Au bout de mon REV ...

Pas de rédaction pendant les vacances, juste quelques impressions avant l'embarquement pour la prochaine aventure

Luxeuil les Bains
Dimanche 12 Juillet ,départ de la maison un peu avant 6H. La ville est encore endormie lorsque j'arrive vers les 7h30 .... Aucun fléchage, aucune indication, pas l'ombre d'un autochtone en état pour m'indiquer l'espace Labiénus ..... Petit moment de doute où je me demande si je ne me suis pas gouré de jour Puis j'apperçois enfin un lascard sur un vélo : son équipement ne laisse aucun doute, celui là doit être de la partie. Yapuka le suivre .... Jean Claude arrivera quelques minutes plus tard. Puis je retrouverai trés vite et avec beaucoup de plaisir Christine et Michel, les lorrains du CCK venus en observateurs/supporters/photographes. Il y a également Sophie (bien connue maintenant au CCK), Francis le Vosgien, Rémi et son pote Guillaume, Pascal avec ses baskettes, .... Aurélien le Réveur est aussi venu pour un petit coucou au départ des "Grands Randonneurs" !!!

Départ
Au premier rond point j'entend déjà des "Allez Poucet" : c'est la voiture du Team Gissinger qui arrive pour le départ ultra qui aura lieu une heure plus tard. On suit la voiture de Jean Caude pour sortir de la ville, Rémi est déjà collé au pare choc dans la première bosse et ça embraye vite ... déjà trop vite pour moi Aucune inquiétude cependant, j'ai un moral et une confiance au taquet, je reste au rythme qu'il me semble prudent d'adopter pour terminer autour des 30 heures, objectif qui me parait raisonnable Je ne connais pas ce début de parcours par St Bresson, le col du Mont Fourche : c'est vraiment super joli et j'apprécie les paysages ... Christine fait crépiter le nikon (???). Je retrouve Sophie un peu avant la Chapelle de Bauregard, le nez dans sa carte, doutant de l'itinéraire ... "Oui Oui, tout droit, c'est par là". On va se croiser souvent avec la miss tout au long du raid

Facile
Premier passage au Cil des Croix, ravito, la brume se léve sur Le Thillot, le soleil perce , la vie est belle .... surtout à vélo Montée du coté facile du Ballon Servance, puis Col de La Chevrestraye et deuxième remontée du Col des Croix coté Servance. La route est bonne, les sensations excellentes

Je suis un peu surpris de voir déjà rappliquer Philippe Balland, le premier ultra, parti une heure aprés moi Impressionant de facilité Petite tape amicale dans le dos, quelques mots d'encouragements, son assistance s'inquiete de savoir si tout va bien ... Grande classe ... Oui, oui tout va bien pour moi Je suis simplement à mon niveau

Quelques minutes plus tard même topo ... Voila Seb et la Gissinger Team. Re-petite tape, encouragements réciproque. Le frangin Laurent est déchainé, hurle et mitraille à tout va ... C'est beau à voir, à vivre ... Un gros frisson de bonheur parcours le Poucet

Deuxième passage au Col des Croix, petit ravito, premier bricolage du triple (qui passe pas bien quand il faudrait ), encouragements de Christine et Michel
8o Première montée du Ballon d'Alsace par St Maurice, je retrouve Christine dans un lacet ... Michel à du sortir son Cervélo pour dérouiller les canes ravito en haut, Christine toujours là pour un petit mot sympa et les photos, génial
8o On plonge sur Masevaux et Aurélien me rattrape dans la vallée .... Il est rayonnant, , à ce moment là quatrième, moral au top et super pêche. Ca fait vraiment plaisir de le voir comme ça, il continue comme un bolide ... malheureusement pour lui, la nuit sera cruelle et aura raison d'un mental probablement un peu fragile avec les difficultés qu'il connait actuellement. T'inquiétes mon bonhomme, comme dirais JMK "t'es tout jeune" ... et tout l'avenir pour retenter l'aventure
8o Quelques km aprés Masevaux, un maillot CCK se porte à ma hauteur .... c'est Michel et son Cervélo qui, aprés avoir fait un bout de chemin avec Aurélien, puis fait l'assistance d'un gars percé dans la descente, m'accompagnera pour remonter le Ballon d'Alsace par Giromany .... Quelle différence de style (et de niveau :~) entre le Poucet qui mouline sur le triple et Michel qui se grimpe tranquille sur la plaque. On fait une bonne petite causette ... vélo, famille, passions, projets .... Super sympa le Michel, cette montée passe trés vite

