Bon, je vais reprendre en grande partie ce que j'ai écrit sur Facebook à propos de cette aventure incroyable.
.... Et d'aventure il en a été question ! Tout d'abord dans les préparatifs pour nos deux compères Poucet et Bridou, mais également pour les nombreux bénévoles littéralement à notre service (quoi que je dirais plutôt aux petits soins, c'est moins péjoratif :) ).
En effet, il aurait été tellement simple de tout annuler suites à toutes ces péripéties pré-BRM, où la plupart auraient simplement jeté l'éponge. Pour cette persévérance, qui nous a permis de passer nous les cyclistes un super moment, je vous tire mon chapeau
Concernant l'épreuve en elle même, certains comme Hugues m'ont bien chambré à ce propos, mais je me suis mis super la pression au niveau préparation (Comme Nathalie apparemment, aux vues de ces stats sur Strava). Je me suis beaucoup entrainé seul à bouffer de la dénivelé pour pouvoir le jour J, juste avoir à tourner les jambes, admirer le paysage et profiter du paysage.
Une fois dans le jus, et les 20 premiers Km derrière Poucet effectués, reigne un silence bien inhabituel au sein des pelotons. Comme si chacun se jaugeait, observait, restait un peu "en dedans". On constitue un groupe de 9 cyclistes au sommet du Hundsruck. Je suis content, car je roule avec Rocco et Gino avec qui j'ai déja parcouru un nombre conséquent de Km, et donc je sais que je suis bien entouré. Figure également dans le groupe Chantal, avec qui j'avais roulé lors de ma dernière participation à la Vosgienne. Je sais que le groupe sera homogène dans l'ensemble.
Je m'étais noté sur le roadbook d'impérativement faire le plein de la gourde au sommet du col d'Oderen. Seul un filet d'eau coule de la petite fontaine. Je ne peux que piètrement remplir un demi bidon en 5 minutes. Galère de ce côté jusqu'au Haut du tôt et les fameux toilettes. Du coup c'est pas le top niveau, car vu que je ne peux pas bien boire, je ne peux pas bien manger non plus (heureusement les pâtes de fruit faites maison par ma délicieuse Epouse m'aident à tenir le choc).
A ce moment là il fait très chaud, et comme Estelle, je me prend à espérer qu'on pourrait passer la journée au sec.
A l'avant dernier contrôle question et lors de notre déscente sur Gérardmer, mes espoires s'évaporent définitivement à la vue du mur de nuages noirs vers lesquels nous fonçons pour nous rendre vers la Schlucht. Là, arrive le panneau indiquant "Schlucht 12km". Quelques gouttes commencent à tomber du ciel et d'un coup, d'un seul, c'est le déluge.
La montée de ce col est heureusement facile, et les paysages sont agréables, même sous la pluie. Arrivé au sommet, remplissage des gourdes avec du sirop de menthe gracieusement offert par la barmaid :).
En tant que déscendeur invétéré (Denis est mon mentor ), je me faisait un plaisir de fuser vers Munster déja avant de prendre le départ. Je ne pensais pas que j'allais vivre mon pire moment de vélo à ce moment là. Je me décide donc contre toute logique d'effectuer la descente du col le plus vite possible ... position aérodinamique, relances pour faire tourner les jambes et éviter les crampes.
Arrivé à Munster, dernier contrôle salvateur dans un salon de thé réputé. Tétanisé que je suis, j'arrive encore à me délester d'1€40 pour m'offfir un sablé à la confiture qui me refilera une patate d'enfer pour rentrer jusquà kingersheim. J'effectue dans la montée du Firstplan mon second meilleur temps. Je veux me réchauffer et rentrer à la maison. Arrivé au sommet, tout le monde a le sourrire, car ce BRM est quasiment plié. Je n'ai même plus froid dans la déscente vers Soulzmatt.
Le retour en plaine est une formalité. J'ai de très bonnes jambes à ce moment là (cf. le sablé ), et avec Jean-Marie nous roulons entre 30 et 35km/h, jusqu'a 38. Il reigne au sein du groupe une certaine effervescence très agréable. Dommage pour les non-autochtones de ne pouvoir profiter de la vue dans la pleine d'Alsace.
Arrivé à Kingersheim, c'est la fête, super plateau repas, à nouveau chouchouté par l'organisation. Tout le monde se félicite pour la performance. J'y retrouve plein de potes qui n'ont pas pu ou pas voulu participer, et l'ambiance est à la fête.
Point négatif, l'info tombe à ce moment là que certains abandonnent du côté de Munster :(.
J'enfile ensuite mes habits mouillés pour avaler les 8 derniers Km qui me séparent de la maison. A fond pour rester chaud, je croise avec plaisir Denis à Schoenensteinbach et l'encourage de façon virile et sonore, car je vois qu'il en chie grave, mais qu'il est déterminé.
Pour résumer :