un moment difficile à passer aprés cette barrière naturelle ....

Génial le coup de la douche et du repas à Chatenois ..Bizarrement je n' ai pas trop faim car en arrivant à 14h20 chez Poucet , suis en pleine aprés midi et en plus sur la digestion naturelle des repas du midi...Oui c' est un truc que j' ai appris ces derniéres années avec le truc digestif du corps humain sur un vélo..En réalité, on bouffe un peu n' importe quand et n' importe quoi sur ce genre d' épreuve car étant quand même en autonomie , même si on emporte à chaque ravito sa propre bouffe, le phénomême de lassitude d' avoir toujours les mêmes choses à manger et les divers paramêtres chaleur ou froid peuvent engendrer des dysfonctionnement importants sur la performance ...L' important justement étant de rester régler sur une sorte de ryhtme habituel que l' on utilise toute l' année enfin pour moi , c'est à dire le principe des 5 repas...Notre systéme digestif de toute façon est réglé comme du " papier à musique" et finalement vélo ou pas, efforts ou pas, il est préférable de ne pas trop le bousculer soit par des prises de repas trop importantes, soit trop décalées....En général si on le fait , on a vite le contre coup dans les jambes quelques heures plus tard quand l' énergie du corps va se mettre en route pour faire son travail naturel de digestion... et alors là .. plus de jambes

Jean Marie et Peter arriveront comme depuis le départ , un peu aprés le Bridou et repartiront aussi un peu aprés bibi....
D' ailleurs à part mes deux amis , sur le vélo je ne verrai personne d' autres sur ce voyage ..................

Finalement et c' est ce qui me plait dans ces aventures, c' est d être totalement dans un effort et une aventure personnelle . ..Contrairement à beaucoup de mes copains et d' ailleurs j' en ai parlé souvent avec Jean Marie lors des petits moments de croisement sur les posts ravitos CCK, lui préfère rouler à deux . Il a raison en quelque sorte car tant sur le plan de la sécurité que sur le plan de l' effort à fournir, cela aide beaucoup au final.... Trés bizarrement je suis totalement à l' opposé dans ma démarche ces derniéres années///...Autant j' apprécie les rencontres et parfois les quelques km ensemble mais dés le départ je suis dans une dynamique de voyageur solitaire et d' effort en Solo...Sûrement une conséquence de mes aventures ULTRA assistance mais je dirai plutôt un truc DE mec vieillissant je crois Puis faut être logique, sur 1000 km il est impossible d' avoir le même rythme de roulage, la même idée des temps d' arrêts , etc etc sauf cas exceptionnel... En plus je trouve que c' est bien aussi dans l' esprit de ces BRM ...

J' ai toujours apprécié l' effort solitaire que ce soit sur un CLM par exemple ou sur une aventure ULTRA assistance comme une RAA ou un TORTOUR ...Paradoxalement à l' image du mec qui roule longtemps, j' aime à respecter les règles de chacune des aventures auquel je participe...Quand je suis une aventure ULTRA avec voiture d' assistance , je respecte le" NO DRAFTING" car c' est l' essence même de ce que représente l' effort Solitaire et je crois que j' ai cette discipline est ancrée en moi...

Je supporte difficilement les cyclistes qui "sucent les roues "sans jamais prendre des relais par exemple...Je les comprends et je les respecte quand ils sont en courses comme des PRO mais je ne suis pas obligé de les accepter dans ma pratique personnelle sur un vélo quand je suis sur une aventure BRM de 1000 km.

Pour moi la pratique de la " longue distance" reste un effort que l' on doit faire seul et je suis souvent ou parfois à contre courant aussi sur ce point avec beaucoup de mes copains...Autant je respecte toutes autre formes de pratique cyclisme mais pas question de faire la locomotive pendant 500 km quand il y a du vent pour les autres quand il ne s' agit pas d' une compétition avec classement et même d' ailleurs Nous sommes que des amateurs justement et vieux en plus

Ce que j' aime par dessus tout c'est le bonheur de l' effort vrai de ce qui sort de ces propres jambes et pas la technique qui consiste à faire le moins d' efforts possibles pour " bouffer le voisin" à la pancarte suivante....

Et pourtant , j' ai aussi l' esprit trés compétition avec les copains et c'est aussi un des moteurs qui me donne un maxx de plaisir à 60 ans et j' adore aussi " faire le kéké" sur mon vélo..Mais j' aime à le faire avec respect , avec la manière ou disons sans profiter des efforts des autres...Bon c' est sûrement débile mais c' est ma façon de pratiquer le vélo dans mes longs raids en solitaire............ Du coup, je suis souvent en solo dans ces épreuves " longue distance" et je me demande comment je vais faire si un jour je participe d' ailleurs à ces épreuve de masse style PBP ?????????Bon on verra ce jour là si cela arrive un jour mais je vais avoir un putain de problème avec mon éthique perso si j' en crois la mentalité à 95% des cyclistes autour de moi...

Mais je sais aussi qu' il existe des cyclistes comme moi, qui ont le même concept de l' effort .....Dans mon "Team Cyclosportissimo", j ai des amis au nom de CYRIL GENEL , THOMAS DUPIN par exemple , PATRICK GILLES , ALEX BOURGEONNIER , HERVE BUISSON qui eux ne sont pas dans cet esprit , ni dans cette dynamique de " profiter du coeur et des jambes des copains sans en partager les efforts".... Ils sont pourtant tous de sacres compétiteurs avec tous de bon niveaux sur un vélo, voir plus même mais ils ont ce BON ESPRIT dans leur coeur qui font toute la différence de comportement un vélo.....

Pour en revenir à mon TriRhéna 1000 , Poucet et son équipe CCK bénévole en l' occurence son épouse Danielle et Thierry vont voir passer pendant un sacré paquet d'heures les participants restants sur cette aventure difficile

Ce sont des photos à Poucet bien sûr et là à Chatenois, POUCET sa place horaire d' accueil est quasi de 24 h.......Énorme pour les bénévoles CCK sur ce plan de l' organisation .... On va passer le Jeudi aprés midi à 14h et je crois de mémoire que notre ami Catalan Santy Leon va passer le Vendredi matin vers 06 du matin... Un truc de ouf qui donne une idée de l' extraordinaire organisation CCK sur cette épreuve...

