Dans l'esprit de Jacky Chevaux


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Denis A.
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Date du message : jeudi 2 décembre 2010 à 08h28


Rétrospective de l'artiste avec Ansel, Bruetschy, Carrey, Decaux, Decko, Dreyer, Geiger, Kempf, Latuner, Montanaro, Steffan, Tavernier et Widmaier.

Vernissage le vendredi 3 décembre 2010 à partir de 18h.30 au Musée des Beaux-Arts 4, place Guillaume Tell à Mulhouse. Exposition jusqu'au 23 janvier 2011. Entrée libre.

Pour tous ceux qui auraient quelques accointances pour les arts plastiques, la peinture notamment. Certains vont adorer et d'autres vont trouver détestable cet accrochage ultra kitsch.

Jacky Chevaux était un homme adorable et un artiste emblématique. Il nous a quitté il y a quinze ans ; il était encore bien jeune.

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Denis A.
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Date du message : dimanche 5 décembre 2010 à 10h33


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Denis A.
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Date du message : mercredi 8 décembre 2010 à 08h42


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Date du message : jeudi 9 décembre 2010 à 12h41


Denis,
En lisant "Le rideau", de Milan KUNDERA, je prolonge ce que tu dis, à savoir que, à l'instar d'Arthur RIMBAUD, "Il faut être absolument moderne". Quand tout un chapitre (du Rideau), intitulé "Kitsch et vulgarité", "... est né à Munich au milieu du XIX° siècle et désigne le déchet sirupeux du grand siècle romantique... depuis longtemps, le kitsch est devenu un concept très précis en Europe centrale, où il représente le mal esthétique suprême... Ce n'est qu'en 1960, donc cent ans après son apparition en Allemagne, que ce mot a été utilisé en France pour la première fois... en 1974, (le traducteur) des textes d'Hannah ARENDT se sent obligé de traduire le mot "kitsch" par "art de pacotille" rendant ainsi incompréhensible la réflexion de leurs auteurs...
Je relis Lucien Leuwen de STENDHAL... et je me demande : quel est le mot qui exprime le maximum de réprobation esthétique comme la notion de kitsch l'exprime pour moi ? Finalement, je trouve ; c'est le mot "vulgaire", "vulgarité". "Mr Du Poirier était un être de la dernière vulgarité et qui semblait fier de ses façons basses et familières ; c'est ainsi que le cochon se vautre dans la fange avec une sorte de volupté insolente pour le spectateur...".

Ainsi Soit-Il !

Un bain de jouvence, à défaut de "douche". Encore que, prise dans cette "Petite Camargue", je ne me sens nullement dépaysé.

Reste que, promis-juré, si mon emploi du temps n'affiche pas complet, j'y jetterai bien un œil ; celui d'Abel... de la con... science !

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Denis A.
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Date du message : vendredi 10 décembre 2010 à 18h54


Robert, comment ne pas penser aux dictionnaires éponymes petits ou grands ? Tu as un prénom prédestiné à l'utilisation exacte de noms usuels ou savants, propres ou communs – tu es le petit Robert du CCK.

Kitsch est d'utilisation relativement récente et tu le précises à juste titre. J'en avais gardé pour moi-même la définition du philosophe, spécialiste de l'image, Jean-Luc Nancy : Le kitsch comme une esthétisation des lieux communs. Le kitsch historiquement est un mouvement artistique viennois du début du vingtième siècle dont les ingrédients sont le panthéisme, l'extase et la mystique.

Souvent ce mot revient sous la plume des critiques de l'art contemporain. Il désigne la grandiloquence, le vide de toute pensée, l'utilisation de formes empruntées à une imagerie puérile, … L'exposition actuelle au Château de Versailles de Takashi Murakami en est un exemple. Le kitsch c'est ici l'événement au détriment du regard.

Dans l'exposition Jacky Chevaux je suis critique quant à l'accrochage. Chaque tableau semble, sur ces cimaises, faire office de relique plutôt que de contribuer à la construction d'un regard.
Mais par ailleurs, les œuvres de Jacky sont un régal. Il est un artiste et un illustrateur honnête, imaginatif et prolixe, un héritier de Jérôme Bosch (le jardin des délices). Il semble par moments être aussi une sorte de précurseur dans la constructions du décors de films fantastiques récents comme le Seigneur des anneaux. La circulation des œuvres donne peut être des idées aux réalisateurs ?

Depuis le vernissage, les gardiens du musée ne chôment pas ; il y a vraiment beaucoup de monde. Une petite visite qui peut se terminer avec un vin chaud au non moins kitsch marché de Noël, juste à coté ; une petite régression que la société s'offre au moment des nuits les plus longues de l'hiver.