8o Au sommet, il y a déjà du vent, l'horizon est noir est laisse présagér une suite arrosée ;). Ca bouge déjà bien dans la descente, puis je remonte vers Le Menil et attaque le Col d'Oderen comme aux 3Ballons. Ca roule bien, mais il commence à bruiner sévère. Deux cyclos dévalent dans l'autre sens ... un gros "Allez Gilles" arrive jusqu'à mes oreilles Les deux lascards rappliquent .... C'est Lionel Viry, un pote trailer vosgien (qui roule trés bien également) et le frangin à Francis Mengin ... Ils ont accompagnés le Francis dans la montée et vont refaire pareil avec moi. Super sympa les gars, ils m'encouragent une dernière fois et rebroussent chemin au col
8o Reste à se coltiner le Markstein coté Treh avant de retrouver le ravaillement CCK que j'attend avec impatience :). Ca monte toujours tranquille pour moi. Je rettrape un gars déjà bien entamé affalé sur sa bécane ... "tout va bien, ça va repartir" qu'il me dit ... Bon, je repars .... et la galère débute vers le Treh quand je débouche dans la purée de pois : mais ou est donc la route

La suite .... aprés BB2009

Super ton récit Gilles, c'est sympa de savoir ce qui se passait en dehors des endroits où nous étions

Car c'est toujours un peu frustrant de ne pas savoir ce qui se passe après le départ d'un coureur du ravito.

Le pire était vraiment au Markstein lorsque les vélos repartaient dans le brouillard et que quelques mètres plus loin on ne les voyaient plus du tout comme s'ils avaient disparu à jamais................... drôle de sensation

Encore plus de regret aussi de ne pas avoir tenu toute la nuit (mais vraiment trop moche ce temps pourri) pour suivre tes exploits.

Bonne traversée des Pyrénées et contactes nous pour Briey en septembre , nous pouvons t'héberger

Bisous

POUCET a écrit :

La suite .... aprés BB2009

Coucou Gilles n'oublies pas de nous raconter la suite du REV...........

Coucou, me revoilou .....

La nuit
J'ai 40 minutes d'avance sur mon tableau "théorique" de marche et c'est vraiment super de retrouver le ravito CCK au Markstein Mais aussitôt déchaussé, je suis immédiatement parcourru par des frissons incontrolables .... Christian s'inquiétes déjà de savoir si je suis équipé pour continuer. Oui, oui, faut juste que je mette la main sur mon sac de fringues, monté par Jean Claude ... J'ai la chance de pouvoir me réfugier rapidement dans la voiture de Jean Marie pour évacuer le mouillé et passer un équipement plus adapté : sous maillot chaud, manchettes, jambieres, buff, veste windstorper, gants et surchaussures gore tex .... + le gilet fluo ... l'intégrale hivernale quoi !!!! Jean Marie, vraiment au petits soins pour moi, m'apporte une grosse assiette de pâtes (Mmmmmm) et une grosse part de gâteau au noix "maison" (Re-Mmmmmm) .... Faudra un bon moment pour ingurgiter tout ça, mais bon, c'était vraiment nécessaire. Et pendant ce temps Jean Marie installe mon éclairage ... Puis Michel fera les petites finitions avec la loupiotte arrière pendant que je fourre une banane dans la poche
J'ai perdu tout l'avance que j'avais .... Beaucoup de monde est arrivé et tente tant bien que mal de s'abritter pour ce changer. J'apperçois Sophie et Bob l'américain ... soucieux !!!!
Et c'est reparti sur la route des crêtes, dans le brouillard total mais pratiquement sans pluie, et avec un fort vent dans le dos ... Bref ça roule tout seul, thermiquement je suis confort nikel, faut juste faire gaffe de rester sur la route Au croisement avec la route des américains, je m'y reprend à plusieurs fois pour vérifier la direction ... allez, le mieux c'est de virer les lunettes, qui finalement me génent plus qu'autre chose avec ce brouillard qui se dépose continuellement. Heureusement ça se dégage dans le descente, particulièrement scabreuse, et que j'apprehendais un peu .... Finalement je fais pratiquement tout à la lumière naturelle, mon éclairage n'étant utile que pour me signaler.
Des l'attaque du Col de Grosse Pierre, je sens qu'il va y avoir un probème de cocotte minute .... je m'arrete pour enlever une couche, que je fourre dans un petit sac à dos que j'ai pris pour la nuit (avec quelques fringues, au cas ou ..). Le moindre arrêt prends beaucoup de temps. Deux gros phares passent ... je reconnais la voix de Sophie qui s'inquiètes de savoir si tout va bien. Probablement accompagné de Bob.
: p Je pensais pouvoir les rattraper sur la fin du col ... que neni, la miss roule fort et je ne la reverrai qu'au Calvaire. C'est donc solo que je poursuit ma route, via Gerardmer, le col de Surceneux, le Valtin .... Cette partie est plutôt facile, il ne pleut plus, la nuit est belle ... Nickel. Juste perturbé plusieurs fois par mes Cateye avant qui tournent régulièrement sur le cintre et que je n'arrive pas à serrer correctement. Le stress, probablement !!! puis par un gling gling gling dans les parages du Valtin ... Je m'arrête, regarde si toutes les loupiottes sont là, observe les roues, les freins, la chaine ... retourne sur mes pas ... ne vois rien et finalement décide de pousuivre comme si de rien n'était !!!
Et me voila rapidement à l'attaque du Bonhomme, col trés roulant que je connais parfaitement et qui d'habitude passe trés bien .... ben cette fois çi, je l'ai trouvé trés long !!! C'est sur le haut, en voulant évaluer mon "retard" que j'ai compris : c'est mon compteur que j'ai perdu tout à l'heure ... euhhhh, ben tant pis, je retourne pas en plus y commence à re-bruiner depuis le début du col
Grand bonheur encore de débouler au ravito du Calvaire, étape réconfortante tenu par les bénévoles sympa de Froideconche. Il est indispensable de proceder à un nouveau changement intégral avant d'attaquer la soupe et de refaire les niveaux caloriques. Il pleut bien maintenant et je suis bien content de pouvoir compter sur une veste gore tex séche pour attaquer la suite de la balade !!!!
Re-route des crêtes avec brouillard épais, pluie et vent .... la totale jusqu'à la Schlucht !!! Je suis également heureux d'avoir opter pour 2 Cateyes à l'avant .... certes, elles bougent toujours un peu, mais question éclairage, avec ma frontale Led Lenser en plus, ça assure parfaitement. Aprés la Schlucht on retrouve une météo plus calme, la descente se fait bien, et j'attaque même le Wettstein sous un ciel étoilé .... Magnifique, ce col passe encore pas mal. Tout comme la suite par Orbey et Labaroche ... C'est en reprenant la petite route du Linge (faut pas la louper celle là !!!), que j'ai commencé à ramer sérieux ... Bon, même de jour avec des jambes "normales", j'aime pas cette route avec ses grands bouts droits, son revêtement granuleux qui rend rien, et où on sait jamais si ça monte vraiment