Quelques portrait de Poucet sur on RAVTO au gymnase de Chatenois , gracieusement prêté par la Mairie d'ailleurs....Heureusement pour nous sur le plan organisation et budget....

Jacques

Marc

Jean Marie

Peter

Urbain

Santy Léon

Bon, je rentre maintenant dans la derniére ligne droite et la TS suivante de 235 km 4400 m dénivelé doit me conduire auprés de ma chérie adorée à Plainfaing.... Ma foi, la fatigue commence à faire son oeuvre et au Rocher de Dabo, je prendrai d' ailleurs un vent tellement violent dans la tronche que j' ai failli me retrouver par terre ..
Incroyable ce Vendredi fin d'aprés midi comment on galére dans le vent toute cette partie..
Le fameux raidar à Poucet de cette route de Geiwseg va mettre à mal sur le plan physique et pétard j' ai un vrai coup de mou dans cette ascension...Me voila à 7km/h debout sur les pédales...
Bon faut rester zen, et penser que cela va s arranger...hihi

A DABO, je m' arrête dans un café ouvert ou je mange une glace d' ailleurs et boit une limonade...Gourde remplie je continue ma route vers le Col du Donon mais la faut bien se rendre compte , je suis au fond du trou
dans ces moments sur le plan physique...Bon un putain de coup de mou et je m' arrêt tous le temps.... Plus de 720 km et je galére total dans ce passage...Schirmeck, je suis dans la vallée en bas du Donon... Jean Marie et Peter sont revenus sur moi vu ma vitesse du moment et c' est la premiére fois ou non seulement je n' arrive pas à les suivre mais surtout à les distancer dans la grimpette suivante...

Bon c' est là que je vais faire mon erreur de jeunesse ou disons du "Bridou compétiteur justement" et oui on se refait pas ...J' étais à ce moment en grand manque de sommeil et un peu en manque de bouffe aussi...Enfin disons de trucs solides qui me remette en selle ..Bon le souci qu' il est trés tard ou trés tôt en ce Vendredi matin, et que rien n' est ouvert à Schirmeck pour cela ...et par reflexe ou manque de lucidité à cet instant voila que je me lance dans l' ascension du Struthof et la route du Champ du Feu alors que c' est justement la derniére ascension difficile du parcours...il est 01h00 du matin, et bien s^r je grimpe à cet instant là pas comme une pierre , mais comme un bloc de granit de 100 tonnes...

Ça caille la haut sur la route des crêtes et comble de ma connerie, je n' ai plus de flotte depuis un bon moment...Bon, j' ai appris à rouler sans eau sur mes expériences passées ou sans bouffe mais le sommeil est tel qu' il faut variment
que je trouve un endroit pour faire une micro pause de 30 minutes ...Je n' arrête pas de faire des ZIG ZAG sur la route tellement je m' endors à ce moment de la deuxiéme nuit...C' est sûr ,je n' arrête pas inconsciemment à penser à mes deux copains qui sont devant moi mais bon, je m' accroche comme un fou à cette ligne blanche pointillée du centre de la route pour éviter la catastrophe de la gamelle ....

Certains de mes copains dans ces moments là peuvent se coucher dans les fossés n' importe ou...Moi je ne peux pas...Sais pas ,j' ai besoin quand même d' un mini coin correct style " béton" , sas de banque, bancs etc etc...En passant le Col de la Charbonniére ,je me rappelle alors un arrêt de bus d' école au Col de Steige mais je n' en suis plus sûr ...Je m' accroche comme je peux à cette idée.. Le vent est glaçial et bien sûr mon timing personnel part en couille....Tout mes chiffres baissent à vue d' oeil mais je suis pas trés loin de Plainfaing alors pas grave, suis toujours encore dans mon défi perso de mes 53 h total... sans soucis...

Et bien pétard de pétard , je n' aurai pas la chance cette fois encore une fois comme souvent cette année , à 200 mêtres de la fin de la descente du Col de Steige , je vais encore une fois m' endormir dans mes yeux mais cette fois, je vais partir du coté gauche dans le décor du fossé et tomber en contre bas comme un bloc de granit justement...

Putain ;la chute... je me retrouve réveille çà c' est sûr mais complétement sonné au fond des herbes hautes , le vélo au dessus de ma tête...Un truc de OUF qui aurait mérité une photo d' anthologie ..Suis recouvert de terre, d' herbes de partout ..J' ai super mal à l' épaule gauche mais je pense que je n' ai rien de cassé, juste grosses contusions...Bon le souci c' est que je n' arrive pas à sortir du fossé car il est super profond...Bon suis vraiment trop con de ne m' être pas arrêter bien avant dans la vallée à Schrimeck...mais bon, voila parfois on manque de lucidité ou le coté compét reprends le dessus

Enfin je sors du TROU , récupére le vélo comme je peux et commence un tour du propriétaire...Plus rien ne fonctionne ... les 2 roues sont bloquées... perdues mes gourdes dans le trou..; cintre avant à 90 degrés... cocottes bloquées ..; la totale....
Premier réflexe.. remettre le velo en état...C' est sûr que mon épaule me fait super mal mais suis toujours encore chaud à ce moment là donc, faut remettre le vélo en état si je peux...
Je sors le matos clef et me voila à tout vérifier...En réalité, c' est simplement la terre et les herbes qui sont rentrés dans les cocottes et manettes dérailleurs donc je prends le temps de tout nettoyer, de tout remettre en ordre de marche et ma foi le miracle se produit, le SPE du BRIDOU est en pleine forme...

Putain, j' ai même du bol, aucun voile sur les roues carbones ... patins nettoyer... le vélo est en plein forme mais trop le bridou... Car je vais bien rester une heure sur place avant de repartir ou tout du moins d' essayer.... Pétard ,j' ai super froid maintenant et les douleurs de la chute apparaissent beaucoup plus intenses...Je tente de rejoindre la fin du Col de Steige et de parcourir la route du Climont sur le Col d' Urbeis...Bon faut se rendre à l' évidence, je n' arrive plus à pédaler, ni à tenir le cintre du coté gauche...
Trop mal de la gamelle ..

