De l'info économique sur le vélo. 12% + cher pour les "Routes"


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Pat à. C.
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Date du message : vendredi 20 juin 2003 à 09h18


Les Echos du 20 juin 2003

DEUX-ROUES

Vélo : le soleil et les grèves font repartir le marché

Après trois années médiocres, les ventes de bicyclettes ont augmenté de plus de 12 % depuis le début de l'année. Un essor lié aux grèves, à une météo souriante et aux promotions d'Auchan et de Carrefour.

Pierre Rudnicki se frotte les mains : « Depuis trois mois, les ventes explosent ! » Au magasin Go Sport de la porte de Châtillon, à Paris, dont il est l'un des responsables, « les gens ont commencé à affluer au rayon vélo à partir de mars, avec le beau temps, explique-t-il. Et depuis les grèves, ça n'arrête pas. Ils demandent des rollers, ils nous apportent leurs vieux vélos à réparer, mais surtout, ils en achètent des neufs. On a triplé nos ventes. Les antivols et les pompes partent également très bien, de même que les casques, que nous conseillons systématiquement de prendre ».

Go Sport n'est pas un cas isolé. A la fin avril, avant même le développement des grèves dans les transports, le marché français affichait une hausse en volume d'au moins 12 %, selon le Conseil national des professions du cycle. Un essor lié à une météo souriante, mais aussi aux promotions d'Auchan et de Carrefour. Profitant de la baisse du dollar, monnaie d'achat des importations, les deux enseignes ont proposé en début d'année plusieurs dizaines de milliers de vélos d'entrée de gamme à partir de 59 euros pièce, alors qu'en France, les cycles se vendent en moyenne 245 euros, soit 4 fois plus cher.

« Sur l'année, cette hausse pourrait permettre au marché de retrouver son niveau de 2000 », espère Alain Goetzmann, le président du Conseil national des professions du cycle. Ce printemps marque en effet une rupture après trois années médiocres. En volume, les ventes de bicyclettes avaient fléchi de 2 % en 2000, puis chuté de 14 % en 2001. L'an dernier, elles n'ont regagné que 2 %, à 3 millions de vélos. En valeur, la progression a été un peu plus forte (+ 4 %), portant le marché total des cycles et accessoires qui y sont liés à 1,2 milliard d'euros.

Rendez-vous avec Raffarin
Pour conforter la reprise du marché, les professionnels aimeraient un coup de pouce du gouvernement. Ils demandent en particulier la nomination d'un « monsieur Vélo » pour conduire une politique volontariste en la matière, et une baisse de la TVA. Le Comité de promotion du vélo doit plaider sa cause aujourd'hui même auprès de Jean-Pierre Raffarin.

L'an dernier, le secteur a été tiré par les VTC (vélos tout-chemin) et les vélos de course, deux types de produits dont les ventes ont grimpé de respectivement 7 % et 4 % en volume, alors que les VTT, qui constituent le gros du marché, ont, eux, stagné. Du coup, les distributeurs ont pu augmenter de 12 % les prix des vélos de course.. « On sent un engouement des consommateurs pour tout ce qui aide à garder la forme, analyse Alain Goetzmann. Le vélo se pratique désormais dans des couches sociales au pouvoir d'achat de plus en plus élevé. »

Les principaux bénéficiaires de ce redémarrage ? Ce sont d'abord les fabricants étrangers, dont les exportations vers la France ont grimpé de 14 % l'an dernier. Champions du genre, les Italiens. En un an, leur part du marché tricolore est passée de 13 % à 23 %. Désormais, un vélo importé sur deux est italien, ce qui laisse loin derrière leurs concurrents de Taiwan et d'Espagne.

Côté distribution, ce sont les grandes surfaces spécialisées, essentiellement Décathlon et Go Sport, qui ont le plus profité du mouvement. Continuant leur ascension, elles captent à présent 35,5 % du marché en volume, et 32 % en valeur, contre 51 % pour les détaillants spécialisés et 17 % pour les grandes surfaces alimentaires.

Pat à Caisse