Ouf revoila les copains du CCK au contrôle "secret", pour un peu de réconfort ... Mais d'abord je me vautre lamentablement en n'arrivant pas à déchausser !!! Pas de panique les gars, tout va bien .... Sophie redemarre quand j'arrive. Guillaume est stationné là également, un peu entamé et visiblement en proie au doute ...
Quant à moi le moral est regonflé par les petits soins de Jean Marie ... Et puis par l'idée qu'on serra bientôt au petit matin et que la pêche va forcément revenir Je fourre quelques victuailles dans les poches et me voila parti dans la descente du Horodberg !!!

Dans le dur
Il fait pratiquement jour quand je traverse Munster, direction Luttenbach pour attaquer le Petit Ballon, par le coté que j'apprécie le moins (encore une bifurcation pas cool si on connait pas le coin) ... comme la route du Linge, genre de petite route de m... Mais bon, là par contre pas de doute possible : CA MONTE !!!! Je suis litteralement planté dans les premières rampes (qui sont également les plus sévères). Plus de compteur ... ça m'évite de me casser le moral en voyant la vitesse !!!! par contre je suis un eu "perturbé" de ne pas connaitre l'heure qu'il est ..... Je suis en retard par rapport à mes plans, c'est sûr !!! Mais de combien ???
Petit répit en arrivant à l'auberge du ried, allez, un bon replat de 500 m avant d'attaquer le final !!! A l'arrache en passant devant la ferme auberge du Petit Ballon, j'attaque le dernier virage bien raide quand je me trouve nez à nez avec un p'tit camion qui descend !! Ben keskifé là suila ... Suila ???? C'est le camion "ravito" qui se fait la malle ... Bon les gars s'arrétent quand même, expliquent qu'ils sont à la bourre et qu'ils doivent se barrer pour assure le dernier ravito au pied du Ballon de Servance. Allez on peut quand même s'enfiler un sandwich jambon rapidos, et déposer les loupiottes et quelques fringues ... il fait "presque beau", profitons en. pendant se temps les gentils bénévoles se font enguirlander au téléphone par le père Jean Claude. Pas vraiment au point le plan logistique ..... Il y a encore quelques gars derrière, est ce qu'ils auront la "chance" de croiser le camion. A vrai dire, pas sérieux du tout même. Car il est certain que se sont les plus faibles qui ont le plus besoin de ses points de ravitaillement, les premiers étant généralement assistés et disposant de tout ce dont ils ont besoin pour se goinfrer
:p allez, on bascule rapidement ... j'ai bien fait de garder un coupe vent parce que l'écaircie aura été de courte durée !!! Enchainement avec le Plazterwasel .... finalement moins pire que ce que j'avais imaginé. Par contre gros coup au moral en arrivant vers le Breifirts avac à nouveau du brouillard et le froid !!! Retour galère vers le Grand Ballon, c'est long, j'avance plus, j'ai froid, plus de plaisir ... qu'est ce que je fais ici. L'idée de jeter l'éponge à Wattwiller fait son trou dans ma p'tite tête. Ben oui, ce sera déjà pas mal, et puis j'ai de toute façon plus de force pour continuer
C'est dans cet état d'esprit que je me laisse glisser vers Wattwiller ....