Je vais descendre jusqu' à URBEIS comme je peux..... et appeler VANESSA pour venir me chercher...Elle n' est pas loin la MISS puisqu' au postes RAVITO de PLAINFAING à 25 km...800 km et mon TriRhéna 1000 s' arrêtera là ...dans un fossé de merde...

Quand j' arrive à URBEIS, je ne sais pas pourquoi mais en attendant Vanessa, je regarde mes compteurs et je ne l' arrête pas d' ailleurs.... Comme si j allais avoir un miracle de voir la Miss pour me remettre en selle pour finir mon défi...J' ai presque failli le faire d' ailleurs mais je devais penser à la suite de ma saison, et quand je dis saison, je pense musique et pas vélo... Pour moi les articulations épaules surtout la gauche sont primordiales dans la pratique de mon instrument...
obligé de ne pas aller trop loin dans les conneries.....Déja que j' en avais fait une belle quelques heures avant....

Bon je n' aurai pas le plaisir de réussir mon défi des 53 h sur ce beau parcours et surtout pas le plaisir de faire plaisir à Christian mon président CCK et mes amis CCK d' arriver le premier sur notre organisation... En consultant les chiffres de cette derniére portion jusqu' à ma chute et bien c' est la chute libre bien sûr ..Mes temps d' arrêts ont pris 3 h dans la tronche et la moyenne bien sûr à Urbeis tout aussi chute libre et pour cause....

Bon je verrai le Ravito Plainfaing en voiture....Dire que j' ai les boules est un euphémisme mais bon, je pourrai toujours penser que je m' en tire bien dans la chute mais j' avoue que j' ai un peu de mal avec cette façon de penser...
Je reste un compétiteur et quelqu' un qui aime aller au bout de ces aventures et il faut toujours rester réaliste avec ces erreurs ...J' en ai fait une énorme aprés 750 km ou j' ai voulu stupidement pousser ma pause sommeil un peu loin, une deuxiéme erreur de ne pas avoir fait attention à mon hydratation suffisante en eau , et la conjoncture de ces deux conneries m' a conduit tout droit à l' abandon...

Bon on apprend toujours de ces erreurs et j' entends déja certains spécialistes mais néanmoins amis me dire, mais comment es ce possible ... et bla bla bla .... avec ton expérience ..; et bla bla bla... et oui, personne a la science infuse dans ce monde de l' effort et ma foi c'est comme çà...

En attendant les bénévoles CCK sont à Plainfaing pendant de longues heures à attendre les copains...

Deux équipes CCK vont se relayer sur plus de 30 heures d' attente et moi je vais réétingrer du coup mon rôle d' Organisateur à l' arrivée des premiers au CCK ...Je vais poser et ranger mon vélo comme si je n' avais pas existé sur ce plan là...aller 3 heures aux urgences au centre hospitalier de Pfastatt, passer les examens pour confirmer que je n' ai rien de casser mais une bonne élongation; luxation et étirement musculaires...
Bon rien de grave en réalité, juste une merdouille qui aura empécher de finir l' un de mes deux défis du jour , organiser et rouler...

Et bien je me contenterai de finir mon coté organisation au mieux possible....... et tant pis pour le coté vélo cette fois.... Vendredi midi, je suis à nouveau opérationnel au CCK... j' attends Jean Marie et Peter qui bien sûr n' ont plus le Bridou devant ou derriére eux...hih
et qui vont avoir le bonheur de terminer superbement leur aventure en DUO ...

Magnifique à tous les deux et suis ravi pour eux ....

Que ce soit à PLAINFAING ou la deuxiéme équipe CCK avec ROCCO, DANIEL et DENIS va vraiment se surpasser dans l' accueil des derniers aventuriers ou à Kingersheim avec POUCET VANESSA et Moi Même , ce TriRhéna 1000 201 7 ira jusqu' au bout de dernier aventurier arrivé à destination avec notre ami catalan Santy LEON LLOMBART ....

SANTY LEON

ALFRED

NORBERT

MICHAEL JEAN PIERRE REGIS URBAIN

MARC PATRICK et THIERRY qui les a accompagné sur la derniére TS depuis Plainfaing

MARC

STEPHANE GERHARD

Les 13 FINISHERS seront tous choyés au max à leur arrivée............... et même certains qui avaient pris une chambre au ROI SOLEIL la veille au soir, reviendront partager avec nous pour ces bons moments de convivialité...
Un truc que peu d' organisation peuvent se venter d' avoir, c' est que des cyclistes aprés des heures de vélo, restent encore sur place le lendemain pour un petit déjeuner, une biére, un assiette repas , juste pour accompagner les derniers copains et les organisateurs...

Alors oui ce TriRhéna aura été une réussite sur ce plan organisation, un échec encore une fois pour moi sur le plan vélo comme en Slovénie mais bon je ne peux m' en prendre qu' à moi-même pour cela

Nous avons fermé le CLUB HOUSE CCK avec Poucet et Vanessa SAMEDI à 17h...Finalement bien avant les 90 h proposées au départ de notre organisation .............hihih

Alors Messieurs les aventuriers, MERCI à vous de votre présence à kINGERSHEIM ......... ................Place maintenant aux souvenirs et à l' avenir surtout pour un TriRhéna 3éme peut etre mais sûrement news je crois dans son concept...Enfin on vous en reparlera dés que l' on en aura définitivement pris la décisions avec Poucet....

Maintenant et bien, je suis à fond dans les soins ...4 jours aprés j' ai quand même remis le cul sur le vélo hier soir avec Vanessa pour voir ou en était mon épaule..Et bien çà va pas trop mal..Je dois encore être patient pour me mettre en danseuse mais je devrais pouvoir ' ici quelques jours au moins m' oxygéner de cette longue et difficile semaine ....