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Date du message : vendredi 10 décembre 2010 à 23h19


Je ne voudrais pas qu'on "piaffât" trop d'impatience après que j'eus été, en matinée, à la Kusthalle, et en fin d'après-midi, après un détour -d'étourderie- au Musée Historique, en lieu et place de là où devait m'attendre Chevaux.
Du premier, on annonçait qu'on allait prendre de la hauteur. En fait, je suis resté sur ma faim, même si on proposait une sorte d'auberge espagnole, à l'heure de midi sonnée. Un quasi no man's land, avec, en tout et pour tout, 4 quidam et autant de sujets méritant qu'on s'exclame : "au suivant !". N'empêche, d'une pierre - lancée -, j'ai fait deux coups, dont la découverte de ce qu'un projet architectural : celui de la transformation de la cathédrale SACM en FAC, ne se limite en rien en un jeu de sigles abscons, mais une réussite qui vaut le détour. En plus - la religion en moins -, c'est le "temple" de la langue qui ne sera, d'ici peu, plus la nôtre : on prédit que l'arabe va la suppléer, très prochainement !
Du second, parce qu'il - et moi - étions quasiment le dernier, j'ai apprécié - comme il se doi(g)t - l'accueil de l'hôtesse - de l'air... : "Monsieur, ça ferme dans un quart d'heure !" Un "Circulez, y a rien à voir !" en quelque sorte, lequel se révèlera plausible. En parcourant les deux salles qu'elle m'a indiquées, et à défaut de la moindre indication, information, à chercher Chevaux, j'en ai "piaffé" d'impatience. De cimaise, j'inclinerais davantage pour fadaises si ce n'étaient ces personnages de la mythologie qui hantent bien de mes lectures. Et ce ne sont pas les "Trois Parques", une fois le stationnement (parking) assuré, qui feront que j'en viendrai à couper le fil d'une communication "A la recherche du temps perdu".
C'est pour ça - mais c'est bien fait pour ma "gueule" - que j'ai toujours dit haut et fort que les musées, les collections se doivent d'être commentées. Les "walkies-talkies" - comme dirait notre Denis du Québec - sont là pour nous instruire, car la seule vue n'a guère de "sens", en soi.
Le touriste, en se voulant surtout voyageur en quête des images imprimées sur le dépliant remis par le Tour-opérator, survole la géographie, faisant fi, totalement, la plupart du temps, de ce que l'histoire lui apprendrait, donnant du sens là où rien ne dit qu'il s'en trouve. Mais ça, c'est une autre paire de manches, lesquelles on n'est pas toujours enclin à les retrousser.

N'empêche, à l'instar de ce que fait "Bridou", avec la musique, je tiens à te conforter dans cette forme d'exploration au-delà du vélo.

PS : A sillonner quelque peu le centre ville de Mulhouse, je tiens à souligner combien j'apprécie sa mise en valeur que, seuls, les Mulhousiens s'entêtent à décrier. D'ailleurs, suffisait de faire un saut au Marché de Noël pour voir combien les gens apprécient... le vin chaud !

Après la sortie quasi quotidienne à vélo, ça fait du bien de se réchauffer les méninges. Deux bouquins de Jean GENET - même si c'est pas la saison - m'attendent dans l'intervalle.

Merci à toi, Denis. Ton nom, à côtoyer le petit Robert, est appelé à passer, sous peu, à la postérité.

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Denis A.
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Date du message : samedi 18 décembre 2010 à 12h47


Un kitsch institutionnel au château de Versailles : dans l'esprit de Murakami. N'y allez pas à vélo, il neige.

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Date du message : samedi 18 décembre 2010 à 22h48


Denis,
La télé a rendu compte de ce qui a été fait à Versailles avec cette expo dans l'expo. Et, pour prolonger ce qu'il peut y avoir de "déroutant" dans le "cyclo", et représente l'aspect le plus insolite de cette saison 2010, je me dois de raconter cette petite anecdote.
Lors de la dernière journée de la sortie organisée Outre-forêt avec les Roul-Cool et peaufinée par JM K2 (référence à la bagnole so british), à visiter l'église baroque de San Blasien (ou San Peter), avec l'ami "Pipeau", nous nous sommes retrouvés en présence de deux asiatiques, ce qui fit que mon collègue "sinophile" s'empressa d'entamer un contact, qu'avec ses connaissances, il pensait aller de soi(e). Manque de bol, rien, pour un occidental lambda, ne ressemble à un grain de riz qu'un autre grain de riz. Mais, par malchance, pour lui, et le chinoisant, c'était à deux Japonaises qu'on - pas con du tout - eut à faire. Et moi d'en profiter pour, de mémoire - mais l'effort n'est pas surhumain lorsqu'il est question de haïku(s) -, leur réciter le plus célèbre - un must pour tout Japonais qui se respecte !!! - d'entre-eux : celui qu'on doit à Matsuo BATSHO :
"FURUIKE YA (dans le vieil étang) KAWAZU TOBIKUMU (une grenouille saute) MIZU NO OTO (un ploc dans l'eau). Ce qui n'a pas peu laissé "pantoises" ces charmantes jeunes filles - pantois n'a rien à voir avec l'inclination naturelle qu'un homme éduqué peut et doit porter à des donzelles égarées en pleine Forêt Noire !

NB : Si le temps ne m'avait pas été compté, j'eus pu leur en réciter un, de ma "veine" tiré - don du sang oblige -, intitulé AMOK ! un terme d'origine malais(e) rendu célèbre par le magnifique Stephan ZWEIG :

"I-RE-VE-REN-CIEUX CHIEN JAPE-AU-NEZ A LA BARBE DU SU-MO TU RIS"
un truc pour les Jacques et David pas DOUILLET !

Après ça, comment oser dire que la culture ne sert à rien ? D'ailleurs, perso, j'en RIZ JAUNE... sans me penser trop ATTACHANT ni COLLANT.