Le récit est génial!!!
C'est captivant et je vois très bien les routes et les paysages défiler....
Vivement la suite!

A bientôt Luc

La suite papy! la suite ! Même si on connait déjà la fin Cela doit en effet cogiter quand tu ne vois plus de ravito aux points prévus ! Il faut avoir un sacré mental !

Cela me conforte dans mon intention de reconnaitre l'intégralité du parcours histoire de me rendre compte de ce qui m'attend l'année prochaine et ne pas me planter à un carrefour ou à un autre, c'est peu être le pire de ce qui peut arriver de faire des bornes inutiles, surtout s'il y a une cote :~

A bientot pour la suite

Tout dans la tête
En filant sur Uffoltz que croise deux gars qui remontent déjà vers le Viel Armand ... z'ont pas vraiment le sourire aux lévres ... quelque part ça me rassure un peu, c'est dur pour tout le monde. Petit coucou en passant ... allez les gars, ça va le faire
J'appercois enfin l'horloge sur le clocher ... j'avais "prévu" de passer là vers les 7h ... il est 9h30 .... c'est finalement "moins pire" que ce que je m'étais mis en tête. Et puis il fait franchement beau maintenant ...
Au bout d'un dernier faux plat montant, j'appercois la tente CCK .... que c'est bon d'être pris en charge par Vanessa, Pascal et Jacky. Sophie est là également, affalée sur une chaise, l'air un peu hagard ... Pascal lui parle comme un grand frére attentionné, et la miss repart, tout au moral. Vraiment LA Sophie m'a épaté sur ce REV, trés honnêtement je n'imaginais pas être à la traine derrière elle
Diagnostic de Cap'tain Bridou : hypo, hypo le Poucet. D'abord un bonne assiette de pâtes .... et puis Vanessa a preparé des tonnes de gâteries .... "Reste 140 me dit Pascal, ça va revenir doucement avec tout ce que t'as bouffé". Vaness et Jacky me remotivent également .... J'ai plus vraiment le choix ;), faut que j'aille au bout C'est vrai que 140 bornes c'est pratiquement rien, est ce serait vraiment ridicule de bâcher si pres du but Voila comment un mental se remet en mode positif .... et ça change tout
J'allège la tenue, vire le garde boue, grosse couche de nok sur les pieds surchauffés, Vaness plie mon dernier coupe vent sec "comme à la maison", une vraie mère poule ... rempli mes bidons et fourre tout un stock de bouffe dans mes poches
... pendant que Pascal et Jacky s'occupe de réparer ma roue (avant ou arrière ???). Comme je suis organisé, je me suis arrangé pour faire un plat juste au ravito
:p Bob arrive quand je repart ... La remontée du Viel Armand par Wattwiller est une idée de Pascal, pour éviter la route forestière pourrie du col Amic. Je ne connaissais pas ce passage, je découvre donc ..... et je déguste Au croisement avec la route "normale", je retrouve William et ses neveux ..... z'ont l'air d'attendre quelqu'un ... Suis sur que cap'tain Bridou a demandé à William de faire un bout de chemin avec moi On fait donc route commune, piano, piano et taillant la bavette jusqu'au col Amic .... Merci les gars pour cet intermède trés sympa
La suite c'est du grand classique typé "3Ballons" ... en traversant Bitschwiller je ne peux m'empêcher de repenser à "l'affaire de la casaque" ... au pied du Hundsruck je zieute les fourrés à la recherche d'une vielle peau de banane à ramasser : pas trouvé
:p J'avance pas vite .... mais j'avance, ne doutant plus d'aller au bout de l'aventure. A la sortie de Masevaux j'appercois une voiture et des visages connus ... c'est le Team Gissinger au grand complet avec Seb déjà douché ... on discute quelques instants, les gaillards m'encouragent et me propose du ravito. Merci les gars, pas la peine ..... j'en ai plein les poches et il y a juste le Ballon à grimper avant de trouver l'ulime ravito à Plancher les mines (trés bien placé me confirme Seb). Pause à Sewen pour remplir les bidons à la fontaine (habitude des 3Ballons) et ce Ballon d'Alsace passe trés bien ... grand bonheur dans la descente vers Giromany .... je revois le film de la veille, dans l'autre sens avec Michel. C'était hier, c'est déjà si loin !!!!
Bien content d'arriver au panneau "Plancher les Mines" .... traversée du village jovial .... bon alors, ça vient ce ravito ???? J'arrive au pied de la Planche ... euh, j'ai du le louper. Je déchausse, déballe le papier à Jean Claude indiquant les téléphones des contrôles. J'appele le gars ... "On est parti, on avait des horaires a respecter et de toute façon y avait plus à bouffer .... ah bon, sympa les gars ..... "plus à bouffer" alors qu'on est encore 11 en course et que les premiers se ravitaillent avec leur assistance perso ... Vous avez dit blème
Bon en attendant je suis à sec, je fait demi tour et je redescend au village pour faire le plein à la première fontaine ... m'enfile la dernière pâte de fruit trainant dans les poches .... Appercevant Bob au loin, je temporise un instant histoire de lui expliquer la situation. Pas facile avec mes residus d'anglais .... hungry et no food .... vu la tronche qu'il me fait, je crois qu'il a compris !!! Je le laisse remplir ses bidons et j'attaque le Ballon de Servance comme un kakou, la rage au ventre .... Je crois bien que j'ai dépassé mes records de vitesse en montée .... jusqu'à l'explosion inévitable quand les gros pourcentages sont arrivés !!!!
Allez, faut se faire une raison ... je reprend un rythme "va comme j'te pousse" jusqu'en haut .....