Pour l' avenir du TriRhéna 1000 , on est en pleine discussion avec POUCET mais mon idée premiére d' être 100% stop est maintenant annulée, et nous sommes en pleine réflexion avec Gilles et aussi notre président de club sur le futur, . 98% de chance qu' il y aura quelque chose vélo toujours du coté du CCK sur ce plan organisations car l' émotion et la joie que l' on a partagé encore une fois sur cette aventure CCK avec tous etait exceptionnelle.. Et puis finalement cela reste un moteur ancré assez fort en moi de vouloer creer .........même si parfois, je reste trop impulsif ou un tantinet déçu parfois, j' aime ce défi de vouloir avançer , d' essayer....................

Bises à TOUS

Il y a toujours tellement d'émotions dans tes récits Pascal que c'est effectivement pour ce côté sensible que nous nous mobilisons à tes côtés dans tes défis souvent un peu fous .
C'est vrai que je ne t'ai pas assez soutenu dans ta course de vélo (tu as le droit d'être jaloux de Patrick pour qui j'ai réellement affiché mon côté FAN CLUB ) mais en fait c'était une évidence que tu finirais,c'était même une évidence que tu finirais le premier, ....

La chute, le truc qui ne doit jamais arriver, qui hélas n'arrive pas qu'aux autres,....
Cette chute qui nous a mis à terre avec toi quand on l'a appris....
On s"en est remis car elle est sans trop de gravité, à toi de faire comme nous et d'être soulagé que ce ne soit pas plus grave...

Mon Bridou la vie continue et on tient là l'essentiel !!!!!

encore merci pour tes initiatives un peu dingues, on attend déjà les suivantes pour replonger dans ce monde extraordinaire que tu nous fais découvrir à chaque nouvelle aventure

Car pour ce qui est de mon côté "bénévole", je dois dire que je prends mon pied dans ces organisations où on fait de si belles rencontres du côté d'une certaine rue de l'Oranger, ou sous une tente entre un plat de pâtes et le remplissage de bidons...et que dire de cette ambiance hors normes qu'il y a entre nous....juste magique !

Après avoir fait un petit résumé sur le blog de mon club le VC Soultzia, je me lance dans un récit un peu plus long et plus détaillé de cette fantastique aventure Trirhéna 1000. Je le fais ici car je me suis rendu compte pendant les semaines précédentes qu'évoquer le fait de participer à une course de 1000 km n'avais pas beaucoup de sens pour certaines personnes. Ce récit sera donc pour vous mes compagnons d'aventure, pour vous les bénévoles du CCK, pour vous les organisateurs, pour les curieux et ceux qui veulent un jour faire partie de l'aventure Trirhéna. Je vais commencer ce récit en remerciant Christophe Grandjanin qui m'a parlé de cette épreuve le 31/07/2016 après notre escapade sur les pentes du col du Grand St Bernard. Je lui avais humblement répondu : "C'est un peu trop pour moi, on va commencer par le tour du Mont Blanc, on verra après. En tout cas faut être un sacré guerrier pour se lancer dans l'aventure." Qu'est ce qu'il avait pas fait ce Cégé, le Trirhéna était devenu une obsession, pas un jour je n'étais pas sur le site à étudier le parcours, m'imprégner des difficultés, je n'osais même pas en parler à ma femme de peur qu'elle me mette un cadenas sur mon vélo. J'ai également pu lire quelques récits de cette aventure et surtout celui de Cricri le cyclo. Hasard du calendrier, l'édition 2017 à lieu en plein pendant mes jours de repos, j'ai juste la nuit du 01/08 à poser en congés. Je me suis plusieurs fois dis "non c'est trop, tu n'y arriveras pas" et pourtant j'en avais envie, je voulais faire un truc énorme. Depuis ce début 2017 j'ai lu tout ce que je pouvais trouver sur Pascal Bride, sacré bonhomme, il a le même âge que mon père et un palmarès de fou, sans parler de sa pratique exclusive du cyclisme. Faire 200 km ne m'a jamais effrayé mais lui il s'enchaîne 2 fois 300 km sous la pluie en ce début de saison pour se rendre dans sa famille ! Je dois bien l'avouer maintenant mais Pascal était devenu pour moi un modèle j’étais très admiratif et j'avais envie de faire du vélo comme lui. Je le rencontre enfin lors de ce BRM du 06/05. Quel enthousiasme et quelle sympathie, Pascal et sa femme Vanessa sont vraiment des gens fantastiques, ils te mettent de suite à l'aise. Ma femme qui a fait voiture balai suite à mon DNF sur ce BRM m'en dira tout autant. Sans vouloir m'étendre sur ce BRM, eh bien oui c'est un échec cuisant pour moi ; mon premier abandon depuis je sais même plus ! Et cet abandon sera primordial dans ma préparation au tour du Mont Blanc et au Trirhéna car la remise en question fût si importante que j'ai surtout préparé mon mental à mes jambes. Et ce 15/07 à 5H00 du matin j'avais tout dans la tête, départ de ce qui était pour moi le St Graal cyclosportif : Le tour du Mont-Blanc. J'avais préparé cette épreuve comme jamais, 8 ans que je rêvais d'être au départ et pour une fois aucun objectif de temps, de moyenne je voulais juste être finisher et c'est tout ce qui comptait. Ce défi s'étant bien passé, l'objectif atteint j'ai carte blanche pour m'inscrire au Trirhéna. Quelques semaines avant cela j'avais rencontré Pascal chez AS Bike et lui avait annoncé mes intentions. Avec son enthousiasme naturel il m'avait dit "Mais oui, il faut venir. Mais attention c'est costaud quand même". Tu m'étonnes c'est lui qui a tracé le parcours ... J'en profites pour lui demander quelques conseils et surtout au niveau de l'équipement lumineux car je sais que ma petite Lezyne sera trop juste. Début Juillet j'ai enchainé 3 jours de longues distances soit 60% du Trirhéna et j'ai un peu reconnu le parcours, en Suisse et en Allemagne. J'avais une bonne récupération et c'était de bonne augure pour s'engager dans une longue épreuve. Le sommeil ne sera pas un problème pour moi, je travail en équipe alternante et j'ai l'habitude de faire des 24h00 sans dormir, de travailler la nuit et j'encaisse bien (mais je sais également me reposer - très important). Pas mal de désistements avant le jour J, je suis l'un des derniers inscrits et j'aurais le dossard 12 qu'un autre participant a laissé. Merci Vanessa de m'avoir attribuer ce dossard porte bonheur, je suis même allé jusqu'à ne pas réserver la médaille pour que le mauvais œil ne soit pas sur moi. Maintenant j'attends le jour J avec impatience et appréhension.

