Hamster Classique #4
Espèce emblématique de la région, le grand hamster d'Alsace est en danger critique d'extinction. Il paraît que ce petit rongeur est un animal solitaire. L'épreuve éponyme organisée par Nicolas Schaeffer avec sa compagne Anais et le soutien des Randonneurs de Strasbourg n'a rien a voir avec le plan de réintroduction en cours et s'affiche plutôt comme l'antithèse du triste constat conséquence de l'urbanisation galopante. Organisation confidentielle a ses débuts la Hamster Classique s'est imposée comme un modèle dans le petit monde de ce que l'on nomme aujourd'hui le bikepacking. Je n’aime pas ce mot, encore un bidouillage franglais qui s’est incrusté dans notre vocabulaire. Mais bon, il faut bien se mettre à la page . Et pis si je parle de vélo sacoches les d’jeunes ne vont rien comprendre. Et faut bien reconnaitre qu’ils étaient largement majoritaires dans le peloton des hamsters.
Sur un format raisonnable le parcours proposé chaque année demeure néanmoins un sacré défi à relever. C'est une belle porte d'entrée vers l'aventure au long cours, quand la convivialité est plus importante que la performance pure. C'est bien sur Nicolas qui exprime le mieux la philosophie de la Hamster Classique : "gravir un col ou atteindre le sommet d'une montagne, c'est le plus beau moyen de se surpasser : on ne roule pas pour être meilleur que les autres, on confronte son mental à la longueur du trajet et aux difficultés rencontrées en chemin".
Après une édition 2021 exclusivement française pour cause d'incertitudes liées au covid, le programme 2022 est revenu a son principe originel : un départ depuis les cycles Manivelles à Strasbourg, six points de contrôle placés au sommet des montagnes avec un aller par la Forêt Noire, le retour coté vosgien et l'arrivée à la Brasserie Mercière de Cosswiller. Entre ces passages imposés le parcours est libre, représentant environ 400 km et 6500 d+ en version optimisée et a boucler dans un délais de 36h pour mériter le bel écusson finisher.
J’avais initialement projeté de me rendre au départ à vélo, comme l’an passé. Mais avec l’accumulation de grosses épreuves ces dernières semaines je n’ai pas hésité longtemps quand Bridou m’a proposé de partager la soirée du Vendredi soir au Formule 1 le plus proche du départ. Ça fait bien longtemps que nous n’avions pas eu l’occasion d’une bonne discutaille en se gloutonnant une assiette kebab. Par contre la nuit ne nous laissera pas un souvenir impérissable, sortis du pays des rêves par une altercation entre des clients excités et le gardien de nuit, nécessitant l’intervention de la police … Bref, un petit déjeuner plus tard il était temps de rejoindre le point de rassemblement des aspirants hamsters à quelques hectomètres de là. Ambiance très détendue, formalités réduites au minimum, plaisir de serrer des louches et de faire des bises aux amis / amies retrouves. Les photographes s’en sont donné a cœur joie avant que Nicolas ne libère la meute par groupes d’une vingtaine de riders, un peu après l’horaire officiel (normal).
Je suis parti avec le premier paquet, rapidement décroché par les aléas urbain et pas mécontent de trouver le tempo moderato qui convient a ma petite cylindrée. J’ai vu remonter les groupes de costauds, Bridou un peu plus tard et enfin le duo Bretzel Alex alors que nous attaquions les sévères premières rampes du Zuflucht . Plan logistique un peu a l’arrache pour les deux gaillards, Laulau pourtant équipée de sa magnifique sacoche souvenir de Normandie (voir l’épisode "Bretzel et Poucet chez les normands") nous a même fait le coup du sac Intermarché oublié dans la bagnole a deux minutes du départ …