Super super la suite la suite..........

J'attends la fin de ton récit pour faire une réponse au sujet des ravitos ....

Christine a écrit :

Super super la suite la suite..........

J'attends la fin de ton récit pour faire une réponse au sujet des ravitos ....

Désolé de trainer ... je voulais terminer mon récit hier soir tranquilou en rentrant du Trophée de la Vigneronne ... un p'tit 10 bornes dans le domaine Wolfberger aux portes de Colmar, organisé en fin d'aprés midi, avec apéro bulles et barbecue à l'arrivée .... un plan sympa pour se remettre dans l'ambiance course à pied :).
Ouh la la la, avec cette température limite canicule et aprés cette grosse coupure ... qu'est ce que ce fut dûr J'ai terminé complétement essoré (au propre, au sale et au figuré ... Direct au pieu au retour .... y a du boulôt pour remettre le poucet en état en vue de l'écotrail de Septembre

8o Allez, revenons à nos moutons ... euh à nos ultras

Retour à l'écurie
Sacré soulagement pour cette dernière bascule en haut du Ballon de Servance. Je laisse filer et me concentre pour profiter de chaques secondes de cette ultime descente ... J'apercois rapidement le joli maillot bleu de Sophie. La miss est affamée, cui-cuitte de chez cui-cuit ... on se laisse aller à quelques commentaires acerbes sur ce frugal dernier ravito ... les oreilles de Jean Claude doivent siffler !!!!

Dans un premier temps je me laisse timidement décrocher pour rester dans l'esprit du "réglement" ... puis finalement je trouve plus sympa de terminer cette aventure cote à cote, en discutant. Sophie est bien plus détentue et souriante qu'à Wattwiller ... moi aussi, probablement. Elle m'explique qu'elle était obnibulée par la crainte de ne pas pouvoir terminer dans les délais ... Ah bon, y avait des délais ??? J'avoue que ça ne m'a pas perturbé, de toute façon je n'avais plus l'heure. Et puis je doute que Jean Claude aurait pinaillé pour une heure de retard.

C'est un vrai bonheur de parler vélo avec Sophie .... Paris Brest Paris, la Bavière, ses Paris-Carces en forme de défi perso, etc .... Le temps passe vite, et ça tombe bien parcequ'on est pas encore arrivés. Jusqu'à Melissey c'est tout droit et en faux plat descendant, parfait pour nos cuisses en bout de course. Mais la suite est plus tortilleuse, avec plusieurs changements de direction et de nouvelles bosses à répétition ... Nous sommes d'accord : ce final casse pates à un petit goût d'inutile !!! Sophie me confirme qu'elle trouve cette édition plus difficile que la précedente, plus difficile également que se précedente balade de 1000 bornes en Bavière ... Question orientation, la Miss asssure parfaitement, un vrai GPS (en plus sympa), elle nous ramène à bon port sans l'ombre d'un doute.