Dernier préparatifs, les 4 sacs pour le bag drop. C'est tellement l'inconnu que je ne sais même pas à quelle heure je serais à chaque poste, j'ai du mal à me projeter car je me suis promis d'y aller cool, un seul objectif : finisher. Le parcours passe devant chez moi au km 300 et j'ai prévu de prendre une douche, de me changer et de me masser (Arnica + gaulthérie sur les conseils de ma chiropraticienne) ; faire un petit bisous à ma femme et peut être manger un morceau. Dans mes 4 sacs je mets un peu la même chose : des sacs de poudre pour la boissons énergétique, des ampoules de plasma marin (encore un truc de ma chiropraticienne), des barres énergétiques, une bouteille de coca, de l'huile de massage, un sous maillot, un cuissard et une paire de chaussettes. Je charge un peu plus mon sac pour Chatenois avec une batterie de rechange pour mon phare avant, des chargeur de batteries, des affaires pour la douche, un short et T-shirt pour me mettre à l'aise.

J'ai également bien transformé mon Venge, à la base un vélo conçu pour la vitesse et l'aérodynamisme, si les gars de Specialized savaient ils s'écrouleraient de rire ! Sacoche à l'avant (B-twin, 1.5L), sacoche à l'arrière Apidura 9L étanche prêtée par Cégé (Merci), petite lampe (2000 lumens quand même) sur son support monté au niveau du frein et la batterie sur le tube horizontale. J'arrive même à caser ma Lezyne dans un creux à l'arrière top intégré aérodynamisme respecté (mdr). Mon habituelle Lezyne avant sera sur mon casque en secours ou au besoin si j'ai un problème pendant la nuit.

Mercredi 05/08 c'est le jour J. Réveil à 5H00, la nuit a été bonne, je prendrais le petit déjeuner au CCK rue de l'oranger à Kingersheim. Je suis accueilli par Pascal, Vanessa, Estelle (qui déborde d’enthousiasme), Gilles et les bénévoles du CCK.
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Je signe la liste des aventuriers et reçoit le sac d'accueil et la fameuse bouteille cuvée Trirhéna. Je dépose mes sacs pour le bag drop

et profite du petit déjeuner qui nous est offert. Aurore s'assure que je ne manque de rien, ils sont extraordinaires ces bénévoles, c'est vraiment une autre ambiance que dans une cyclospsortive.

Il est temps de retourner à ma voiture pour préparer ma monture, Pascal me rejoins et constate la customisation du vélo, on en profite pour échanger et je le remercie pour ses conseils et le temps qu'il a pu me consacrer, je précise ici qu'il répond toujours et bien volontiers aux questions qu'on lui pose et aux conseil qu'on lui demande. Il me confie n'être pas encore dans la course et avoir un œil sur l'organisation bien qu'il a délégué cette charge à Vanessa.
Je suis maintenant tout prêt et patiente dans la salle, dans quelques instant le maestro nous fera le briefing. Il en profitera pour remercier les bénévoles et Poucet qui a pris une grosse part dans l'organisation du Trirhéna. Pascal passe en revu les principales difficultés mais nous fait également ses recommandations concernant le roulage de nuit et la présence de gibier principalement du côté vosgiens, il nous met en garde contre un autre gibier qui sévit de jour en Suisse : le piétons. En effet les helvètes ont pour habitude de traverser sans trop regarder et surtout d'avoir une priorité totale. Nous voilà prévenu. Tous les autres conseils sont bon à prendre et j'écoute attentivement le briefing. Il présente également le doyen des participants : Alain Berrux 69 ans et le plus jeune, ce sera moi avec mes déjà 36 ans. Il en profite également pour préciser que je suis novice sur ce genre d'épreuve avec à mon actif la seule réussite du tout du Mont Blanc de seulement 330 km. Autant dire qu'à ce moment il n'y a pas grand monde pour parier un billet sur ma présence à l'arrivée.
Briefing terminé, un dernier pipi de la peur et nous nous regroupons à l'extérieur pour attendre le départ. C'est dingue pour une fois ça ne pousse pas dans le sas de départ personne qui cherche à te gruger ta place alors que le départ n'est pas encore donné, pas déjà le palpitant à 200, non on en profite pour faire connaissance, discuter avec son voisin, regarder les bricolage de chacun pour emmener tout le barda ou encore j'admire les chaussures découpées sur l'avant de mon voisin.

Il est 8H00, c'est le départ, 34 participants à se lancer sur les 1005 km, 17 000 m de dénivelé et 44 cols répertoriés au club des 100 cols.

Vivement la suite....
Merci Régis

La route nous est ouverte par Vanessa et la Bridoumobile, l'allure est régulée par des capitaines de route du CCK, ils nous sécurisent les intersections Pascal ferme la marche et fait serre file, vraiment top cette organisation, merci à tous. Une fois dans le Sundgau nos capitaines de route nous laissent filer seuls sur la route de notre défi.

J'en ai profité pour discuter avec Dominique Myotte Duquet et je comble un petit trou à la sortie de Heidwiller pour me retrouver aux côtés de Valex et ses magnifiques surchaussures rose. Il me confie n'être pas en forme suite à une mauvaise nuit passée au camping et dérangé par les orages. Valex c'est mon héros du récit de Cri-cri et je tenais à échanger quelques mots avec lui. Si vous le chercher il est toujours en train de faire le clown, et mettre l'ambiance. Le premier tronçon nous mènera au poste ravito de Chatelat, il fait 194 km et 3100 m de dénivelé. Lors de cette épreuve j'ai toujours résonné par étape d'environ 100 km. Pour moi c'est à peu près ce que je fais tous les jours donc dans ma tête 100 km, 5 heures (oui je pars sur une moyenne de 20 km/h), 3 à 4 bidons et un coca ! Et au bout de 2 étapes c'est déjà le ravito. C'était ma manière de gérer mon effort et cela à marcher, je ne dis pas que c'est la meilleure mais le parcours passe bien comme cela. Jusqu'au pied du col de Montvoie l'allure est bonne et presque trop rapide par rapport au menu qui va suivre, nous sommes un groupe de 6/8 coureurs et j'en profite encore une fois pour discuter avec Pascal et prendre quelques infos. Nous nous arrêtons à une fontaine pour faire le plein mais aussi une petite vidange, Jean Marie Landherr me questionne sur mon club et mes performances à l'Alsacienne cyclosportive. Je les laisse tous filer dans cette première ascension et décide de faire la suite à mon rythme. Dans ce premier col je rejoins Yvan Luchini, il ne descend pas très bien et je lui prends plusieurs longueurs à chaque descente. Nous arrivons tout de même à faire un peu de route ensemble et l'on s'arrête pour le contrôle de Trevilliers photographier nos bicyclettes devant le panneau. Il y a plusieurs groupes à ce moment là et l'on est pas très loin les uns des autres. La chaleur de cet après-midi nous réunis aux abords des fontaines. Certains craquent et s'arrêtent déjà au bords de la route. J'apprendrai plus tard que cette première partie aura vu l'abandon de 7 ou 8 coureurs ! Un petit passage en France et nous revenons en Suisse par Goumois et la montée des singes ! Quel plaisir d'y retrouver Aurore venu nous encourager, elle est tout sourire devant une magnifique cascade. Jacky nous attends plus haut pour nous spoter, un super souvenir. J'ai eu beaucoup de plaisir à vous voir à ce moment.

Je fais maintenant route avec Norbert Dietz qui souffre lui aussi de la chaleur et s'arrête de temps en temps à l'ombre d'un arbre. Norbert parle un français excellent et je n'ai pas besoin de parler la langue de Goethe, il m'impressionne par sa force et par l'enclume qui lui sert de vélo il est vraiment fort et j'apprécie beaucoup nos petites discussions. Un coup de chaud dans va l'obliger à s’arrêter et je continue ma route seul en direction du Chasseral. Je finirais tout de même par rattraper de nouveaux compagnons avec qui je traverse St-Imier, Mickael Felber ou encore Gerhard Samastur. Petit moment d'hésitation à la sortie de la ville, il y a 2 traces sur le GPS, alors tout droit ou à droite, la machine me dit à droite et je me plie à ces ordres ; là je me dis que j'aurais du encore mieux étudier mon itinéraire. Mais c'est belle et bien partie pour l'ascension du Mont Chasseral. Dans les derniers km je croise Pascal qui fait route en sens inverse, il me salue, je pense alors qu'il va au secours d'un concurrents en détresse. Arrivé au col je croise Jean-Marie et Peter qui me saluent et je comprends que nous descendons par le même chemin d'où les 2 traces à St-Imier. En route pour l'antenne qu'il faudra photographier pour le contrôle je rattrape Marc Delage avec qui je partagerais l'aventure plus tard quand je suis à nouveau encourager par Aurore et photographié par Jacky. Que cela fait du bien de vous voir et de vous entendre nous encourager.

J'arrive à l'antenne qui se dresse majestueusement sur le bout de la montagne, la vue est splendide, dommage qu'il y ai un peu de brume. Je paparazze ma monture

avant de repartir vers ce sacré photographe de Jacky qui me prends en plein excès de vitesse, un petit coucou et j’espère vous revoir très vite.

C'est parti pour une belle descente mais j'avais promis à Pascal de ne pas faire de KOM en descente. D'ailleurs dans mon principe de gestion de l'effort je ne pédale pas pendant les descentes je me contente de piloter ma bécane et de prendre de belles trajectoires comme je sais le faire et c'est tout aussi efficace. Je salue au passage tous les autres concurrents que je croise dans la descente. A la sortie de St-Imier c'est vers le col du Mont Crosin que je me dirige je suis seul et je le resterai jusqu'au ravito. Bizarre lors de cette ascension je croise 2 autres participants, me suis-je trompé de route ? Je suis mon GPS qui m'assure que suis dans la bonne direction, il ne reste plus que quelques km et une belle descente pour arriver au poste de Chatelat. Je devrais tout de même m’arrêter chez l'habitant pour remplir un bidon, ce dernier n'en croyait pas ses oreilles quand je lui ai dit le chemin qu'il me restait à faire. Km 194 Chatelat, à la sortie du village, sur la gauche, comme une oasis en plein désert, 3 bénévoles du CCK vous attendent et vous accueillent comme un héros. Je ne peux leur faire que mon plus beau sourire et leur communiquer ma joie d'être là et de les voir. Je suis relativement frais car je n'ai jamais forcé l'allure, j'essaye vraiment de gérer au mieux mon effort et jamais je n'ai été autant en forme après 200 km !

Jean-Marie et Peter ont fini de se ravitailler et me demande si je veux les accompagner, je veux être sûr de ne pas faire d'erreurs et décline l'offre préférant prendre le temps de souffler et de me ravitailler, tout ce que je veux c'est être finisher ; alors n'allons pas trop vite en besogne. Les bénévoles s'occupe de moi comme un prince, on me prends mon vélo, je m’assois et l'on m'assure un service 3 étoiles. On ne m'avait plus bichonner comme cela depuis longtemps. Coca, eau pétillante, salade de riz, saucisson, pizza, je suis plus salé que sucré sur ces ravitos mais croyez moi il y en avait tout autant du côté sucré.