Nous voila enfin de retour à l'Espace Labienus ou nous attend Jean Claude et son horloge ... Nous sommes royalement accueilli avec un verre de coca tiède. Mmmmm. On se lache un peu avec cette histoire de ravito. Le Jean Claude pas démonté tourne l'affaire à la dérison ... Bon, on va pas de fâcher pour si peu, gâcher le bonheur d'être arrivé au bout et profiter d'une soirée réconfortante .... allez, on va se remettre l'esprit à l'endroit sous une bonne douche .... ah bon ???? y a pas de douches ???? .... On doit vraiment faire pitié, devant nos mines déconfites Mme Arens propose sa salle de bain à Sophie. Et Pascal, le curieux cyclo en baskett, un fidèle des 3Ballons qui trainait dans le coin, m'invite à profiter du studio qu'il a loué pour le WE .... Merci encore Pascal !!!

La soirée fut trés agrable. Remise des prix conviviale et ponctuelle en présence du Maire de Luxeuil. Rapide également, vu le peu de participants .... Chacun reçoit un trophée, un diplôme, un tee shirt (rien à voir avec le polo piqué de la première édition) et le "filet garni" cher à Jean Claude. On sent bien l'envie de faire plaisir ... et la réalité économique liée à la faible fréquentation. Je crois de toute façon qu'il y a confusion avec ces "prestations" .... Vu le profil des lascards qui se presentent sur de telles épreuves, je doute que ce soit la qualité du filet garni qui soit source de motivation. Personnellement je n'attache aucune importance aux trophées ou aux diplômes en tout genre, j'aurais préferé trouver le saucisson à Plancher les Mines (mais non, j'en fais pas un pâté !!!) et une douche à la place du pot de cancoillotte. Sans compter que mon armoire à tee shirt déborde de toute part et que ça va encore être source de conflit à la maison.

Pour terminer l'aventure et requinquer nos organismes épuisés, nous avons eu droit à un un excellent et copieux repas. Aprés ces deux jours à galères sur nos bécanes, c'était un moment de partage trés agréable ... J'envie les papa heros qui ont pu partager ces instants intense avec leur famille !!!

Le REV est un défi extraordinaire, bien plus dûr que ce que j'avais imaginé. Je suis vraiment heureux d'être allé au bout. Merci à vous tous qui m'avez soutenu et encouragé.

quel avenir pour l'ultra cyclo ???

21 partants au REV, moins du double au RPE .... l'ultra version cyclo à bien du mal à décoller en France.
Quelques idées en vrac :
Si la distance fait peur, peut être faudrait il proposer en plus un circuit "court" de 300/400 bornes, histoire de s'essayer
L'absence de balisage est probablement dissuasif. Pour le REV, sur des routes que je connais ... ça va. Mais partir à l'aventure sur un RPE dans une région inconnue ... bof bof ... Les échos que j'ai pu entendre ne m'incitent pas vraiment tenter l'expérience
Allonger les délais, proposer des horaires de ravitos en conséquence (et en suffisance), éventuellement une réelle possibilité de dormir un petit moment
Les tarifs d'inscription sont, à mon sens, un peu (beaucoup ???) disproportionnés et limite forcément la fréquentation. Sans compter tous les frais annexes. Qu'est ce qui est le mieux : peu de particpants et des inscriptions chères ou des inscriptions raisonnables avec plus de participants ??? En tous cas, je pense que les bénévoles qui passent une partie de la nuit au bord de la route préferaient voir passer plus de monde.
Je ne peux m'empecher de faire un parallele avec la course à pied où, après la fièvre du trail, l'ultra fait un tabac .... les nouvelles épreuves poussent comme des champignons aux quatre coins de l'hexagone. Et ça fait le plein : le moindre "petit" ultra de 100 bornes fait le double de participant que le RPE !!! Et je ne parles même pas de l'hystérie UTMBesque ....Pourtant, je ne pense pas qu'il soit plus facile de boucler un UTMB qu'un REV ou un RPE

Désolé
escuzez moa pourlai fôtes dorto graf ki agré menthe monré si ....
A chaque fois que je fais "Visualisez" pour corriger ... ça me bouffe tout !!! Donc j'ai renoncé ...

Pareil pour les smyles ... ça me bouffe quelques lignes à chaque fois. Décourageant ... Un peu comme si, arrivé au dernier lacet du Petit Ballon, tu retombais directement à l'Auberge du Ried !!! Mon ordi serait il vérolé ??? Ma fois, si un Dieu de l'informatique pouvait m'éclairer, je lui en serait éternellement reconnaissant

Bravo Gilles !!

Ton récit est très passionant et reflète très bien ce mélange d'euphorie et de desespoir que j'imagine l'on peut ressentir au cours d'une épreuve de cette envergure.

A vrai dire, ton récit ne me donne pas du tout envie de m'engager sur une aventure de ce type, bien au contraire, mais j'admire ce que vous faites !!!

Pour ce qui concerne les ravitos, je suis entièrement d'accord avec toi, ce sont les derniers qui en ont assurément le plus besoin et cette situation est totalement regrettable. Peut-être une explication au manque de participants ??

Allez, encore bravo pour ta performance et à bientôt !!

Jean-Paul

Et aussi les excellent récits de :

Remi le déjanté

et

Seb le professeur

Bravo, Poucet, rien que le fait d'aller au bout de ton REV mérite un seul mot, respect.

André

Et voilà super récit Gilles, belle aventure, un immense bravo et respect à ceux qui l’ont fait mais pour moi ternie quand même par le problème des ravitos fermés avant la fin de l ’épreuve

Je trouve ça très très moche et sur une telle épreuve les ravitos sont importants , bien évidemment ce ne sont pas les premiers concurrents qui en ont le plus besoin, car en général ils ont une assistance et là aucun problème pour eux…………………… mais les suivants qui sont sans assistance et attendent avec impatience le ravito sur se refaire une santé, quelle déception d’arriver et plus personne.

J’image la détresse et la colère sans doute.

De toute façon moi qui me suis promené sur le REV j’ai pû constater une énorme différence entre les ravitos CCK et les autres, rien de comparable (accueil, service, nourriture, réconfort) et puis bien sûr les CCK restaient en place jusqu’au dernier concurrent et je suis sûre que même si on leur avaient dit de partir, ils seraient quand même restés

Et puis autre problème sécurité un concurrent suisse est tombé dans la descente du col des Croix, (jambe et bras éraflés) et bien même pas une simple trousse de secours ni au ravito ni dans la voiture de JCA, c’est la femme d’un autre concurrent qui a dû s’improviser « infirmière » en prenant sa propre trousse de secours bof bof là aussi…..

Et puis aussi l’accueil à l’arrivée, du jus d’oranges et du coca un peu juste pour des supers héros qui viennent de faire 600 km, quelques gâteaux ou autres nourritures auraient sans doute été les bienvenus.

Voilà tout ce ceci est vraiment dommage et c’est vrai que l’on peut s’interroger sur l’avenir de telle épreuve.

Superbe ton récit, Gilles !
Et tellement de bravos pour avoir réussi ton défi.....après être passé bien près de l'abandon. Le fait que tu aies bouclé le REV en prend d'autant plus de saveur. Pas facile de revenir sur l'idée d'abandonner une fois qu'elle a fait irruption dans notre cerveau ! Mais là tu as déjoué LE piège de l'ultra à merveille - t'es un vrai costaud ! Au même titre que les onze qui ont fini ! (et que dire de Sophie ?!! elle est incroyable !)
J'ai tout particulièrement apprécié ta mention du sentiment de bonheur qui t'a envahi lorsque les premiers ultras t'ont dépassé - c'est effectivement un moment incroyable qui donne envie de chanter à tue-tête, de rire et sourire et d'appuyer sur les pédales comme un malade, non ?!

Quant à ton mécontentement au sujet des ravitos, je te rejoins. C'est incroyable que les Grands Randonneurs vous ayez pu vous retrouver dans le no man's land. C'est même plus qu'incroyable, c'est tout simplement scandaleux au vu du cahier des charges que l'organisateur d'une telle épreuve doit respecter. Il a de la chance JC Arens que vous ne soyez pas plus virulents.
Ce qui me fait bifurquer sur tes propos :

Citation :

21 partants au REV, moins du double au RPE .... l'ultra version cyclo à bien du mal à décoller en France.
Quelques idées en vrac :
Si la distance fait peur, peut être faudrait il proposer en plus un circuit "court" de 300/400 bornes, histoire de s'essayer
L'absence de balisage est probablement dissuasif. Pour le REV, sur des routes que je connais ... ça va. Mais partir à l'aventure sur un RPE dans une région inconnue ... bof bof ... Les échos que j'ai pu entendre ne m'incitent pas vraiment tenter l'expérience
Allonger les délais, proposer des horaires de ravitos en conséquence (et en suffisance), éventuellement une réelle possibilité de dormir un petit moment
Les tarifs d'inscription sont, à mon sens, un peu (beaucoup ???) disproportionnés et limite forcément la fréquentation. Sans compter tous les frais annexes. Qu'est ce qui est le mieux : peu de particpants et des inscriptions chères ou des inscriptions raisonnables avec plus de participants ??? En tous cas, je pense que les bénévoles qui passent une partie de la nuit au bord de la route préferaient voir passer plus de monde.
Je ne peux m'empecher de faire un parallele avec la course à pied où, après la fièvre du trail, l'ultra fait un tabac .... les nouvelles épreuves poussent comme des champignons aux quatre coins de l'hexagone. Et ça fait le plein : le moindre "petit" ultra de 100 bornes fait le double de participant que le RPE !!! Et je ne parles même pas de l'hystérie UTMBesque ....Pourtant, je ne pense pas qu'il soit plus facile de boucler un UTMB qu'un REV ou un RPE