Je récupère mon sac pour me ravitailler en BCAA, glutamine, magnésium, calcium et plasma marin. Je récupère mes sacs de poudre énergétique, mon coca et les barres énergétiques qui sont horribles à manger ; je n'en mangerai d'ailleurs que 4 sur les 8 que j'avais prévu pour toute l'épreuve. Après un bon moment d'attente arrive enfin d'autres coureurs, Marc Delage a du s’arrêter en chemin pour se ravitailler car il a eu un coup de moins bien et il a payé cher son ravitaillement (vive la Suisse).
Après un peu plus d'une demi-heure de pause je repars en direction du Scheltenpass et du Passwang qui sera le prochain point de contrôle. Je fais route avec Mickael Felber et je déploie tout mon talent dans la langue de Goethe pour faire la conversation. Pas question en revanche de faire la causette dans les difficultés au programme. Pascal nous a déniché de beau coin mais il faut les mériter car les pentes sont raides. On croisera même encore à cette heure tardives des ouvriers travaillant à la réfection de la chaussée avec en prime les encouragements du marteau piqueur ! Pétard ça casse les oreilles ce truc. Au Passwang je me ravitaille, je profite de la poubelle sur le parking, j'immortalise l'entrée du tunnel et mon compagnon de route.

Il part un peu avant moi et je ne le rattraperai que dans la descente du Challpass. A la sortie de Laufen avant d'attaquer le Challpass je m'équipe pour la nuit, je mets mon gilet fluo, allume mes lampes (j'ai retardé au maximum leur allumage car je n'ai jamais testé la durée dans certains modes). En théorie j'ai pour 11H de lumière à l'arrière et 10H à l'avant. Lorsque j'ai rattrapé Mickael je lui explique que je vais m’arrêter chez moi pour faire une pause, il me dit qu'il en fera de même demain car il habite dans la région de Freiburg et le parcours passe aussi devant chez lui. Nous allons donc de Leymen à Niffer en passant par mes routes d'entrainements. Sauf que je ne les ai jamais faites de nuit. J'adore rouler de nuit c'est vraiment particulier, il y a d'abord ce calme, puis cette douceur mais aussi cette ambiance particulière. A Niffer je laisse Mickael, je lui souhaite bonne route et pourquoi pas à plus tard, oui pourquoi pas !

Je rentre chez moi, embrasse ma femme qui est déjà au lit (il est minuit) je la rassure sur mon état de forme, à ce moment là tout va très bien. J'en profite pour prendre une douche, me masser, me changer et même vider un peu ma sacoche car je suis confiant pour le temps à venir. Donc exit les jambières le coupe-vent et l’imperméable. Au moment de manger je n'ai pas trop faim mais craque devant la salade de haricots du jardin et un verre de coca (zéro malheureusement je n'ai pas fait le plein de vrai). Puis je suis pris d'un petit malaise qui m'oblige à regarder le trou de la cuvette. Rien ne sortira mais je passerai 10 minutes allongé sur le dos profitant du rafraichissement que m'offre le carrelage de ma salle de bain. Je profite de cette anecdote pour dire que je suis resté nu pendant cette période de repos chez moi, cela fait du bien de ne plus être dans ces habits de vélo qui compriment un peu. Rassuré vous aucune voisine n'a pu se régaler du spectacle les volets étaient baissés !
Je me suis refait la cerise, je fait un dernier bisous à ma femme et repars sur la route un peu après 1H00 du matin. Je crois que j'ai bien fait de ne pas chercher à dormir car je ne me serais peut-être pas réveillé avant 10H00 le lendemain ! Et puis je suis un peu excité à l'idée de rouler de nuit. Je passe le contrôle de Hombourg à 5 km de chez moi, j'y croise Urbain qui n'arrive pas à faire sa photo et je lui propose de la faire pour lui. Il me dit préférer rouler seul mais il galère pas mal avec son GPS qui n'affiche pas la carte dans le bon sens et l'oblige à "jardiner". Le parcours mène en Allemagne en passant par Neuenburg, pas beaucoup de nouveauté pour moi, jusqu'à Feiburg je connais le parcours par cœur. Seule la montée de Lipburg sera une découverte dure mais agréable. D'ailleurs toute cette partie allemande sera terriblement dure et encore la voirie allemande nous a fait cadeau de la montée du Hochblauen. En effet il y a quelques jours j'ai voulu faire cette montée et j'ai découvert que la route était barrée, je l'avais signalé à Pascal l'obligeant à revoir la route initialement prévue. Arrivé au Sallneck quelques gouttes de pluie font leur apparition et l'âne trop confiant que je suis a laissé l'imperméable à la maison. Je sais que j'ai le temps et je laisse passé l'averse en attendant sous une grange. Je repars trop vite et rattrape le nuage dans la descente - grrr je ne suis vraiment pas un fan de la pluie. Je m'arrête à nouveau à Kleines Wiesenthal et laisse passer le plus gros de l'averse à l'abri d'un garage. Je vois un autre participant plus téméraire, c'est Urbain qui fait sa route tout seul. Je reprends la route quand l'averse se calme, je sais que la suite n'est pas facile avec le clou de ce tronçon : la montée de Pfaffenberg. Elle est à 9 km du ravito alors elle passera bien, au moral.

J'arrive à Schönau au terme d'un tronçon de 197 km et 3700 m de dénivelé. Il fait un peu humide mais il y a une équipe de bénévoles dont le président du CCK prêt à vous remonter le moral. J'avale tout ce que l'on me propose, de la quiche, des pâtes, un potage, miam. J'évite de faire l'erreur de me goinfrer et j'arrête quand la sensation de faim me quitte. Il faut dire que ce n'est pas une habitude chez moi car je suis un vrai goinfre et j'arrête de manger quand j'ai mal au ventre tellement il est tendu ! Je prends bien sur mon cocktail de compléments alimentaires et vide mon sac du ravitaillement prévu pour la prochaine étape. Une tente est dressée au bout du parking et c'est un lit de camp et une bonne couverture qui m'attends. Je règle mon réveil pour 1H30 de repos et entre rapidement dans un sommeil aussi profond que réparateur. Je me réveille suite aux bruit des voitures qui passe non loin de là et parce que ça bouge autour de moi. jean Pierre Cellier et Marc Delage m'ont rejoins sous la tente, il n'arrivent pas à dormir et s'apprêtent à repartir. Patrick Hetzlen complète le quatuor que nous allons formé pour rouler en direction de Chatenois terme de ce 3e tronçon long de 207 km et 3400 m de dénivelé. Mais avant de rentrer dans le fief de Poucet il va nous falloir passer des montagnes terribles à l'image du Schauinsland par le hameau de Stohren et ses 4 km à 15%. J'en bave déjà d'habitude avec mon 34x25 et 50 km dans les pattes alors là après plus de 400 km et à peine un 34x28 (capacité max de mon dérailleur AR) je n'arrive même pas à monter assis. On monte chacun à son rythme et l'on s'attend lorsque la pente est plus calme. Nous avons même le temps de nous prendre en photos.