Une remarque : il y avait presque 50 partants au RPE et il y a eu très peu d'abandons ! (à peine 5 je crois..)
Autre remarque : l'absence de balisage peut être une des raisons - mais si cela fait vraiment souci à qqn, il existe des GPS !! Et t'inquiète pour le RPE, peu de difficultés d'orientation. Mais sûr qu'il vaut mieux bosser son roadbook auparavant, même si l'on a un GPS. L'avantage : cela occupe les longues soirées d'hiver ! Pourquoi tu reculerais devant le RPE à cause de l'itinéraire non balisé ? De nombreux étrangers ont déjà pris part au RPE en Grands Randonneurs, sans connaître la région, et se sont très bien débrouillés !
Quant aux tarifs, ils sont élevés en regard des cyclosportives parceque justement ce ne sont pas des épreuves de masse ! Et que les épreuves sont limitées à 50. C'est donc un tout autre contexte, et il faut perdre de vue nos repères habituels ......(mais je comprends ton mécontentement au vu de ce que tu as vécu sur le REV !)
Réduire les distances ? Je ne sais pas........y'a pas foule non plus sur les brevets de 400 bornes !! Et l'ultra doit garder ce statut de l'extra-ordinaire. Ce n'est pas un brevet cyclotouriste, c'est une épreuve bien différente. Qui s'apparente d'ailleurs davantage au CLM qu'au brevet cyclotouriste. Même si tu participes en tant que Grand Randonneur, cela reste une sorte de CLM !
Je crois qu'ouvrir l'ultra à davantage de participants, et donc en baissant les prix d'inscription, pose le problème de la sécurité sur les routes (du moins en France) - ce qui différencie l'ultra vélo de l'ultra cap. Mais là il faudrait avoir l'avis d'un organisateur : quid des assurances, des autorisations préfectorales, du suivi du déroulement par des commissaires de course......bref tout cela est "ultra" complexe ....alors que pour la cap, les participants n'empruntant pas les routes, tout devient plus simple.

Mais et si le CCK se mettait en tête de nous organiser une super épreuve ultra ?!! Ce serait top ! Car il me semble y avoir un sacré savoir-faire dans votre club !!

Patricia a écrit :

J'ai tout particulièrement apprécié ta mention du sentiment de bonheur qui t'a envahi lorsque les premiers ultras t'ont dépassé - c'est effectivement un moment incroyable qui donne envie de chanter à tue-tête, de rire et sourire et d'appuyer sur les pédales comme un malade, non ?!

Oh que oui ça donne envie .... mais faut faire avec ses petits moyens

Patricia a écrit :

... l'absence de balisage peut être une des raisons - mais si cela fait vraiment souci à qqn, il existe des GPS !! Et t'inquiète pour le RPE, peu de difficultés d'orientation. Mais sûr qu'il vaut mieux bosser son roadbook auparavant, même si l'on a un GPS. L'avantage : cela occupe les longues soirées d'hiver ! Pourquoi tu reculerais devant le RPE à cause de l'itinéraire non balisé ? De nombreux étrangers ont déjà pris part au RPE en Grands Randonneurs, sans connaître la région, et se sont très bien débrouillés !

Patricia a écrit :

Je crois qu'ouvrir l'ultra à davantage de participants, et donc en baissant les prix d'inscription, pose le problème de la sécurité sur les routes (du moins en France) - ce qui différencie l'ultra vélo de l'ultra cap. Mais là il faudrait avoir l'avis d'un organisateur : quid des assurances, des autorisations préfectorales, du suivi du déroulement par des commissaires de course......bref tout cela est "ultra" complexe ....alors que pour la cap, les participants n'empruntant pas les routes, tout devient plus simple.

Patricia a écrit :

Mais et si le CCK se mettait en tête de nous organiser une super épreuve ultra ?!! Ce serait top ! Car il me semble y avoir un sacré savoir-faire dans votre club !!

Je n'ai pas de mot.....

Sinon

OUAHHHHHH!!!! et un profond respect.

Formidable Poucet ! Respect, Respect , Respect pour ton 1er REV qui en appelle d'autres!
Et Quel beau récit vécu de l'intérieur !
Quant à la suggestion de Patricia que j'ai eu le plaisir de connaitre sur le défi , que le CCK prenne en mains l'organisation d'un Ultra, je trouve l'idée excellente , un super défi à relever pour notre club!
Jmk