La suite !!!!!

En tout cas, un réel plaisir de te lire !!!!

Donc je réitère : LA SUITE !!!!!!

Précédemment dans la montée du WiedenerEck j'ai pu faire la connaissance de Patrick qui est avec Pascal et moi "un régional de l'étape". Je le connais de Strava et j'ai déjà vu son nom comme finisher de l'Alpenbrevet parcours platine, épreuve à laquelle je suis inscrit pour fin août. Je sais de strava que Patrick roule beaucoup et je commet l'impair de lui demander s'il est actif ou en retraite ! La bourde, c'est qu'il n'a que 53 ans le jeune homme et les cheveux gris ce n'est que pour renforcer son charme auprès des dames. Estelle ne rate d'ailleurs aucune occasion pour se faire prendre en photo avec le bel homme comme ici lors de ce fameux tronçons lorsque nous passons non loin du Kaiserstuhl.

Patrick est un compagnon d'aventure très agréable, calme, serein, expérimenté, il ne s'affole pas et gère très bien son aventure. Marc Delage du team cyclosportissimo est parti un peu vite et je l'avais rejoins en haut du Chasseral, il s'accroche bien et ne commet pas la faute de vouloir rouler trop vite. nous l'attendons au sommet de chaque bosse, mais il n'est jamais loin. Il a de grandes qualités physique et tout comme Patrick il a de l'expérience. Il a beaucoup d'enthousiasme, voyez ce sourire qu'il nous fait lors de la dernière ascension du côté allemand.

Mon troisième compagnon avec qui je ferais la route jusqu'au bout c'est Jean-Pierre Cellier. Il est impressionnant de force, il tire un braquet de titans, n'importe qui choperait des crampes au bout de 10 km mais pas lui. Il a déjà fait Paris-Brest-paris et je pense qu'il est de loin le plus fort d'entre nous. Il mène d'ailleurs souvent le groupe sans se désunir ni rien demander en retour, c'est une vrai force de la nature. Le voilà dans la descente du Chasseral et sans les mains s'il vous plait.

J'oubliais de préciser que Jean-Pierre descend comme Nibali, autant vous dire que l'on était fait pour s'entendre.
Notre groupe s'entend à merveille et une fois passé les plus grosses difficultés c'est à la recherche d'une boulangerie que nous nous lançons. Jean-Pierre n'est pas fan des pistes cyclables allemandes et seul un camion finira par lui balancer un coup de klaxon. Ils sont quand même sympa ces automobilistes allemands. A la faveur d'un magasin Penny markt nous trouvons une boulangerie attenante. Miam les bonnes gourmandises allemandes, je me fait plaisir avec un bretzel gratiné tomates et herbes et un sandwich à la salade de saucisses dont nos amis d'outre-Rhin ont le secret. Je me rafraichit bien sûr de la boisson magique, un coca-cola. J'abandonne mes amis dans la boutique car je n'en peux plus il faut que je reprenne des forces. Heureusement que Patrick est resté avec nos 2 amis pour assurer un minimum de traduction. J'étais pas sympa sur ce coup et je me rend compte aujourd'hui en écrivant ces lignes de mon attitude égoïste à ce moment là (pardonnez moi mes amis). Marc en franchissant la porte fait un pas en arrière et préfère rester dans la boutique climatisée. Ils m'appellent bientôt pour les rejoindre, des places s'étant libérées. La pause repas est vraiment salutaire et avantage de l'Allemagne pas trop chère. On s'arrêtera un peu plus tard avant le contrôle de Finsterbach pour éviter l'orage et la pluie qui menacent devant nous. La petite boucle au dessus de Freiburg est un peu usante, cela ne monte pas vraiment franchement, cela ne descend pas beaucoup plus non plus mais le paysage est sympa et l'on arrive bientôt au pays du Kaiserstuhl. Quelle surprise au détour de ce virage de voir les CCK venus encourager les guerriers qui passaient par là. Aurore, Estelle et Jacky se sont fait une petite sortie dans les environs à la recherche des forçats du Trirhéna. Et qu'est ce que cela fait plaisir, d'un coup on n'était plus des cyclistes anonymes mais des héros. Jacky nous prend en photo à la volée super ! Et j'ai encore fière allure.

Pourtant plusieurs douleurs commencent à m'envahir, j'ai mal aux mains, et surtout aux fesses et je me pose la question sur la suite de mon aventure avec de telles douleurs. C'est là que l'on entre dans une phase de test mental. La douleur est là mais il faut avancer. Avec mes compagnons d'échappé nous en finissons avec l'Allemagne en franchissant le pont à Marckolsheim. Cap sur Chatenois. Un vent de travers essaye de freiner notre progression mais cela est sans compter sur notre cohésion et nos 4 mentals. Quand je vous dit que mes camarades sont fantastiques c'est parce que chacun roule et fait une part de travail pour retrouver Poucet. Ce bout plat est usant mais nous arrivons à Chatenois avec un vent devenu favorable sur le début de la route du vin.

Tits a écrit :

Quand je vous dit que mes camarades sont fantastiques c'est parce que chacun roule et fait une part de travail pour retrouver Poucet. Ce bout plat est usant mais nous arrivons à Chatenois avec un vent devenu favorable sur le début de la route du vin.

Super le CR ! On attend la suite !